Lorsque le serviteur d'Élisée vit les troupes ennemies environnant la ' ville, il eut peur. Mais le prophète comprenait que le pouvoir de Dieu était proche et ne pouvait être renversé par le mal. Grâce à cette compréhension, il put dire: « Ne crains point: ceux qui sont avec nous sont plus nombreux que ceux qui se trouvent avec eux. » Puis Élisée pria afin que le serviteur eût les yeux ouverts et qu'il vît la présence de Dieu, du bien. La Bible nous dit ensuite: « L'Éternel ouvrit les yeux du serviteur, et celui-ci vit que la montagne était pleine de chevaux et de chars de feu tout autour d'Élisée. »
Dans sa prière, Élisée ne demanda pas qu'il arrive quelque chose pour sauver des personnes en danger. Il déclara simplement un fait, une vérité, — l'éternelle suprématie de Dieu, — puis il pria afin que s'ouvrent les yeux du serviteur et qu'il puisse voir cette vérité.
Aujourd'hui comme à l'époque d'Élisée, s'il semble y avoir péril, il nous faut prier pour que nos yeux s'ouvrent, pour que nous sentions la présence perpétuelle du Dieu « en qui il n'y a aucune variation ni aucune ombre de changement, et auquel rien ne peut s'opposer; pour que nous arrivions à comprendre Sa totalité, ici même et dès maintenant.
A la page 7 de Unity of Good, Mary Baker Eddy déclare: « Reconnaître la perfection de l'Invisible infini confère un pouvoir que rien d'autre ne saurait donner. » Pourquoi? Parce que reconnaître la perfection nous délivre de la croyance à l'imperfection. La perfection est. Elle n'a point à devenir vraie; elle est vraie. Quand nous avons établi notre pensée dans la totalité de l'Esprit, dans la perfection de l'être, dans la Vie qui ne connaît aucune mort, dans l'Amour auquel la haine est inconnue, nous sommes conscients de la réalité; dès lors nous perdons de vue l'irréalité — la croyance à la matière ou à l'entendement mortel, à ses prétendues lois et à sa fausse intelligence — qui se trouve ainsi détruite.
A la page 454 de son livre de texte, Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mrs. Eddy nous donne ce conseil: « Attendez patiemment que l'Amour divin se meuve sur la surface des eaux de l'entendement mortel, et qu'il forme le concept parfait. Il faut que la patience “ait accompli parfaitement son œuvre.” » Elle ne dit pas d'attendre patiemment qu'il arrive quelque chose à la matière, que la maladie se guérisse, que nous recevions de l'argent ou que quelque autre phénomène matériel se produise. Elle savait que lorsque la vraie idée est comprise, on voit disparaître la manifestation d'inharmonie.
Si l'on attend « patiemment que l'Amour divin se meuve sur la surface des eaux de l'entendement mortel, et qu'il forme le concept parfait, » soit instantanément soit avec une certaine lenteur la démonstration s'accomplit. Rien ne sépare le concept parfait d'avec la démonstration. Cette dernière se produit à mesure que l'Amour forme le concept parfait et réduit au silence les prétentions de l'entendement mortel.
Nous vivons dans un monde mental. Le foyer, le bureau, les affaires, l'ambiance sont des manifestations de l'entendement humain. Les choses ou les conditions qui nous paraissent mauvaises sont de fausses images mentales extériorisées. La correction doit se faire dans notre propre penser. Puisque le mal sous toutes ses formes n'est qu'une expression de l'entendement charnel, une fausse suggestion, il suffit de le voir comme tel pour qu'il soit détruit. Lorsque nous identifions le mal avec les personnes, les situations, les choses, nos problèmes semblent ardus. Mais si nous envisageons le mal comme une fausse suggestion, un mensonge concernant Dieu et l'homme, nos problèmes se résolvent aisément.
On entend parfois dire: « J'ai bien reconnu la vérité, mais le problème subsiste; le mal n'a pas cédé. » Or puisque Dieu est, puisque la perfection est un fait positif, connaître la vérité détruit nécessairement les fausses suppositions, comme c'est le cas en arithmétique, où savoir que deux fois deux font quatre détruit la croyance que deux fois deux font cinq. La croyance erronée n'est pas réelle; elle ne peut donc pas s'ériger en loi pour s'opposer à la connaissance spirituelle. Celle-ci au contraire exclut la fausse croyance.
Au chapitre six de sa lettre aux Éphésiens, Paul écrit: « Ce n'est pas contre la chair et le sang que nous avons à combattre, mais contre les dominations, contre les puissances, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits mauvais qui sont dans les régions célestes. » Quelle encourageante déclaration! Nous luttons non pas contre la chair et le sang, mais contre les suggestions erronées. A mesure que nous saisissons vraiment ce fait, nous comprenons la vision de saint Jean; il vit tomber le mal et put entendre « dans le ciel une grande voix, qui disait: Maintenant est venu le salut, ainsi que la force et le règne de notre Dieu, et la puissance de son Christ; car il a été précipité, l'accusateur de nos frères, qui les accusait jour et nuit devant notre Dieu. »