Le but du salut, c’est de prouver que la Vie, avec toutes ses valeurs inhérentes, ses précieux attributs, ses possibilités sans bornes, est indestructible; que l’homme, expression de Dieu, reconnaît sciemment ce fait. La mission du Christ Jésus consistait à donner au genre humain cette connaissance; à manifester — par les bénédictions, le courage, la maîtrise spirituelle — l’amour tutélaire de Dieu pour Sa création. Aussi le Maître réprouva-t-il ses disciples lorsqu’ils proposèrent d’attirer la vengeance sur ceux qui n’avaient pas voulu l’accueillir: c’eût été incompatible avec sa mission. « Vous ne savez pas de quel esprit vous êtes animés, » leur dit-il. « Le Fils de l’homme est venu non pour perdre les âmes, mais pour les sauver. »
A l’appui de ces paroles, Mary Baker Eddy déclare, à la page 316 de Science et Santé avec la Clef des Écritures: « Christ présente l’homme indestructible, que l’Esprit crée, constitue et gouverne. » Les Évangiles illustrent constamment cette vue de l’homme, par la guérison de la maladie ou du péché et la victoire sur la mort. Mary Baker Eddy put découvrir cette présentation et la donner au monde dans toute la plénitude de sa portée scientifique.
A mesure que les hommes comprennent cette présentation et le fait qu’ils l’expriment éternellement, qu’ils ne peuvent en être séparés; lorsqu’ils apprennent à l’appliquer dans leur vie, à la manifester par leur attitude envers leurs semblables — il leur est révélé que les choses ayant une valeur réelle, une continuité divine, ne peuvent jamais être détruites. Aucun élément de destructibilité n’entre dans la connaissance spirituelle et dans la possession consciente de tout ce que Dieu donne à Son idée. La cruauté persistante de la croyance mortelle prétend le contraire; mais comme représentants de Dieu, les hommes ont en leur for intérieur le don du salut, créé, constitué, gouverné par l’Esprit.
Dans la suprême connaissance de sa substantialité, Jésus pouvait défier les forces destructrices et disruptives du matérialisme; il déclara: « Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai! » Lorsque les hommes verront, à l’instar de Jésus, que celui dont la pensée s’attache à l’Esprit est continuellement relevé parce que les forces intérieures qui le sauvent sont plus puissantes que les forces extérieures destructives, ils auront trouvé une demeure à l’abri des invasions, un refuge assuré contre les cruelles inquiétudes; ils cesseront de craindre que leur paix ne soit détruite, leur joie enlevée, leur trésor altéré ou anéanti.
Le Christ Jésus vint enseigner la grande leçon qu’avaient jadis prouvée Daniel dans la fosse aux ions et les jeunes Hébreux dans la fournaise ardente, savoir, que les idées de Dieu sont en sécurité, victorieuses, même si l’ennemi ne respire que menaces et veut à toute force asservir son prochain.
Les éléments de destructibilité qu’on voit paraître dans la maladie, le péché, les accidents, les guerres, sont le triste héritage de l’homme mortel ignorant la Vérité; mais ils ne sauraient entraver ou consterner celui qui comprend et respecte la loi spirituelle. S’identifier avec l’Esprit, c’est savoir que rien ne peut détruire l’Ego véritable. La soif de vengeance, les intentions meurtrières, la fureur de l’ambition frustrée ne peuvent paralyser ou détrôner la divine présentation de l’indestructibilité — l’idée — par laquelle l’Entendement se manifeste à jamais.
Ayant estimé par-dessus tout le pouvoir et les possessions matériels, les hommes ont soit ignoré soit négligé ce qui peut les protéger contre la crainte ou la destruction, même sur le plan humain et dans les circonstances les plus affreuses. Mais le seul remède contre tout ce qui prétend flétrir ou détrôner l’omniprésence se trouve dans la Bible et dans les ouvrages de notre Leader, où peuvent le trouver tous ceux qui ont la foi et la résolution nécessaires pour mettre en pratique ce qu’ils lisent.
A la page 186 de Science et Santé et Santé avec la Clef des Écritures, notre Leader écrit: « Le seul pouvoir qu’a le mal, c’est de se détruire lui-même. Il ne pourra jamais détruire un seul iota du bien. » Quelles que soient les prétentions du mal ou les apparences humaines qui semblent soutenir la thèse d’un mal puissant, capable de renverser le bien et de régner à sa place, le Scientiste Chrétien sait que par cette jactance même le mensonge du mal se détruit. Si Jésus avait accepté la suggestion que le mal pourrait détruire ou tout au moins défléchir la vérité apportée par lui au genre humain — que la crucifixion du Sauveur pourrait n’être pas suivie de sa résurrection et de son ascension — l’œuvre à laquelle il s’était consacré n’eût pas abouti. Mais il savait que ce qui relève est toujours vainqueur de ce qui prétend détruire. Ce n’était pas du dehors qu’il attendait le rétablissement, la délivrance, la pleine manifestation de l’omnipotence. Il cherchait ces choses là où l’on peut toujours les trouver, car rien ne peut les en exclure: dans la conscience de son unicité avec le Père. Que les hommes affirment cette suprématie divine, qu’ils repoussent résolument le mal et ses fanfaronnades agressives, ses efforts pour intimider, anéantir; alors s’accomplira progressivement cette parole du prophète Ésaïe: « On ne fera point de mal; on ne causera plus aucun dommage sur ma montagne sainte; car la terre sera remplie de la connaissance de l’Éternel, comme le fond de la mer est rempli par les eaux qui le couvrent. »
