Sans doute Mary Baker Eddy, dans le passage suivant, prit en considération la croyance générale à la réalité de la maladie et le fait que cette croyance, entretenue par ceux qui ne connaissent pas la Science Chrétienne, est plus que de la fantaisie: « La maladie n’est ni imaginaire ni irréelle, — du moins pour le sens faux et alarmé du patient. La maladie est plus que de l’imagination; c’est une ferme conviction » (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 460).
La compassion chrétienne qui reflète l’Amour divin est nécessaire pour guérir les malades; et s’il possède cette qualité, le praticien se rendra certainement compte que parmi ceux qui cherchent de l’aide en Science Chrétienne, beaucoup ne sont pas encore à même de voir immédiatement l’irréalité de la maladie. Aussi, dans leurs entretiens avec les patients, les praticiens de la Science Chrétienne éviteront-ils les déclarations prématurées qui pour raient susciter de l’opposition, peut-être décourager ou désorienter ceux qu’ils veulent secourir. Ils préféreront que le chercheur découvre lui-même, en lisant la Bible et le livre de texte Scientiste Chrétien, ou grâce à de simples explications données en temps opportun, que la maladie n’est pas réelle puisqu’elle ne vient pas de Dieu. Ils se rappelleront ces paroles prophétiques d’Ésaïe, concernant le Christ: « Comme un berger, il paîtra son troupeau. Il recueillera les agneaux entre ses bras et les portera dans son sein. Il conduira doucement les brebis qui allaitent. »
En parlant de la Vérité à ceux qui ne sont pas encore prêts à comprendre des déclarations quelque peu saisissantes, le praticien doit se montrer très sage; mais dans son propre penser, il s’attachera fermement à ce fait qu’énonce notre Leader à la page 393 de Science et Santé: « L’homme n’est jamais malade, car l’Entendement n’est pas malade, et la matière ne peut l’être. » L’homme est l’exacte ressemblance de Dieu, du divin Entendement; or puisque Dieu, l’Esprit, n’est certes jamais malade, l’homme — image ou ressemblance divine — ne saurait l’être. Donc, si réelle que la maladie puisse paraître pour les sens matériels, elle n’a en fait aucune réalité divine. Elle existe, ou plutôt elle semble exister, simplement comme croyance de l’entendement mortel.
Celui qui progresse dans l’étude et la pratique de la Science Chrétienne arrive tôt ou tard à saisir que, selon les paroles de Mrs. Eddy (ibid., p. 421), « n’y a point de maladie; » il peut donc le déclarer avec conviction et en voir les effets curatifs. Parvenu à ce point, il sera capable de prouver avec un succès croissant que la maladie — qu’elle paraisse chronique, aiguë, fonctionnelle ou organique — est irréelle en fait.
Tous les genres de maladie sont irréels parce que la santé est un fait éternel, toujours présent. La Science Chrétienne nous permet de voir que la santé n’est point physique, qu’elle ne dépend aucunement des prétendues conditions matérielles. Cette Science nous aide à reconnaître que la santé est entièrement spirituelle, qu’elle existe comme état de conscience spirituelle ou divin. Elle nous fait voir qu’étant une caractéristique du divin Entendement, la santé est toujours présente et que dès lors la maladie n’est jamais présente. Elle explique que la santé, cette condition de l’Entendement divin, exprime la nature infinie de l’Entendement, ce qui la rend universelle. Dans l’univers de l’Entendement ou de l’Esprit, il n’existe personne qui soit privé de santé, et réciproquement, aucun être dont la maladie soit le lot.
La santé est un fait spirituel impersonnel. Comme les autres qualités spirituelles, elle est exprimée par tous les fils de Dieu. Il n’est point d’homme qui n’ait droit au comble de la santé. Celle-ci est à jamais reflétée par tous; c’est dire que tous y ont part. Ce n’est pas au détriment des autres que les uns ont la santé, et nul ne dépend d’autrui sous ce rapport. La santé est une condition spirituelle que le Père-Mère, l’Amour universel, donne impartialement et sans restriction à tous Ses enfants. Nous n’avons pas à établir la santé: il faut seulement en jouir. Elle a toujours existé, elle continuera sans cesse à exister dans sa plénitude et sa perfection, expression de l’intégralité divine. Comme qualité de l’Entendement, elle est toujours présente, accessible, et l’on n’a point à se rendre ici ou là pour l’obtenir. Il suffit de réaliser que la santé — l’intégrité spirituelle — est toujours présente là où l’homme se trouve, car elle exprime l’omniprésence de l’Entendement.
Notre Leader dit (ibid., p. 120): « La santé n’est pas un état de la matière, mais de l’Entendement. » Comprendre la vérité en ce qui concerne la santé; savoir que c’est une qualité divine ou spirituelle exprimant à jamais l’intégrité, l’état complet, l’omniprésence, l’omniaction de l’Entendement divin — c’est être affranchi de la croyance que la maladie est présente, qu’elle exerce une qu’elle constitue un pouvoir, une loi. Cette compréhension détruit la crainte de la maladie; elle permet de déclarer et de démontrer, dans la mesure où on l’a saisi, qu’ « il n’y a point de maladie. »