Le Sermon sur la montagne — cet incomparable résumé de vraie morale chrétienne donné au monde par notre grand Maître, Jésus le Christ — expose les qualités de pensée grâce auxquelles les bénédictions se manifestent dans notre vie. Mary Baker Eddy, Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, tenait ce sermon en si haute estime qu’en une certaine occasion, elle déclara (Message to The Mother Church for 1901, p. 11): « A mon avis, le Sermon sur la montagne, lu chaque dimanche sans commentaire puis appliqué pendant toute la semaine, suffirait pour la pratique chrétienne. »
Peut-être avons-nous dès notre enfance appris par cœur les béatitudes; mais c’est l’étude de la Science Chrétienne qui nous en fait voir le sens profond et qui nous permet de les appliquer d’une manière vraiment pratique. Nous comprenons la Science et la loi divine qui en sont la base, grâce auxquelles elles opèrent et se démontrent. Nous constatons ainsi que non seulement elles sont d’une grande aide pour la formation du caractère, mais qu’elles sont efficaces en ce qui concerne la guérison et la rédemption. Quand l’obéissance aux béatitudes a pour effet la guérison, cela prouve qu’on s’est assimilé leurs vérités en pensée et dans la pratique.
Elle contient une vérité curative et rédemptrice cette admirable béatitude, pleine de grâce: « Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu! » Voir Dieu, Le connaître, Le comprendre, percevoir Sa vraie nature, c’est le plus grand de tous les bienfaits. L’homme réel reflète Dieu. Tout ce que l’homme peut être, c’est la réflexion de ce qu’est Dieu. L’homme réel est l’expression complète de Dieu; sur le plan humain, nous pouvons trouver et exprimer notre vrai moi dans la mesure où nous comprenons Dieu. Une juste connaissance de Dieu nous permet d’exprimer ce qui Lui ressemble, l’homme créé par Dieu. Dans la réalité divine, l’homme est toujours l’homme, l’enfant de Dieu. Mais la conscience humaine doit apprendre à connaître Dieu tel qu’Il est, car ceci révèle l’homme véritable, qui reflète Dieu.
Ce qui est pur est aussi parfait, exempt de défauts, bon, franc, complet. Dieu, le bien divin, est le seul créateur, dont la création consiste en idées pures. L’homme réel est toujours conscient de cette création. Il ne peut rien voir d’autre, car Dieu et Ses idées sont seuls vrais, réels, connaissables. Les béatitudes n’annoncent pas seulement la récompense que s’attire le penser juste; ce sont des énoncés scientifiques exposant des faits. Dans la béatitude dont nous parlons, Jésus disait en quelque sorte: Ceux qui ont le cœur pur — les enfants de Dieu — verront Dieu; ils ne peuvent pas voir autre chose, car rien d’autre n’est vrai.
Dans notre carrière, nous devrions nous efforcer sincèrement de parvenir à une pureté plus grande; mais nos efforts seront beaucoup plus efficaces si nous voyons que la pureté, au lieu d’être simplement une chose fort désirable, est un fait spirituel positif, ici même et dès maintenant. Il est louable d’aspirer à une pureté plus haute; mais ce qui vaut mieux encore, c’est de savoir que l’homme de Dieu reflète la pureté et toutes les autres qualités saintes. Dans le livre de texte Scientiste Chrétien, Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mrs. Eddy déclare (p. 276): « L’homme et son Créateur sont corrélatifs dans la Science divine, et la vraie conscience n’a connaissance que des choses de Dieu. » L’homme créé par Dieu est inévitablement béni, car il voit et connaît seulement ce qui est bon, juste et vrai. Il ne saurait voir des choses imparfaites, impures ou fausses, car Dieu ne les a point créées. Appliquons cette réalisation spirituelle positive et la conscience humaine s’élèvera pour ne voir finalement que la pure, la vraie création de Dieu; ce qui est impur s’évanouira et l’on ne le connaîtra plus.
L’homme réel reçoit de Dieu la vision spirituelle qui permet de voir la création divine spirituelle, immaculée. Le sens matériel suggère, concernant la création de Dieu, un concept erroné, déformé, fallacieux; mais « ceux qui ont le cœur pur » voient, à travers le prisme du sens spirituel, seulement le droit et la justice, Dieu et Sa bonté. L’homme créé par Dieu est saint — entièrement bon. Au sens le plus élevé, le mot « voir » signifie « comprendre, saisir. » Dans la réalité divine nous ne pouvons voir, connaître ou comprendre que l’homme réel, l’homme de Dieu, absolument pur et juste, représentant parfait du Père parfait. Au sujet du Christ, la Bible déclare: « C’est de sa plénitude que nous avons tous reçu grâce sur grâce; » et le Christ Jésus prouva que l’homme réel exprime, non pas en partie, mais entièrement, la pureté, la perfection de son créateur.
Dans son épître aux Éphésiens, Paul exprime l’ardent désir de les voir « connaître l’amour du Christ, qui surpasse toute connaissance; » il leur souhaite d’être « remplis de toute la plénitude de Dieu. » Cette plénitude est clairement exposée dans notre livre de texte, au passage suivant (p. 520): « L’Entendement insondable est exprimé. La profondeur, l’étendue, la hauteur, la puissance, la majesté et la gloire de l’Amour infini remplissent tout l’espace. » L’Amour divin est la base de l’être véritable, le créateur de toutes les choses réelles, le soutien de tout ce qui est positif et vrai. Il n’y a pas, il n’y a jamais eu de déchéance, car en aucun temps la création divine ne s’est détachée de l’Amour infini qui en est l’auteur et le soutien. L’homme n’a jamais été séparé du Père. Ce statut saint et béni — cette union immuable, éternelle de l’homme avec son Père — est inaltérable, entièrement révélé à la pure conscience qui reflète Dieu.
Ceux qui ont le cœur pur voient, discernent, comprennent les choses pures et parfaites, les seules réalités. Ceux qui ont le cœur pur ne voient que la lumière de la Vérité; ils ne voient pas les ténèbres de l’erreur. Ils voient la beauté de l’Ame et non la laideur du sens matériel. Ils voient la pureté de l’Esprit, non pas l’impureté de la matière et du mal. Si déplorable que puisse être le tableau présenté par l’entendement mortel, ceux qui ont le cœur pur ne s’y arrêtent pas: leur regard perce ces apparences, et leur claire vision perçoit l’homme créé par Dieu.
Une praticienne, installée dans son bureau, méditait les choses de Dieu. Entra une personne qui, à vues humaines, était tombée aussi bas que peut le faire un être humain. Elle s’était attiré une maladie qui passe pour une des plus affreuses. Pendant que la patiente décrivait son état pitoyable, la praticienne s’attacha fermement aux divins faits de l’être — la pureté et la perfection de l’homme. Ensuite la praticienne lut des passages de la Bible, et toutes deux répétèrent ensemble l’oraison dominicale. Il en résulta que le péché et la maladie furent complètement détruits. (Plus tard, un examen prouva l’entière disparition de la maladie.) Qu’est-ce qui avait produit cet effet salutaire? Une femme au cœur pur avait vu la pénitente telle qu’elle était réellement — l’enfant parfaite du Père parfait. Dans la réalité divine, elle n’avait jamais été autre. La pure création de Dieu, voilà tout ce qui peut réellement se manifester.
Ceux qui ont le cœur pur, ceux qui discernent spirituellement, voient l’intégralité, non les lacunes; l’abondance, non l’insuffisance; la perfection, non l’imperfection; la droiture, non l’injustice. Leurs intentions sont pures. Quand notre cœur se purifie, quand nous obtenons la vision de la réalité et que nous percevons la parfaite création de Dieu, nous abandonnons les choses inutiles et sans valeur. Nous obtenons et nous gardons ce qui est vrai, utile, salutaire.
Voici l’une des définitions du mot « pur »: « Exempt de matières étrangères. » La création de Dieu ne comporte rien qui soit inutile, sans but, sans valeur. Le mal et la matérialité ne sont jamais essentiels à l’être véritable. Ils correspondent au néant de l’entendement mortel.
La création de Dieu est parfaite, entièrement bonne. Ceux qui ont le cœur pur méditent sur cette sainte création de Dieu. Ils contemplent, ils font ressortir dans leur vie ce qui est constructif et non destructif; les choses salutaires et non préjudiciables; la vérité curative, non pas l’erreur nuisible. Ils entretiennent des pensées pures, ils sont guidés par de purs objectifs, ils emploient des paroles pures, ils obéissent à des mobiles purs. Leur vie est pure parce qu’elle s’inspire d’idéals purs. Leurs joies sont pures et saintes. Ils connaissent la paix de Dieu, qui demeure éternellement avec ceux dont le cœur est pur. Ils entendent la voix de la Vérité qui dit d’une manière positive et distincte: « La fin du commandement, c’est la charité, qui procède d’un cœur pur, et d’une bonne conscience, et d’une foi sincère. »