Au cours des siècles, les poètes, les sages, les philosophes ont fait ressortir les lacunes et la fragilité de la prétendue vie humaine. Un poète espagnol parle en ces termes de l'existence mortelle:
« La vie, qu'est-elle? Une folie.
La vie, qu'est-elle? Une illusion,
De brefs plaisirs, de vains espoirs,
Des joies bien vite évanouies
Dans quelque abîme de malheur:
Un tissu de rêves menteurs. »
Bien avant l'époque de Calderon, le Psalmiste hébreu s'écriait: « Les jours de l'homme sont comme l'herbe; il fleurit comme la fleur des champs: que le vent souffle sur elle, et voici qu'elle n'est plus; la place où elle était ne la connaît plus! »
Pour qui ne connaît pas les enseignements de la Science Chrétienne, les tristes tableaux que tracèrent David et Calderon semblent fidèles; mais le Scientiste Chrétien apprend que la Vie est Dieu et que par conséquent elle est immortelle, indestructible.
Puisqu'il n'y a qu'un seul Dieu, il n'y a qu'une Vie; comme le montre la Science Chrétienne, cette Vie — cet Entendement — est l'Être éternel existant par soi-même, le Je suis qui n'a point eu de commencement et n'aura jamais de fin. A la lumière de cette Science, on voit également que l'homme, l'idée spirituelle de Dieu, n'a ni commencement ni fin. Grâce à sa compréhension de ce fait, le Christ Jésus pouvait dire, en pensant à son vrai moi spirituel: « Avant qu'Abraham fût, je suis. » Et voici ce que déclare, à la page 470 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy, Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne: « S'il y eut jamais un moment pendant lequel l'homme n'exprimait pas la perfection divine, alors il y eut un moment pendant lequel l'homme n'exprimait pas Dieu, et par conséquent un moment où la Divinité était inexprimée — c'est-à-dire, sans entité. »
Comprendre que Dieu est l'Être divin et que l'homme exprime parfaitement l'être de Dieu, cela nous fait sentir de la meilleure manière possible la permanence et la continuité de l'existence. Arriver à comprendre la nature indestructible, incorruptible de l'être, c'est ne plus craindre que l'existence soit sujette à prendre fin, que l'événement hypothétique appelé la mort puisse détruire ou même interrompre la vie.
Selon la nature de notre penser, nous pouvons ou bien poursuivre notre route avec confiance et sans crainte dans la calme assurance de l'immortalité, ou bien passer nos jours dans l'appréhension, redoutant la maladie et la mort. La différence vient de ceci: nous avons saisi la vérité de l'être, ou au contraire nous croyons que la vie est en tout temps menacée par la maladie et les calamités. L'apôtre Paul disait: « L'attachement pour la chair mène à la mort, l'attachement pour l'Esprit, à la vie et au salut. »
La croyance que la vie est dans la matière et que par conséquent elle doit tôt ou tard prendre fin, en vertu des pseudo-lois de la mortalité — voilà ce qui produit la crainte et l'incertitude. En revanche, si l'on sait que l'homme vit éternellement parce que Dieu est sa Vie éternelle, on ne met pas en doute la continuité de l'existence, on en est positivement sûr. La crainte et le doute ont leur source dans la croyance à une vie séparée de Dieu. Le calme et la confiance proviennent de la compréhension que l'homme et son divin Principe éternel sont un à jamais.
La divine unicité ou unité de l'être en tant que cause et effet — Principe et idée — est chose fondamentale en Science Chrétienne. Cela ne veut pas dire que l'homme soit Dieu, car notre Leader a déclaré (ibid., p. 336): « Dieu n'est pas l'homme et l'homme n'est pas Dieu; mais dans l'ordre de la Science divine, Dieu et l'homme coexistent et sont éternels. Dieu est l'Entendement-Père, et l'homme est le rejeton spirituel de Dieu. »
Ceux qui réalisent l'indestructible unité de Dieu et de l'homme en tant que Principe et idée obtiennent un sentiment de sécurité que rien d'inférieur ne pourrait donner. Cette réalisation fait disparaître l'incertitude et le doute. Elle apporte l'intime persuasion de la paix, de la joie, du calme et de l'assurance. Elle guérit la maladie et le péché; elle détruit la crainte de la mort.
On doit admettre que si l'homme exprime la nature de Dieu, du pur Entendement, il ne saurait entretenir le sentiment du péché. Puisque l'Entendement, le divin Principe, est l'Être impeccable, l'homme — Son idée — est l'expression, la manifestation pure et parfaite de cet Être, incapable de connaître le péché et ses désastreuses conséquences. Puisque Dieu, l'intelligence divine, ne peut commettre d'erreur ou de faute, l'homme créé à Sa ressemblance est absolument incapable de s'égarer. Ce qui semble pécher, c'est non pas l'homme, mais une création de l'entendement mortel, un faux concept matériel de l'homme, qui n'est jamais inclus dans l'être réel.
Étant parfait, Dieu, la Vérité, l'Amour divin, ne renferme aucun sens d'imperfection; Il n'embrasse pas la conscience de la maladie ou des calamités. L'homme est l'idée de Dieu, Son reflet, Son expression; il n'a pas d'autre entendement que Dieu — l'Entendement divin; donc il ne saurait être conscient de la maladie ou d'une inharmonie quelconque. Il a toujours conscience de la santé, de l'harmonie parfaites, car il est à jamais un avec la source de la santé et de l'harmonie, avec l'Entendement infini et divin.
Dieu, l'Ame, l'Esprit, est la Vie éternelle; et l'homme exprime parfaitement la nature de Dieu. Il est donc évident que l'homme spirituel, la ressemblance de Dieu, ne saurait être conscient d'une chose ou d'une situation telle que la mort, l'opposé de la Vie. La Vie n'est jamais morte. La conscience n'est jamais inconsciente. Idée ou image de la Vie, l'homme ne meurt jamais et ne cesse point d'être conscient de l'existence. Ce qui paraît tomber dans l'inconscience, c'est non pas l'homme réel, mais le concept mortel de l'homme. L'homme est la ressemblance de Dieu; à jamais conscient de l'être immortel, il exprime éternellement tout ce qui dénote la vie, l'action, le pouvoir, la loi, la liberté, la maîtrise.
Concernant l'office du Christ, Jésus disait: « Je suis venu, afin que les brebis aient la vie, et qu'elles l'aient en abondance. » Dans la Science Chrétienne, Christ, la Vérité, révèle en abondance un sentiment de vie qui satisfait l'homme et qui se trouve accessible ici même et dès maintenant.