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Résurrection et Ascension

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de décembre 1940


La résurrection et l'ascension, qui nous ouvrent des perspectives spirituelles illimitées, nous deviennent encore plus précieuses lorsque nous commençons à voir qu'elles sont en étroit rapport avec notre progrès individuel et notre salut. Elles sont intimement unies l'une à l'autre; dans le voyage qui nous conduit des sens à l'Ame, elles s'allient naturellement, et l'on ne peut concevoir l'une sans l'autre. La résurrection et l'ascension font partie du réveil nécessaire à la conscience humaine; ce sont les échelons par lesquels le disciple réalise la vérité de l'être et prouve que la conscience de ce qu'est l'être réel fait cesser la croyance à une vie consément matérielle. La résurrection et l'ascension doivent donc être mentales en tout point; elles ne comportent rien de matériel. C'est le dépouillement de la matérialité; en effet, à la lumière de la Science Chrétienne, nous commençons à voir que toutes les vicissitudes matérielles sont de nature mentale: ce sont les vaines suggestions de l'entendement mortel, qui n'appartiennent pas à l'être réel.

Voyons ce que peuvent nous apprendre ces merveilleuses démonstrations de notre Conducteur, qu'avec un respect religieux les hommes ont nommées la résurrection et l'ascension; ce sont des phares dont l'éclat perce les brumes de la matérialité.

La Science Chrétienne aide l'humanité sous bien des rapports, et notamment en ceci: elle fait voir que Jésus le Christ est le Conducteur et non pas un être miraculeux dont la perfection serait surnaturelle, tellement au-dessus de nous que vouloir marcher sur ses traces constituerait presque un sacrilège. Si Jésus le Christ est le Conducteur, cela n'implique-t-il pas qu'il est normal de marcher sur ses traces? Tout être humain doit donc pouvoir suivre le Conducteur sur la route ascendante et vivre toujours davantage la vie qui reflète Dieu. Aujourd'hui la Vie est Dieu tout aussi bien qu'à l'époque où Jésus, parmi les hommes, foulait le sol de la Palestine; le Maître comprenait les faits de la Vie et par conséquent prouvait la Vie qui est Dieu; aussi put-il arriver à la démonstration complète de l'être réel, dont témoignèrent sa résurrection et son ascension.

Au cours de son existence terrestre, notre Maître obéit constamment et sans réserve à Dieu; ce faisant, il détachait sa pensée des nombreuses croyances terrestres et matérielles acceptées par les humains. Quand le témoignage des sens matériels voulait le convaincre que le péché, la maladie, le manque, l'affliction, la mort étaient des réalités, le Conducteur, appliquant ce qu'il savait de Dieu, rejetait et corrigeait ce témoignage. Il ne le laissait pas entrer dans sa conscience, il ne le soutenait en aucune mesure; il se protégeait ainsi contre les fausses croyances matérielles qu'il n'avait garde d'exprimer. Les remarquables œuvres de Jésus résultaient toujours de son inébranlable attachement à la Vérité, grâce auquel il lui était impossible d'accepter la suggestion que l'homme, l'image de Dieu, puisse être un mortel malade ou pécheur.

L'examen des textes et le raisonnement éclairé nous font voir que dans son œuvre de guérison, Jésus n'admettait pas la présence d'un homme malade, pécheur ou mort. S'il avait admis ces faux semblants, il eût échoué, comme du reste tous ceux qui croient pouvoir les admettre. Jésus comprenait que l'homme, qui reflète l'être de Dieu, participe à la sainteté et à l'harmonie du divin Principe; cette compréhension perçait les brumes de l'entendement mortel et les dissipait, bien que les images qui se dressaient devant le Maître fussent aussi distinctes et tenaces que le sont aujourd'hui les tableaux du même genre. Sa compréhension de Dieu et de l'homme détruisait la croyance à la maladie et à la mort.

Nous savons par la Bible que dans bien des cas, Jésus sentit le besoin de se retremper, d'augmenter sa foi et sa compréhension en communiant avec Dieu. Il allait sur la montagne; il priait à l'écart après avoir renvoyé la foule; il ne se lassait pas de prier. Certes il comprenait la valeur de la prière, de ce qu'on appelle parfois en Science Chrétienne le travail mental. Remplissant sa conscience de la lumière qu'apporte la présence de Dieu, exprimant la véritable individualité de l'homme, il réfléchissait la Vérité, l'Entendement qui n'a conscience que de son infinie manifestation; or à cette lumière les images apparentes du mal se dissolvent et disparaissent.

Chaque fois qu'une suggestion erronée se présentait à Jésus, il s'élevait au-dessus d'elle. Il montait plus haut que les brumes de l'entendement mortel pour arriver au radieux soleil de la réalité; il se renouvelait par la réalisation consciente du fait que son être réel était l'expression de l'Entendement divin. De progrès en progrès, il arriva finalement à la résurrection et à l'ascension — au triomphe définitif sur toutes les croyances matérielles. Sa réalisation de l'existence éternelle, impérissable, perça les épaisses ténèbres d'un sens matériel de l'existence humaine, et le résultat fut la résurrection. « Pour l'homme réel et l'univers réel le processus de la mort n'existe pas, » lisons-nous dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mrs. Eddy (p. 289); ceci représente le fait véritable, qui n'a jamais changé. Au plus haut sens scientifique, la résurrection est non pas un retour à la vie, mais la victoire sur la croyance que le reflet et l'expression de la Vie éternelle sont sujets à des choses auxquelles n'est point sujette la Vie elle-même. C'est l'immortalité de la Vie qui rend immortel l'homme créé par Dieu; parce que Jésus rejeta la croyance à l'existence matérielle avec ses phases de maladie, de souffrance, de mort, et qu'il s'éleva à une conscience supérieure, il parvint à la résurrection. Ce fut une démonstration spirituelle, comme l'avaient été les autres triomphes de sa grande et glorieuse carrière.

La vie n'est jamais matérielle. Même ce qu'on nomme l'existence matérielle n'est pas la vie dans la matière ou soutenue par la matière; c'est un phénomène mental, comme le révèle la Science. La conscience humaine s'exprime dans ce qui semble être la vie, selon le témoignage des sens matériels. La vie est toujours dans le domaine des idées véritables. La prétendue vie matérielle est l'extériorisation de l'entendement mortel; elle est censée être dans la matière. Dans la résurrection, le penser spirituel de Jésus montra que sa vie n'était nullement atteinte par les croyances mortelles de haine, de violence, de souffrance et de mort. Sa réalisation ininterrompue du rapport unissant l'homme à Dieu; le témoignage qu'il rendait d'une façon claire et consciente à la totalité de la Vie — voilà ce qui perça l'opacité du prétendu entendement humain et prouva que l'être de l'homme est à jamais incorporel, immortel, indestructible.

Concernant l'ascension, qui termina la carrière terrestre du Maître, notre Leader dit (Science et Santé, p. 46): « Jésus s'éleva au-dessus de la perception physique de ses disciples, et les sens matériels ne le revirent plus. » Ce nouveau pas dans la démonstration de l'être éternel précéda la gloire répandue sur ses disciples lors de la Pentecôte, l'effusion du Saint- Esprit ou de la Science divine apportant la compréhension démontrable de Dieu et de Son Christ.

La rencontre de Jésus avec les disciples, après la résurrection, est décrite en ces termes au dernier chapitre de l'Évangile selon saint Luc: « Alors il leur ouvrit l'esprit pour leur faire comprendre les Écritures... Il les emmena ensuite jusqu'aux environs de Béthanie, et, levant ses mains, il les bénit. Pendant qu'il les bénissait, il se sépara d'eux et fut élevé au ciel. Eux... s'en retournèrent à Jérusalem, pleins d'une grande joie. » Il se séparait d'eux, et pourtant leur joie était grande. La chose ne paraît-elle pas étrange au premier abord? Ne semble-t-il pas que les disciples auraient dû être tristes? Mais cette lumière éclairant l'intelligence était précisément la grande bénédiction que notre cher Maître apportait pour eux et pour luimême; grâce à cette compréhension plus nette, ils voyaient des choses surpassant la vision mortelle, ils étaient remplis d'une joie que rien ne pouvait leur ravir. La bénédiction qu'ils reçurent de Jésus ne ressemblait-elle pas au don que le prophète Élie conféra à son fidèle serviteur, Élisée? Celui-ci avait fait cette requête: « Puissé-je obtenir une double part de ton esprit! » Et le prophète avait répondu: « Si tu me vois enlevé de toi, ton vœu sera exaucé. »

Élisée, et bien des siècles plus tard les disciples, avaient entrevu l'homme réel, qui ne vient et ne part jamais, puisqu'il a toujours été et qu'il est maintenant même l'idée bien-aimée de Dieu, bénie, soutenue, conservée indestructible et sainte dans l'unique Entendement infini. L'idée divine existe en dehors de tout semblant matériel; elle n'a besoin d'aucun attribut matériel afin d'exister ou d'être connue; à mesure que nous connaissons l'homme en tant qu'idée divine, nous le voyons maintenu dans l'harmonie éternelle, accompli, libre, satisfait, ayant tout en Dieu, exprimant la totalité divine. Ces vues élevées concernant l'homme font monter la pensée d'une manière douce et graduelle, jusque dans la « retraite du Très-Haut »; elles nous aident à trouver notre place individuelle dans le sanctuaire de l'Esprit, dans l'être réel.

N'est-ce pas là ce que signifient ces paroles de Mrs. Eddy dans Science et Santé (p. 34): « Sa résurrection fut aussi leur résurrection »? Et ne percevons-nous pas quelque peu que « sa résurrection » est également la nôtre? La Science Chrétienne nous aide à comprendre que la résurrection de Jésus était la résultante de ses victoires journalières sur les croyances matérielles; nous voyons ainsi que chacun de nous doit suivre ce saint exemple. Nous reconnaissons en Jésus notre Conducteur; et ce nom implique que tout être humain peut entrer dans la voie qu'il nous a tracée. Il s'agit d'un réveil continu qui nous fait sortir du rêve adamique pour nous identifier avec notre individualité véritable, expression de l'Entendement divin. La résurrection est la mise en lumière de l'idée divine; ce qui apparaît, c'est la réflexion de Dieu, c'est-à-dire l'homme, exempt de toute condition matérielle.

Ainsi la résurrection exige qu'on renonce à la matérialité: c'est là un point qu'il ne faut pas perdre de vue. La Science Chrétienne demande formellement l'abandon de la croyance à la réalité de la matière ou de l'existence matérielle. La mollesse, la santé matérielle, le bien-être matériel, les possessions matérielles, le prétendu bonheur matériel, ne représentent pas les buts auxquels tend notre travail en Science Chrétienne. Pour une vraie guérison, il faut atteindre à la conscience spirituelle qui ne connaît que l'harmonie. Et l'entendement mortel n'a pas le pouvoir de détruire l'harmonie dont jouit l'homme.

La tâche des Scientistes Chrétiens consiste donc toujours à s'élever « eux-mêmes et à élever les autres hors de la léthargie spirituelle et de la croyance aveugle en Dieu jusqu'à la perception des possibilités infinies, » comme le dit notre Leader (ibid., p. 34); en d'autres termes, il faut chaque jour travailler à notre propre résurrection, à notre sortie des croyances matérielles. Cette œuvre vraiment grande et glorieuse nous élève plus haut que les prétendues mesquineries de l'existence terrestre; chaque modeste devoir se change en une magnifique occasion de prouver la totalité divine, la présence et l'omnipotence du bien.

Cette résurrection se poursuit chaque jour, à chaque heure, pour quiconque a perçu dans une certaine mesure le Christ ou la Vérité. Nous entrevoyons la vérité de l'être, et cette merveilleuse lumière nous incite à quitter la fausse notion d'une existence matérielle et finie. Compris et reconnus, les faits de l'existence véritable font désormais partie de notre conscience et s'extériorisent dans notre vie quotidienne. Toutefois, souvenons-nous que ce sens d'existence meilleur et plus heureux ne s'acquiert que par l'abandon du faux sens, par le progrès qui nous élève au-dessus du penser et des méthodes matériels.

La résurrection consiste à s'élever sans relâche plus haut que les croyances et les suggestions mortelles; et l'ascension vers la gloire où l'homme a son être, c'est la réalisation continuelle de ce que nous sommes et serons toujours en réalité.

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