Nombreux sont les grands hommes, les femmes remarquables dont les écrits parlent de la paix; comprendre l'essence spirituelle de la paix est en effet une source de bonheur, un but digne des plus nobles efforts.
Par les voies les plus diverses, les nations et les peuples, les races et les classes, les familles, les groupes ouvriers ou professionnels, ont maintes fois cherché la paix — une paix durable et satisfaisante. Les vains efforts d'un monde inquiet, en proie à la tristesse, suscitent naturellement cette question: « Pourquoi n'a-t-on pas trouvé la paix? » Et la réponse logique est celle-ci: « Parce que les hommes ont pris pour point de départ une base erronée — ils ont cherché la paix dans la matière et non dans l'Esprit. » La paix est un état de conscience élevé, durable, né de la compréhension spirituelle. La paix doit venir du dedans; elle doit être démontrée d'une manière individuelle avant que le monde dans son ensemble puisse la manifester.
Voici plus de dix-neuf siècles que Jésus disait à ses disciples: « Je vous donne ma paix; je ne vous la donne pas comme le monde la donne. » Ne pensait-il pas à l'état de conscience divin et serein qui connaît les éternelles vérités de l'être et qui reflète sciemment Dieu, le bien éternel? En toute humilité et sans égoïsme, se laisser régir uniquement par le divine Principe; toujours, en n'importe quelles circonstances, se ranger sous la bannière de l'Amour universel; ne pas reconnaître autre chose que le bien éternel; ne penser, n'entendre, ne dire que la stricte vérité; être à jamais conscient, avec gratitude et déférence, de notre filialité, du noble et saint rapport qui nous unit à Dieu, notre Père — tel est le chemin par lequel on sort du matérialisme pour arriver à la paix. C'est la spiritualité qui brise les chaînes en faisant cesser l'ignorance au sujet de Dieu et par conséquent la crainte, l'égoïsme, la confusion.
Si la mésintelligence se glisse entre deux amis, deux époux, une mère et un enfant, un professeur et son élève, ils ne devraient pas accepter la suggestion que leurs routes divergent, que la vie les sépare: ce serait admettre un sentiment d'injustice, la susceptibilité, la froideur et leur cortège d'inharmonies. Ils devraient au contraire chercher à devenir conscients de leur inséparable unité avec la source de tous les biens, et voir leur frère comme Dieu voit Son image — spirituel, pur et parfait. Puissions-nous, en toute humilité et sans préventions, chercher à découvrir en nous-mêmes et chez autrui les véritables qualités spirituelles! Nous accomplirons ainsi ce commandement de Jésus: « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, vous aussi faites-le pour eux. »
Lorsque « la paix de Dieu » règne en nous, un amour pur et désintéressé, un grand désir d'aider notre prochain, une bienveillance impersonnelle à l'égard de chacun remplissent notre cœur. Un cœur aimant tire ses inépuisables richesses de Dieu, source éternelle et fondamentale de tous les biens; se mettant au service de Dieu et de l'humanité, il trouve là une tâche à laquelle il peut se consacrer avec joie.
« Les sentiments que fait naître l'esprit produisent la vie et la paix. » « La paix de Dieu qui surpasse toute intelligence » et à laquelle nulle richesse terrestre ne peut être comparée, s'acquiert seulement grâce aux progrès constants et positifs dans la compréhension spirituelle; et cette paix a pour la soutenir toute la puissance de Dieu.