Est-Il possible d'avoir un cœur qui chante? La Science Chrétienne nous l'assure, et montre de quelle manière on y parvient. Dans un monde où sévissent la lutte et le chaos, les mortels croient si fort à la réalité des conflits que beaucoup cèdent au découragement, à l'effroi; ils ne trouvent pas de base solide pour la joie et le bonheur. Assaillis par le doute et l'appréhension, ils se croient incapables de reconnaître la bonne voie. Certains se disent: si les penseurs les plus perspicaces n'ont su résoudre les multiples problèmes humains, que peuvent faire ceux dont les avantages et l'éducation sont beaucoup plus limités?
La joie maintenue au sein des revers et de la tristesse générale a souvent inspiré aux écrivains — prosateurs ou poètes — des réflexions fort belles. Mais la grandeur apparente des problèmes individuels semble quelquefois reléguer à l'arrière-plan les efforts louables, qui dès lors ne sont plus que des palliatifs. Évidemment, c'est une urgente nécessité que nous ayons un remède plus efficace, une panacée dont la base soit inattaquable et demeure toujours ferme. Jésus déclara que le royaume des cieux est proche — à la portée de chacun. La Science Chrétienne nous fait voir que le ciel est un état de conscience vrai, où sont compris le bonheur et la joie. Connaître ces qualités, les démontrer, c'est avoir un cœur qui chante; c'est goûter aujourd'hui même la joie spirituelle qui peut chanter parce qu'elle exprime l'éternelle bonté du seul Entendement, parce qu'elle ignore la crainte et que les sens matériels ne la troublent pas.
David, l'auteur des psaumes, appréciait à leur juste valeur la joie et les louanges. Il comprenait qu'un cœur qui chante reconnaît la présence et le pouvoir de Dieu. Il savait que la gratitude, les actions de grâce, rendent positivement hommage à la bonté, à la tendresse, à la sollicitude de Dieu, le Père. Certains psaumes furent composés alors que David était en butte aux assauts des sens matériels. Mais il put s'élever plus haut que ce cruel témoignage; il insista sur la bonté de Dieu envers l'homme et put ainsi démontrer la sérénité. L'expérience lui avait appris qu'en louant Dieu malgré les prétentions adverses du sens matériel, il s'alliait au seul pouvoir qui soit et sa pensée retrouvait l'harmonie. Il adopta cette méthode, et sa persévérance fut bien récompensée, car il put admirablement exprimer le cœur qui chante. Il démontrait son unité avec Dieu; il plaçait sa joie et son bonheur sur un fondement spirituel — sur le Rocher.
Tous ont aujourd'hui l'occasion d'apprendre à connaître Dieu, à trouver la paix. Un cœur qui chante concourt à la régénération; Ésaïe le savait, car il écrivit: « Vous entonnerez des cantiques,... vous aurez la joie dans le cœur, comme celui qui monte, au son de la flûte, à la montagne de l'Éternel, vers le Rocher d'Israël. »
Lorsque autour de lui tout semblait s'écrouler, Jésus le Christ démontra qu'on peut faire face aux arguments matériels du découragement et les maîtriser. Il savait que la joie et le bonheur sont des qualités de Dieu et qu'en conséquence l'homme les reflète; que Dieu, l'unique créateur toutpuissant, maintient Sa création au niveau même de l'harmonieuse perfection; que le sens personnel — le mal, le diable — est une illusion sur laquelle on prouve son empire lorsqu'on rend témoigange à la Vérité. Et ces vérités révélées, il les donna au genre humain. Il obéissait au seul Entendement, car il s'attachait sans réserve à la vérité qu'ignorent les sens matériels; quant au témoignage des sens matériels ou de la matérialité sous une forme quelconque, il refusait de l'accepter, de s'en rapporter à lui ou de le consulter.
David, Ésaïe et d'autres prophètes avaient entrevu les faits véritables; mais Jésus connaissait, par inspiration divine, tout ce que le Père lui révélait. Il dit: « Moi et le Père, nous sommes un. » Mary Baker Eddy découvrit, élucida et démontra les vérités enseignées par le Maître. Elle dit notamment (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 165): « Puisse chaque membre de cette église s'élever plus haut que la question souvent répétée: Que suis-je? — et répondre scientifiquement: Je suis capable de communiquer la vérité, la santé, le bonheur; et c'est là le rocher de mon salut, la raison de mon existence. » Ainsi chacun peut parvenir à la compréhension scientifique du bonheur en cultivant un cœur qui chante, un vrai sens de la joie; et ceci aide vraiment toute l'humanité.