« Ou irais-je loin de ton esprit, et où fuirais-je loin de ta face? Si je monte aux cieux, tu y es; si je me couche au séjour des morts, t'y voilà! » (Psaume 139:7, 8.) Celui qui s'exprimait ainsi avait plus qu'entrevu le fait de la totalité divine. N'est-il pas admirable que les Écritures du peuple hébreu nous aient conservé une vérité spirituelle aussi absolue? Peut-être le Psalmiste lui-même ne comprenait-il pas toute la portée de ses propres paroles; cependant au cours des siècles elles sont demeurées vivantes, exhortant les hommes à méditer l'omniprésence de Dieu, à se confier en Lui, et les détournant de la croyance à quelque autre pouvoir.
La Science Chrétienne reconnaît la totalité de l'Esprit et montre l'importance de ce fait. Elle déclare que Dieu est infini, que dès lors Il est omniprésent — présent partout. En outre, puisque Dieu, l'Esprit, est Entendement, et puisqu'Il S'exprime par des idées spirituelles, Son infinie création d'idées est également omniprésente. Cela revient à dire que Son univers spirituel d'idées, Dieu, l'Esprit, est exprimé partout en perfection.
Dieu et Son univers d'idées sont omniprésents, Dieu et Ses idées remplissent l'espace; en conséquence, rien d'autre ne peut être présent où que ce soit. C'est dire qu'en réalité il n'existe pas de création matérielle, pas de matière. En vérité, comment des choses dont la nature est contraire à l'Esprit infini pourraient-elles prendre naissance, puisque Dieu ne saurait créer ce qui Lui est dissemblable? Ainsi, la Science Chrétienne confirme les paroles du Psalmiste; elle les rend d'autant plus significatives qu'elle nous fait comprendre la nature de Dieu et celle de Sa création.
A la page 357 de The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, Mrs. Eddy déclare: « L'Esprit est infini; par conséquent l'Esprit est tout. » Puis elle ajoute: « “Il n'y a pas de matière” constitue non seulement l'axiome de la vraie Science Chrétienne, mais l'unique base sur laquelle on puisse démontrer cette Science. » Connaissant la totalité de l'Esprit, Mrs. Eddy en tira cette déduction logique, la seule qui soit possible: la matière est irréelle, c'est un concept illusoire ou faux de l'entendement mortel hypothétique. Ayant fait cette grande découverte, elle vit en outre qu'il est indispensable de la comprendre pour démontrer la Science Chrétienne par la guérison des maladies et la victoire sur le péché.
Pourquoi celui qui cherche la guérison par la Science Chrétienne doit-il certainement apprendre que la matière est irréelle? Parce qu'en général on attribue la maladie à la transgression d'une loi matérielle. Or puisque la matière est irréelle, les lois matérielles sont inexistantes. Pour le Scientiste Chrétien, la maladie ne vient pas de ce qu'on aurait enfreint une prétendue loi matérielle; il sait que la maladie est l'effet apparent de la fausse croyance, et il la guérit en détruisant la fausse croyance par la vérité spirituelle. Le Scientiste Chrétien sait que la maladie est toujours d'essence mentale: c'est un état de pensée inharmonieux qui s'extériorise en apparence sur ce que les mortels nomment le corps. Il s'agit donc de corriger, par la compréhension spirituelle, l'inharmonie de la pensée. Au cours de cette tâche, le disciple n'a garde d'oublier que la matière est irréelle, et qu'il n'est pas scientifique de traiter la matière afin de guérir la maladie. Pour produire la santé, il faut corriger la pensée fausse, et le Scientiste Chrétien y arrive grâce à la connaissance fondamentale de la perfection qui caractérise Dieu et Sa création.
Ceux qui étudient la Science Chrétienne doivent faire preuve de vigilance et repousser les suggestions de l'entendement mortel, prétendant que la matière est réelle et qu'en cas de maladie c'est la matière qu'il faut traiter. Ils doivent toujours se souvenir que la rectification de la pensée fausse est indispensable, et que c'est de là qu'ils doivent partir pour corriger le faux sens de la maladie. Dieu est infini — Tout; l'Esprit est la seule présence réelle, le seul vrai pouvoir, l'unique substance véritable; or l'Esprit est parfait, ainsi que sa création. L'être véritable ne comporte aucune inharmonie. Donc puisque l'homme est la création de Dieu, le reflet de l'Esprit, l'homme est parfaitement harmonieux. Ce raisonnement, compris et affirmé, détruit la croyance inharmonieuse et guérit les malades.
Aujourd'hui, par la compréhension spirituelle, la Science Chrétienne guérit les maladies et triomphe du péché; de plus, elle rend au monde le christianisme dans sa pureté primitive. En effet, elle enseigne au genre humain la vérité sans alliage; elle fait connaître Dieu et Sa création — l'homme et l'univers. A ce propos, notre Leader écrit (Miscellany, p. 152): « Le rétablissement du christianisme pur repose uniquement sur la compréhension spirituelle, le culte spirituel, le pouvoir spirituel. Posez-vous cette question: Est-ce que j'entre par la porte, est-ce que j'adore seulement l'Esprit et en esprit, ou est-ce que je cherche à m'introduire d'une autre manière? » Cette question s'adresse à tous les chrétiens, et nul ne peut s'y dérober. Comprendre la totalité de l'Esprit, c'est l'unique base de l'adoration véritable. Comprendre l'omnipotence de l'Esprit et savoir que l'homme reflète Dieu, l'Esprit, c'est le seul fondement qui permette d'acquérir le pouvoir spirituel. Le pur christianisme se conforme sans réserve au premier commandement formulé dans l'Exode, au chapitre vingt: « Tu n'auras point d'autres dieux devant ma face; » s'attachant à la vérité selon laquelle l'Esprit est tout, il nie la réalité de la matière ou du mal.
Affirmer, comme le fait la Science Chrétienne, que le pur christianisme maintient toujours la totalité de l'Esprit et l'irréalité de la matière, paraît étrange à certaines personnes. Mais la Science Chrétienne ne peut faire autrement si elle veut rester fidèle à Dieu. Il serait bon que s'appuyant sur la prière, la chrétienté dans son ensemble entreprenne un examen qui lui montrerait si véritablement elle adore Dieu. On a dit maintes fois, sur le ton de la surprise ou du regret, qu'aujourd'hui les mortels ne trouvent guère dans le christianisme l'aide dont ils ont besoin. Ne serait-ce pas dû au fait qu'on assimile au christianisme ce qui, loin d'être le christianisme pur, est un système doctrinal formé surtout de conjectures humaines? Une chose est indubitable: pour que le christianisme règne dans toute sa pureté, il faut comprendre, reconnaître, proclamer la totalité de Dieu, de l'Esprit, et percevoir l'irréalité de la matière; alors seulement le genre humain pourra recueillir dans leur plénitude les précieux fruits spirituels de la guérison et de la régénération.
« Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l'adorent, l'adorent en esprit et en vérité » (Jean 4:24). Ainsi parla le Christ Jésus dans son entretien avec la Samaritaine qu'il rencontra auprès du puits de Jacob, à Sichar. Toute la carrière du Maître portait l'empreinte d'une fidèle obéissance à Dieu, l'Esprit, la Vérité. Comprenant la totalité de Dieu, de l'Esprit, et le néant de la matière, Jésus obtint la victoire sur l'erreur de tout genre et sur la mort elle-même. Ces paroles de notre Leader (Non et Oui, p. 17) s'appliquent bien à la carrière du Maître, à ses labeurs et à la manière dont il vainquit le mal: « La matière, c'est-à-dire le mal, est l'absence de l'Esprit, qui est le bien. Ainsi se prouve le néant de la matière; car Dieu est le bien; Il est toujours présent, et Il est Tout. »
