L'Éloquence alternée des trois amis de Job, leurs connaissances humaines solennellement exposées et les déductions qu'ils en tiraient, n'impressionnèrent point Élihu, qui les écoutait. Il se rendait compte que pour Job la délivrance se trouverait dans une seule direction; qu'elle devait venir du dedans et non du dehors. Élihu voyait qu'il existe une seule Vie par laquelle on trouve la confiance dans le bien, le succès, les progrès, et que pour le moment Job avait perdu son chemin.
« C'est l'esprit dont les hommes sont animés, c'est le souffle du Tout-Puissant qui les rend intelligents, » déclara Élihu. Il parlait de la conscience qui puise éternellement en Dieu son souffle vital, qui perçoit le remède à tous les maux humains et qui grâce à l'inspiration peut nous rétablir dans notre vraie place, c'est-à-dire dans la maison du Père. De toutes parts on voit des humains qui luttent, qui discutent, qui font des plans, vaticinent, construisent et détruisent, tandis qu'ils pourraient toujours avoir recours à l'inspiration du Tout-Puissant pour bannir l'aridité et la stagnation, pour favoriser le développement et la croissance.
Telle est la sagesse que l'auteur des Proverbes comparait à une source de vie. A moins que le souffle de Dieu vivifie les efforts des humains et ennoblisse leurs affections; à moins qu'il inspire les pensées et les mobiles suscitant les actes — l'œuvre et son objectif ne dureront pas, quelle que soit d'ailleurs leur envergure, qu'il s'agisse de vastes entreprises ou de détails insignifiants. Les seules choses qui soient à l'abri de la réaction et des désillusions sont celles qui tiennent de Dieu, de l'Esprit, la chaleur et le rayonnement de la force et de la beauté divines.
C'est à ce sens intime de l'être que Jésus faisait allusion lorsqu'il dit à la Samaritaine: « Celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif. L'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source qui jaillira jusque dans la vie éternelle. » Cette source de vie dont Jésus parlait en termes symboliques et que l'auteur des Proverbes appelait la sagesse ou la compréhension, c'est la Science Chrétienne, que notre Leader, à la page 195 de The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, définit en ces termes: « Un souffle profond venant directement de Dieu, par qui et en qui l'homme a la vie, le mouvement et l'être immortel. »
Grâce à la révélation de la Science Chrétienne, on reconnaît que pour interpréter et rendre pratiques les enseignements de la Bible, pour éclairer le sens spirituel et réduire au silence le sens matériel, l'inspiration est indispensable. C'est le souffle de Dieu qui rendit à Job — et qui peut rendre à tous les hommes — la conscience de l'unité avec Dieu. L'inspiration véritable n'est point intangible ou capricieuse, elle n'est ni partiale ni restreinte, mais elle marche de pair avec la consécration et la confiance dans l'unique Entendement infini; les humains doivent reconnaître cela pour abandonner les contrefaçons matérielles qui paraissent les attirer, les éblouir et les décevoir. Alors seulement ils cessent de vouloir obtenir et conserver des choses que leur nature même rend incapables d'apporter une récompense ou des satisfactions permanentes. Communier spirituellement avec Dieu, attendre de Lui le message et son déroulement, renoncer aux méthodes et aux luttes mortelles, c'est recevoir le souffle divin qui purifie, donne la force, ennoblit et glorifie.
Que les disciples se pénètrent de cet esprit de Vérité qui les préparerait pour l'œuvre à venir, voilà quel fut le but de Jésus dans les quelques précieux entretiens qu'il eut avec eux après la résurrection. Toutes ses paroles, toutes ses œuvres s'étaient inspirées de Dieu. Pour que la Parole subsiste, les disciples devaient persévérer dans la voie qu'il leur avait enseignée. Comme le Père l'avait envoyé, lui à son tour les envoyait.
La Bible relate que Jésus vint et se tint au milieu des disciples, lesquels avaient fermé les portes par crainte de leurs ennemis. Il leur donna l'assurance de la paix, puis « il souffla sur eux et leur dit: Recevez le Saint-Esprit. » Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 588), Mrs. Eddy donne du Saint-Esprit la définition suivante: « La Science divine; le développement de la Vie, de la Vérité et de l'Amour éternels. » La présence du Christ, respirant le courage et la certitude, est au milieu de nous à l'heure actuelle comme elle était jadis avec les disciples; elle apporte l'assurance de la paix, de l'inspiration, du Saint-Esprit répandu sur nous. A notre époque, la vérité a été révélée dans sa plénitude par la découverte de la Science Chrétienne, conformément à la promesse du Christ Jésus. Aux pages 174 et 175 de Miscellaneous Writings, notre Leader a dit: « Le levain qu'une femme a pris pour le mêler à trois mesures de farine, c'est la Science Divine; le Consolateur; le Saint-Esprit qui conduit dans toute la Vérité; le "son doux et subtil” annonçant Sa présence et Son pouvoir, chassant l'erreur et guérissant les malades. »