Dans son épître aux Galates (6:7, 8), Paul écrit: « Ce que l'homme aura semé, il le moissonnera aussi. Celui qui sème pour sa chair, moissonnera de la chair la corruption; mais celui qui sème pour l'Esprit, moissonnera de l'Esprit la vie éternelle. » On peut tirer de ces paroles une suite de déductions, à savoir, que la pensée détermine le caractère; que la nature de nos pensées règle la nature des effets qu'elles auront sur nous; que la pensée sensuelle aboutit à la corruption — à la maladie et à la mort — tandis que la pensée spirituelle produit des actions justes et mène à une vie harmonieuse. Les paroles de l'apôtre nous rappellent ce verset des Proverbes (23:7): « Il [un homme] est tel que sont les pensées dans son âme. »
A ceux qui l'étudient, la Science Chrétienne montre bien les inévitables conséquences du mal ou du penser non spirituel; elle appuie sur l'impérieuse nécessité du penser juste ou spirituel que doit pratiquer tout Scientiste Chrétien. A l'instar de Paul, elle déclare que « le salaire du péché, c'est la mort, » et que les effets du penser juste ou spirituel sont l'harmonie et la santé. Quant à l'influence de la pensée sur le corps, Mrs. Eddy écrit, à la page 34 de Miscellaneous Writings: « Le corps est gouverné par l'entendement; et l'entendement mortel doit s'améliorer avant que le corps se renouvelle et devienne harmonieux, — puisque le physique est simplement la manifestation de la pensée. »
Les paroles de notre Leader sont des plus significatives, comme devraient s'en rendre compte tous ceux qui ont recours à la Science Chrétienne pour être guéris. Quelle est la nature des pensées qu'entretient le malade qui cherche de l'aide en Science Chrétienne? Peut-être tient-il son état pour sérieux; peut-être croit-il que la douleur, la faiblesse, le manque d'énergie sont des réalités; peut-être est-il abattu, découragé par les apparences. Dans bien des cas, il ignore que sa condition corporelle est le résultat de la pensée, et qu'il peut s'appliquer l'affirmation de Paul, citée au début. Par conséquent, il sera peut-être fort surpris d'apprendre par la Science Chrétienne que la pensée gouverne le corps et que pour rendre la guérison possible, son propre état mental doit être examiné et corrigé. Il est à désirer que le patient se réveille suffisamment pour mettre de côté toute prévention et pour s'appliquer sans réserve à l'étude de la Science qui révèle l'immuable perfection de Dieu et l'immuable perfection de l'homme créé selon l'image ou la ressemblance divine.
Lorsqu'un malade dont la pensée est réceptive se tourne vers la Science Chrétienne, il ne tarde pas à percevoir la vérité. Une première lecture du livre de texte, Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy, lui permettra peut-être déjà de voir un nouvel univers — l'univers de l'Esprit — qu'il contemplera avec un profond intérêt. Mis en face de l'absolue vérité qui se distingue du sens matériel de l'existence avec ses faits purement relatifs, le disciple apprend qu'en réalité il vit non pas dans la matière, mais dans l'Entendement infini et parfait. Il apprend aussi que son véritable moi est l'idée de l'Entendement, dont elle reflète la perfection et l'harmonie.
Chez celui qui aborde l'étude de la Science Chrétienne, la perception de la vérité spirituelle sera peut-être si claire que les croyances matérielles erronées dont il était victime seront soudain détruites: il se trouvera en bonne santé, conscient de sa liberté et plein de joie. Le penser juste a déplacé la croyance erronée. La compréhension spirituelle a pris la place de l'ignorance concernant la vérité spirituelle. Le disciple recueille maintenant le fruit des pensées absolument vraies qui ont pris possession de sa conscience — son corps est sain. Quelle merveille, pense-t-il peut-être, quel prodige! Pour le sens humain, en effet, un miracle s'est accompli, et celui qui était malade a vu sur sa propre personne la guérison d'une maladie par la compréhension spirituelle.
Quand on acquiert, grâce à la Science Chrétienne, une bonne santé et une vie harmonieuse, il faut protéger ce qu'on a obtenu. On y arrive en s'attachant sans cesse à la vérité révélée, à ce qui est bon et vrai. Notre révérée Leader écrit (Science et Santé, p. 261): « Fixez votre pensée fermement sur les choses permanentes, bonnes et vraies, et vous les ferez entrer dans votre expérience dans la mesure où elles occuperont vos pensées. » Quand « les choses permanentes, bonnes et vraies » occupent la pensée, on est sûr d'être protégé contre le mal. Cette protection ne devrait pas être mise en doute. Il se peut que le mal fasse rage au dehors, qu'il prétende nuire de bien des manières aux mortels qui sont dans le monde; mais il ne saurait entrer dans notre conscience et nous porter atteinte si nous n'entretenons que des pensées justes et spirituelles.
Nous devrions être bien en garde contre la critique destructive, l'une des formes de la mauvaise pensée. La critique malveillante est une phase de l'entendement humain non régénéré. Or comme aucun humain n'est encore parvenu à la stature complète de l'homme parfait, tous doivent être sur leurs gardes pour ne pas tomber dans cette erreur. Il est certain que ceux qui s'adonnent à la critique destructive en porteront les marques. Ils deviendront malheureux, égotistes, vains — répulsifs à l'homme qui a des égards et de l'amour pour autrui; il en peut résulter la maladie, dont ils ne sortiront qu'en revenant au penser juste et en se détournant avec contrition de la dureté qui avait temporairement dominé leur pensée.
Une autre erreur dont il faut se garder, c'est l'irritation au sujet des maux petits ou grands. S'irriter concernant les faiblesses du prochain ou les ennuis parfois insignifiants qu'entraîne un sens matériel d'existence, c'est en tout cas se nuire à soi-même; l'irritation nous rend moins réceptifs au bien, à la beauté, et produit fréquemment la maladie. Il est regrettable que parmi ceux qui étudient la Science Chrétienne, d'aucuns se laissent sous ce rapport manier par l'erreur. Ils affirmeront la vérité, la totalité de Dieu, du bien; et l'instant d'après, ils ressentiront avec une sensibilité morbide quelque erreur vénielle. C'est là un des canaux dont se sert le mesmérisme du magnétisme animal. Tout Scientiste Chrétien devrait à cet égard être vigilant; il peut se refuser à devenir la victime de l'entendement mortel et de son activité illusoire.
« Puisse l'Amour divin pénétrer si bien les affections de tous ceux qui ont nommé le nom de Christ dans sa signification intégrale, qu'aucune influence contraire n'arrive à entraver leur croissance ou à corrompre leur exemple » (Miscellaneous Writings, p. 223). Qu'elle est touchante cette prière de notre révérée Leader, recherchant la protection divine! Et tout véritable Scientiste Chrétien prie continuellement dans cet esprit-là.