Comme la Vérité est l'unique réalité, ce n'est point elle qu'il faut changer pour que l'harmonie se manifeste dans notre existence. Mais la conscience humaine a besoin d'une transformation; pour être plus précis, disons que l'erreur en doit disparaître à mesure qu'on saisit la vérité de l'être; et ce qui prévaudra, c'est selon les termes de Mary Baker Eddy, « cette conscience que Dieu donne » (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 573), autrement dit, la conscience scientifique de l'être spirituel.
Ce qui importe donc avant tout, c'est d'écarter par une juste compréhension de Dieu les fausses croyances qui cachent l'harmonie. Comme le déclare notre Leader, ceci exige « une consécration absolue de la pensée, de l'énergie et du désir » (ibid., p. 3). On peut bien dire qu'en ce qui concerne la démonstration de la Science de l'être, le succès marche de pair avec notre compréhension de Dieu et notre consécration à la Vérité. Il ne s'agit pas seulement d'un généreux apport de notre temps ou de notre peine: nous devons aussi renoncer au faux sens du bien et à la croyance que le mal est réel — deux erreurs qui obscurciraient notre vision de la Vérité et entraveraient notre démonstration.
Dans la parabole du semeur, Jésus nous met clairement en garde contre les obstacles qui voudraient étouffer « la parole » et l'empêcher de porter des fruits dans notre conscience. Le Maître dit notamment: « Les soucis de ce monde, et la tromperie des richesses, et les convoitises des autres choses... étouffent la parole, et elle devient infructueuse. » Ces « autres choses » ne sont pas nécessairement blâmables en elles-mêmes; ce peuvent être simplement des choses qui nous absorbent et qui empiètent sur la « consécration absolue de la pensée, de l'énergie et du désir » due à Dieu seul.
La peinture par exemple, ou la littérature, la musique, les affaires, le sport, les travaux domestiques peuvent à bon droit réclamer notre attention; et lorsqu'on ne leur attribue pas une importance exagérée, ces occupations doivent grandement bénéficier de nos progrès en Science Chrétienne. Par contre, si l'une ou l'autre en vient à prendre la première place dans notre pensée et relègue au second plan les droits de l'Esprit, n'enfreignons-nous pas le premier commandement? Et dans ce cas, comment pourrons-nous démontrer le gouvernement harmonieux de l'Entendement divin dans les choses mêmes que nous cultivions avec tant d'ardeur?
Faute de vigilance, l'intérêt qu'on porte aux « autres choses » supplanterait facilement la ferveur qu'inspirait au début la Science Chrétienne. Pourtant loin de nous enlever ce qui est vraiment bon, la Science Chrétienne accomplit cette promesse biblique: « Il ne refuse aucun bien à ceux qui marchent dans l'intégrité. » Pourquoi donc hésiterions-nous à remettre notre bonheur entre les mains de Dieu, puisqu'il est la source même du bonheur? Notre Leader nous donne cet avertissement (Miscellaneous Writings, pp. 9, 10): « Un faux sens de ce qui constitue le bonheur est plus nuisible au progrès humain que tout ce qu'un ennemi ou l'inimitié peuvent infliger à l'esprit, greffer sur ses objectifs et ses entreprises, pour éteindre les joies de la vie et pour en accroître les peines. »
Ainsi, chaque jour et à chaque heure, renouvelons nos efforts pour prouver que ni « les soucis de ce monde, » ni « la tromperie des richesses » ou « les convoitises des autres choses » n'empêcheront la précieuse semence de porter du fruit au centuple dans tous les cœurs fidèles.
