Selon l'opinion reçue, l'éducation des mortels, les connaissances humaines qu'ils accumulent, ont pour objet d'éveiller la pensée qui doit pouvoir saisir les valeurs authentiques et réfuter les éléments indignes ou défectueux. Une instruction matérielle, nécessairement fondée sur des prémisses et des conclusions souvent hypothétiques ou contradictoires, ne saurait donner soit au professeur soit à l'élève autre chose que l'occasion de choisir ce qui semble le plus près du droit et le plus favorable aux progrès.
Lorsque grâce à la compréhension spirituelle, les hommes reconnaissent la base erronée et purement théorique du raisonnement mortel, ils ne sont plus affectés par la nature variable et contradictoire de ses résultats. Ils peuvent dès lors observer sans alarme le flux et le reflux des normes mortelles, d'abord établies puis renversées; ils savent que de cette manière l'erreur se démasque et se détruit.
A la page 306 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy déclare: « Calme au milieu du témoignage discordant des sens matériels, la Science toujours intronisée, déroule pour les mortels le Principe divin, immuable et harmonieux,— elle déroule la Vie et l'univers, toujours présents et éternels. »
Sachant que là où la Science est souveraine, la maîtrise de l'homme est établie, le Scientiste Chrétien reste ferme au milieu de tout ce qui provoque l'attention ou paraît révolutionnaire; dans la mesure où il est fidèle à la méthode du Christ, il poursuit calmement sa route, toujours plus conscient de son unicité avec le Principe qui le soutient dans la lutte victorieuse contre le mal. « A celui dont le cœur est ferme tu assures la paix, une paix parfaite, parce qu'il se confie en toi, » déclarait Ésaïe. La confiance! Voilà ce qu'exige le Principe; il ne suffit pas de songer à la souveraineté spirituelle et de la reconnaître, il faut s'y confier fermement.
Seule la Science du christianisme peut fournir aux hommes l'idéal spirituel sur quoi leur pensée doit se modeler; seule elle peut leur fournir la raison logique d'un calme continu, malgré tout ce qui prétend troubler et détruire. S'il s'efforce de prendre pour guide non pas le sens matériel mais le sens spirituel, le disciple sait que se confier en Dieu d'une manière intermittente ne suffit pas. L'existence humaine avec tous ses éléments confus et pénibles, est le fruit de pensées ayant développé en dehors de Dieu leurs prémisses et leurs conclusions qu'elles ont acceptées comme inévitables. Reconnaissons qu'aucun élément matériel, si beau qu'il paraisse, ne constitue le vrai modèle de l'action; alors nous rechercherons toujours ce qui appartient au domaine de l'être réel, ce qui est souverain, royalement gouverné dans son essence même. Nous garderons ainsi la paix, l'équilibre mental, quels que soient les éléments en conflit et leurs clameurs impérieuses et discordantes. Quand les hommes parviennent à comprendre le vrai sens de l'idéal spirituel qui est leur; quand ils s'identifient avec cet idéal — ils constatent que les fausses images mentales, le laisser-aller, les arguments agressifs dont ils sont souvent entourés n'ont plus le pouvoir de produire soit la crainte, soit la souffrance ou le ressentiment.
A la page 93 de Rétrospection et Introspection, notre Leader nous fournit un procédé exact et pratique pour traiter les témoignages discordants des sens matériels, que le problème soit individuel, collectif, national ou international. Voici ce passage: « Le meilleur type spirituel de la méthode du Christ pour élever la pensée humaine et pour communiquer la Vérité divine, est la puissance, le calme et la force stationnaires; et lorsque cet idéal spirituel devient le nôtre, il devient le modèle de l'action humaine. »
Contemplant avec ferveur les faits spirituels de l'être qui seuls expriment la réalité, les hommes mettent en œuvre ce qui apaise la crainte et rétablit le calme. Dans cette stabilité, cette quiétude mentale, cette conscience du pouvoir spirituel, leur carrière, leur destin divinement dirigé s'épanouira, ennobli et inspiré par une influence qui ne manquera pas d'élever et d'encourager aussi les personnes avec lesquelles ils sont en contact. L'excitation, l'émotivité, l'attirance et l'emprise magnétiques, les leviers mentaux disposés et manœuvrés par la volonté humaine — toutes ces choses représentent non la force mais la faiblesse; érigées sur les normes croulantes du sens personnel, elles durent juste aussi longtemps qu'elles peuvent duper l'homme mortel en lui faisant prendre pour vrai ce qui ne l'est pas. Le Scientiste Chrétien observe le déroulement continu des idées infinies de l'Entendement; aussi ne se laisse-t-il point troubler par les simulacres de puissance, les contrefaçons du pouvoir souverain.
Celui qui a commencé à voir que dans les enseignements de la Science Chrétienne, la Vérité est souveraine et la maîtrise de l'homme en tant que fils de Dieu se manifeste, celui-là sait qu'il a le droit d'affirmer que toute la création dépend de Dieu, est élevée, fortifiée, paisible. Il existe pour cela une raison absolue, scientifique, une explication que Mrs. Eddy expose notamment en ces termes (ibid., p. 88): « L'Entendement démontre l'omniprésence et l'omnipotence, mais l'Entendement tourne sur un axe spirituel, et sa puissance se déploie et sa présence se fait sentir dans le calme éternel et l'Amour immuable. »
S'ils s'attachent sans relâche au fait spirituel — l'homme uni à l'Entendement qui communique son pouvoir et sa présence, inaltérables et néanmoins se déroulant sans cesse — les hommes savent qu'ils ont fait leur l'idéal spirituel, le seul véritable modèle de l'action humaine.
