« Vous vous rendez maître de la situation, » écrit Mrs. Eddy, « si vous comprenez que l'existence mortelle est un état d'illusion produit par soi-même, non la vérité de l'être » (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 403). C'est là une phrase remarquable, qui donne beaucoup à penser. Quelle est la situation qu'envisage l'auteur? Dans ce cas, le mot « situation » s'applique à toutes les conditions fâcheuses qui peuvent se présenter à la conscience humaine — maladie, péché, accidents, disette, volonté impérieuse, ou quelque autre forme d'inharmonie.
Les paroles citées plus haut signifient-elles que toute condition inharmonieuse peut être corrigée par la compréhension qu'elle ne représente point « la vérité de l'être, » autrement dit qu'elle est sans réalité? Tel est bien le cas. Si nous croyons que l'inharmonie est réelle; si nous croyons qu'un sens de vie mortel ou matériel est réel — nous sommes dans l'erreur, nous tenons pour vrai ce qui est faux, entièrement contraire à la réalité ou à la Vérité. Mais si nous concevons la fausseté de l'inharmonie, d'un sens matériel ou mortel de l'existence, nous pouvons rejeter la suggestion dont il s'agit et nous rendre ainsi maîtres de la situation.
Ici tel qui ne comprend pas les enseignements de la Science Chrétienne dira peut-être: Cela est incroyable. N'ai-je pas quelquefois des maladies? Ne vois-je pas souvent le mal exercer son action dans la vie des hommes? Puis-je ignorer qu'il arrive une foule d'accidents? N'y a-t-il pas bien des personnes qui souffrent de la pauvreté ou du manque? L'affliction et les malheurs ne sont-ils pas le lot de beaucoup d'humains? A tout ceci, la Science Chrétienne répond: Pour le sens matériel, la maladie, le péché, les accidents, la pauvreté, l'affliction semblent peut-être réels ou vrais; mais ils n'appartiennent point à l'être réel, ils n'ont pas leur source en Dieu; par conséquent ils sont irréels.
La Science Chrétienne révèle que Dieu est l'Entendement ou l'Esprit infini, le bien sans limites. Peut-il y avoir plus que l'infini? Peut-il exister quelque chose de réel à part Dieu, l'Entendement ou l'Esprit infini? Quiconque admet l'infinitude de Dieu ne doit plus pouvoir dire qu'en dehors de Dieu Lui-même, certaines choses sont réelles. La Science Chrétienne déclare que seules les choses spirituelles et bonnes sont réelles; que la matière ou le mal avec tout ce qui s'y rapporte — l'inharmonie de tous genres — est sans réalité. Elle en conclut logiquement que dans la mesure où nous savons cela, nous sommes maîtres de la situation: nous remportons la victoire sur les croyances erronées.
Les Scientistes Chrétiens ont la conviction que les enseignements de la Science Chrétienne sont corrects et que les sens matériels rendent un faux témoignage sur la matière et tous ses phénomènes; ce qu'ils savent concernant la Vérité, ils le prouvent sans cesse en surmontant les conditions inharmonieuses, soit pour eux-mêmes soit pour d'autres qui ont recours au traitement de la Science Chrétienne. De cette manière, ils suivent le grand Conducteur, le Christ Jésus, qui plus que tout autre, maîtrisa les conditions erronées qu'entraîne un sens de vie mortel.
Nous savons relativement peu de chose touchant la vie terrestre de Jésus avant son ministère, qui dura trois ans; mais sur ce ministère, le Nouveau Testament et les Évangiles en particulier nous renseignent abondamment. Or dans cette admirable vie, une chose prend beaucoup de relief: Jésus était toujours « maître de la situation. » Voyons quelques-uns des cas où il vainquit l'erreur. En une certaine occasion, il calma la tempête sur le lac de Génézareth. « S'étant réveillé, il imposa silence au vent, et il dit à la mer: Tais-toi, sois tranquille! Le vent cessa, et il se fit un grand calme » (Marc 4:39). Il fut maître de la situation parce qu'il comprenait l'activité perpétuellement harmonieuse de la loi spirituelle. Une autre fois, il nourrit la multitude alors qu'en apparence les seuls vivres dont il disposât étaient cinq pains et deux poissons. « Tous mangèrent et furent rassasiés » (Matthieu 14:20). Réalisant la nature infinie, illimitée, de la substance spirituelle, Jésus fut maître de la situation.
Un jour encore, entendant les vérités qu'il enseignait, la foule en fureur voulut « le jeter en bas » de la montagne. « Mais lui, passant au milieu d'eux, s'en alla » (Luc 4:29, 30). La haine était sans pouvoir devant une telle compréhension de l'Amour. Le Maître dominait la situation. Nombreuses furent les guérisons qu'il effectua, mettant fin à la cécité, à la surdité, au mutisme, à la lèpre, à l'épilepsie, à la démence, à la paralysie. Marc rapporte (2:11) ces paroles de Jésus guérissant un paralytique: « Je te l'ordonne,... lève-toi, prends ton lit, et va dans ta maison. » Il guérit ce cas en sachant que l'être réel ne comporte aucune maladie. Il était maître de la situation. Le Christ Jésus ressuscita les morts — Lazare, la fille de Jaïrus, le fils de la veuve du Naïn; il accomplit sa propre résurrection. Puis vint la victoire finale, son ascension. « Pendant qu'il les bénissait, il se sépara d'eux et fut élevé au ciel » (Luc 24:51). Avec quelle maîtrise il dominait toutes les situations qui n'avaient pas leur source en Dieu, dans le bien!
C'est avec une profonde gratitude que les Scientistes Chrétiens considèrent les œuvres de Jésus, car ils comprennent dans une certaine mesure la Science que comprenait le Maître et qui lui permettait d'accomplir ses œuvres de guérison. Ils désirent le suivre et faire les mêmes œuvres en obtenant par la Science Chrétienne la compréhension que Jésus possédait touchant l'être réel. Ils étudient donc avec persévérance la Bible et Science et Santé, afin de connaître davantage la vérité spirituelle; dès lors ils pourront mieux nier le faux sens de vie mortelle, et se rendre maîtres de toutes les conditions matérielles erronées.
