On entend parfois dire que certains avantages matériels sont indispensables au succès, que leur absence constitue un sérieux obstacle; et cette croyance peut être une entrave pour bien des jeunes gens. Il n'est pas juste, insinue l'erreur, que telle personne moins méritante ait en abondance toutes les choses désirables, qu'elle puisse faire des études, des voyages, accroître sa culture intellectuelle, tandis que ces avantages te sont refusés. Si l'on prête l'oreille à ces arguments, il en peut résulter de l'amertune ou de la rancune, pensées négatives qui s'opposeraient à la réalisation d'un but positif. Dès l'abord il faut comprendre que l'inégale répartition des choses matérielles, oscillant entre la pléthore et la pénurie, représente une fausse condition due à la croyance que la substance est matérielle. Mrs. Eddy déclare dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (pp. 325, 326): « Un sens erroné de vie, de substance et d'entendement cache les possibilités divines et la démonstration scientifique. »
Il faut échanger cette fausse opinion contre la vérité suivante: la substance est spirituelle, universelle, et toutes les idées de Dieu ont également part à l'abondance du Père. L'homme manifeste les dons parfaits de Dieu; il est amplement pourvu de tout ce qui doit l'aider à bien remplir la tâche que lui assigne le plan de Dieu. Le plus riche cortège de faveurs et d'avantages matériels n'est qu'une pauvre contrefaçon des bienfaits spirituels que Dieu ne cesse de conférer sans limites à tous Ses enfants. Ni la partialité ni l'injustice n'influent sur les bénédictions que l'Amour divin verse toujours à flots; aussi ces bienfaits ne peuvent-ils être monopolisés. Jeter sur les possessions d'autrui un regard d'envie, c'est admettre la croyance que le bien n'est pas infini. La médiocrité des aptitudes et des circonstances, la maladie, la difformité ne peuvent persister dans la vie de ceux qui comprennent le bien et s'efforcent vraiment de n'exprimer que cela.
Équilibre, compréhension, sagesse, grâce, capacité— ces qualités divines sont inhérentes aux enfants de Dieu; elles dépendent du divin Principe plutôt que d'une instruction basée sur des efforts matériels. Elles se manifestent dans la mesure où le disciple saisit la nature de Dieu et comprend qu'il la reflète. L'histoire nous montre ces qualités dans la vie de grands hommes et de nobles femmes, dont beaucoup n'eurent pas ce qu'on nomme les avantages matériels. « La sagesse est plus précieuse que les perles: tous les trésors ne la valent pas. »
Un article publié récemment dans un magazine appuyait sur l'importance des idées; il disait que les candidats riches en idées surpassent tous les autres et trouvent des places. Les jeunes Scientistes Chrétiens ont donc un très grand avantage, car ils savent que l'homme, image de Dieu, de l'Entendement, reflète une abondance d'idées; en effet, Science et Santé (p. 475) donne notamment cette définition de l'homme: « L'idée composée de Dieu, y compris toutes les idées justes. » Ces idées embrassent l'intelligence, les aptitudes, les services désintéressés; elles sont spirituelles mais n'en sont pas moins pratiques. Elles répondent certainement à un besoin et sont très demandées. A celui qui les exprime constamment, elles donnent l'initiative et l'esprit d'entreprise. Elles lui permettent aussi de vaincre la médiocrité et font de lui un employé désirable.
Que doit-on faire si l'on semble temporairement contraint à l'oisiveté? Au lieu d'accepter la stagnation ou l'indolence mentale, on devrait se livrer à une étude profitable et saisir les occasions qui se présentent pour exprimer la gratitude, l'honnêteté, l'entraide, la serviabilité, la patience, la confiance dans le bien et sa durée ininterrompue. On devrait se souvenir fréquemment qu'on ne peut être séparé des infinies ressources de l'Amour. La compréhension pratique et progressive de la Science Chrétienne est le plus grand avantage que puisse gagner n'importe qui. Elle permet au disciple de prouver toujours mieux l'omnipotence et l'omniprésence de Dieu, du bien.