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Le Royaume de Dieu

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de juin 1937


Dès les premiers jours du christianisme, ceux qu'intéressait la religion ont trouvé dans le royaume ou la cité de Dieu un sujet d'espoir et d'aspiraration. Cantiques, sermons, livres ont maintes fois traité ce thème; mais il faut reconnaître que pour la grande majorité des chrétiens, la notion qu'on s'est faite du royaume paraît fondée sur les images symboliques contenues dans l'Apocalypse plutôt que sur les nombreuses déclarations faites à ce sujet par le Christ Jésus, le Fondateur du christianisme.

La pensée moderne a sans doute ébranlé les fondements de ce ciel imaginaire, qu'elle remplace par une vague croyance à un état de contentement ou de satisfaction; mais parmi ceux qui se disent chrétiens, la majorité ne pourrait guère répondre d'une façon précise à cette question: « Qu'est-ce que le royaume de Dieu ou royaume des cieux, et où se trouve-t-il? » La plupart se borneraient à dire qu'on n'y peut atteindre ici même et dès maintenant; qu'il s'agit d'un état futur, postérieur à la mort.

Ces vues ont de quoi nous surprendre, car Jésus de Nazareth, qui parla souvent du royaume de Dieu, ne fit jamais aucune assertion ressemblant aux croyances communes à cet égard. On peut conclure de ses paroles que le royaume de Dieu implique trois conditions bien définies: premièrement, c'est un état d'activité progressive; deuxièmement, la repentance permet de constater qu'il est « proche »; troisièmement, il ne vient pas de manière à frapper les regards — c'est-à-dire de l'extérieur — parce qu'il est, selon l'expression biblique, « au dedans de vous. »

Les Evangiles contiennent plusieurs courtes paraboles où Jésus, condensant ses descriptions avec un art sans égal, illustre la nature du royaume de Dieu. Il compare le royaume à une graine de moutarde, si petite au début, mais devenant un arbre où s'abritent les oiseaux du ciel. C'est aussi le levain qui transforme graduellement toute la pâte. C'est la semence qui germe et croît, sans que le semeur sache comment. C'est le trésor caché, la « perle de grand prix » qui mérite qu'on y sacrifie tout ce qu'on possède.

Pour Jésus, le royaume des cieux était donc une chose dynamique dont la conquête exigeait le travail et les sacrifices. Cette force dynamique peutelle être autre chose que celle de la pensée, de la conscience? Au fait, Jésus lui-même déclara ceci sous une autre forme lorsqu'il dit que la vie éternelle, c'est la connaissance de Dieu.

Il faut se rendre compte que puisque le royaume de Dieu est un état de l'entendement ou de la conscience, commencer à reconnaître ce royaume doit produire dans la pensée et les idéals humains un formidable changement. Dans un entretien avec ses disciples, Jésus mentionna ces transformations mentales et décrivit leur conséquence — les bouleversements inévitables qu'il appela « le commencement des douleurs. » L'histoire du christianisme primitif illustre la prescience du Maître: les perturbations mentales furent si grandes que la connaissance de Dieu acquise à cette époque fut insuffisante pour leur résister; et le christianisme s'enfonça dans un matérialisme où l'activité du royaume de Dieu était, selon la croyance, renvoyée à une vie future.

Le Scientiste Chrétien peut soutenir par des preuves sa conviction des faits suivants: le livre de texte de la Science Chrétienne, Science et Santé avec la Clef des Écritures, et les autres ouvrages de Mrs. Eddy, contiennent les vérités fondamentales que Jésus le Christ enseigna touchant le royaume de Dieu; et lorsqu'on emploie ces vérités, elles produisent dans la pensée humaine des bouleversements analogues à ceux du premier siècle. Si nous prenons un journal, quelles manchettes y voyons-nous? Ne sont-ce pas les bruits de guerre, l'angoisse qui s'empare des nations, quelquefois les tremblements de terre ou les famines? Les hommes ne semblent-ils pas en proie à la terreur « dans l'attente des maux qui viendront sur le monde » ?

Il est clair qu'aujourd'hui les églises se trouvent en face de la question suivante: Comment pourrons-nous demeurer fermes et par conséquent aider le monde à tenir ferme malgré les désastres qui menacent de l'engloutir?

Au chapitre douze, l'Évangile selon saint Marc rapporte un incident qui semble confirmer d'une manière toute spéciale l'opinion que la Science Chrétienne est en vérité l'expression renouvelée du christianisme enseigné et démontré par Jésus. Un certain scribe interrogea le Maître concernant « le premier de tous les commandements, » et fit ensuite la remarque qu'aimer Dieu de tout son cœur est plus que tous les rites et les sacrifices. Jésus dit alors: « Tu n'es pas loin du royaume de Dieu, » ce qui reliait cet état de perfection avec la reconnaissance pratique du seul Dieu. Or à la page 340 de Science et Santé, Mrs. Eddy déclare que « le Principe divin du Premier Commandement est la base de la Science de l'être; » puis elle montre quel effet la reconnaissance de cette vérité doit exercer sur les conditions humaines: « Un Dieu infini, le bien, unifie les hommes et les nations; constitue la fraternité des hommes; met fin aux guerres; accomplit ces paroles de l'Écritures: ‘Tu aimeras ton prochain comme toi-même;’ annihile l'idolâtrie païenne et Chrétienne,— tout ce qui est injuste dans les codes sociaux, civils, criminels, politiques et religieux; établit l'égalité des sexes; annule la malédiction qui pèse sur l'homme, et ne laisse rien subsister qui puisse pécher, souffrir, être puni ou détruit. »

On peut sans exagération appeler ce passage une prophétie; rappelons-nous seulement que ces paroles remontent à bien des années, à une époque où de telles questions ne produisaient qu'un faible remous, tandis qu'elles sont maintenant au premier rang des préoccupations humaines. Jamais on n'a fait autant d'efforts pour unifier les hommes et les peuples. L'égalité des sexes préoccupe de plus en plus les membres des professions libérales; on tient à s'assurer si la religion est pure et sincère; et l'on s'efforce sans cesse d'améliorer les conditions sociales. A quoi doivent aboutir tous ces efforts? Pour le Scientiste Chrétien, la réponse est liée à cette perspective: au double point de vue individuel et collectif, le mouvement de la Science Chrétienne doit dans la vie et dans la pratique, élever le Christ d'une manière si évidente que tous les hommes seront attirés vers la Vérité. Si ce travail s'accomplit humblement, d'une façon à la fois honnête et persévérante, il en résultera sans doute une vaste spiritualisation de la pensée; et les conditions si désirables qu'expose Mary Baker Eddy deviendront toujours plus générales et dominantes.

Ce que Jésus dit à Nicodème est peut-être la parole la plus frappante qu'il ait prononcée sur ce sujet: « A moins de naître de nouveau, personne ne peut entrer dans le royaume de Dieu. » Le Maître n'indiquait-il pas une régénération complète de la pensée, abandonnant le matériel pour adopter une base spirituelle? Cela implique de nouvelles perspectives, des aspirations nouvelles, de nouveaux aspects en ce qui concerne les relations, les ambitions, les idéals; au fait, c'est l'apparition du « nouvel homme. » Cette transformation ne s'accomplit pas en un jour; mais toute l'histoire chrétienne montre que c'est le but auquel nous devons tendre. Comme le dit notre Leader dans Miscellaneous Writings (p. 341): « Pour obtenir les résultats de la Science, chercher ne suffit pas: il faut lutter; et ce qui rend la lutte glorieuse, c'est l'honnêteté jointe à l'humilité. »

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