Les enseignements de la Science Chrétienne inculquent le véritable esprit de tolérance — non pas l'indulgence qui ferme les yeux sur l'erreur, mais le regard plein d'amour qui perce les brumes de la matérialité pour voir dans les mobiles et les actes d'un frère quelque désir de ressembler au Christ. S'attendre au bien est une attitude louable qui produit un bon effet sur nous-mêmes ainsi que sur les personnes ayant besoin d'une compréhension bienveillante. Lorsque l'inharmonieux sens matériel prétend que nos meilleurs efforts sont méconnus ou qu'une tâche faite avec amour n'est pas appréciée à sa juste valeur, ne soupirons-nous pas après la tendre compassion d'une pensée amie?
La Science Chrétienne guérit les désaccords en nous donnant une vision plus large, une attitude empreinte d'amour pour le prochain: on en pourrait citer d'innombrables exemples. Dans un certain foyer, les uns étaient hostiles à ce qu'ils croyaient être la Science Chrétienne; mais un autre membre de la famille, qui connaissait par expérience l'efficacité et l'accessibilité du divin pouvoir guérisseur, s'attacha fermement à la Vérité, ce qui corrigea la fausse impression d'antagonisme. Ces efforts sincères eurent une heureuse conséquence: lors d'une grave maladie, on permit que le patient fût traité en Science Chrétienne; la guérison de cette chère personne fut magnifique et rapide, au grand étonnement des voisins et des amis, qui avouèrent n'avoir pas prévu le rétablissement du malade. Outre la prompte guérison physique, on vit disparaître en grande partie les préjugés contre la Science Chrétienne et contre Mary Baker Eddy, qui l'a découverte et fondée. Ceux qui s'étaient crus hostiles à ces enseignements commencèrent à corriger les erreurs qu'ils entendaient parfois exprimer au sujet de la Science Chrétienne.
Nous pouvons être vraiment tolérants si nous refusons d'accepter comme réelle, soit pour nous-mêmes soit pour autrui, une forme d'erreur quelconque, qu'il s'agisse du péché, de la maladie ou du manque. Le mal est faux, irréel, parce qu'il est privé de la Vie, de Dieu; cette connaissance enlève au mal son prétendu pouvoir de produire chez nous l'inquiétude ou la confusion; et si nous persistons à lui refuser toute vie, nous maîtriserons inévitablement le mal, ce qui libérera de son esclavage nous-mêmes et notre prochain. Pour nous éclairer et nous encourager, Mrs. Eddy déclare dans Miscellaneous Writings (p. 284): « Le mal n'est pas une chose devant laquelle il faille craindre et s'enfuir, une chose qui devienne plus réelle lorsqu'on s'y attaque. Le mal qu'on épargne devient plus réel, plus agressif, il accroît ses prétentions; mais quand on lui oppose la Science, il peut être vaincu par elle et le sera. » Ce passage trouve sa confirmation dans les paroles de Jacques: « Résistez au Diable, et il fuira loin de vous. »
Nous pouvons cultiver de jour en jour cette attitude mentale pour arriver à voir toujours davantage que le bien, le beau, le parfait seuls sont réels, qu'ils procèdent de l'Entendement divin et sont maintenus par Sa loi; à voir aussi que les qualités déplaisantes, les éléments impurs ou imparfaits sont faux, irréels, et n'ont pas la sanction divine. Ce penser scientifique non seulement détruira la croyance que le mal est une entité redoutable, mais augmentera notre confiance dans le bien. La perfection absolue qui doit être la norme de tout vrai Scientiste Chrétien deviendra toujours plus évidente jusqu'à ce que nous parvenions à la compréhension qu'indique en ces termes notre bien-aimée Leader (ibid., p. 104): « D'après la Science Chrétienne, la perfection est normale,— non pas miraculeuse. »
L'esprit de tolérance devrait également caractériser nos rapports avec les autres peuples, ce qui favoriserait la coopération et la compréhension mutuelle. Dans la mesure où l'on suit fidèlement cette voie, on diminue les risques de guerres ou de complications; ainsi la paix et la prospérité reçoivent une impulsion nouvelle et se trouvent placées sur des fondements plus solides.
A la lumière de la Vérité, nous voyons que la tolérance est une qualité très importante; qu'il faut la mettre chaque jour en pratique; qu'on y parvient sans peine lorsqu'on apprend en Science Chrétienne à refuser instantanément toute place et tout pouvoir aux choses qui ne reflètent pas la « sainte magnificence, » et à reconnaître l'omniprésence et l'omnipotence de l'infinie perfection. Cette méthode élimine la fausse croyance matérielle d'après laquelle endurer patiemment nos défauts ou ceux d'autrui, tout en les tenant pour réels, représenterait la tolérance; de plus, elle nous procure la vraie joie de savoir que tous les enfants de Dieu ont une individualité parfaite et une pureté absolue. Paul écrit: « Il n'y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ, qui marchent, non selon la chair, mais selon l'Esprit. »
Pratiquons cette tolérance salutaire; nous pourrons alors, en présence des conditions erronées, secouer tout sentiment d'impuissance, d'apathie, d'inertie, et nous mettre vigoureusement à corriger l'erreur en refusant de la croire réelle, inexorable: nous nous déclarerons pour la toute-présence et le pouvoir de Dieu, qui gouverne harmonieusement. Appliquons avec persévérance ce procédé scientifique dont fait partie la prière, et d'innombrables bénédictions en seront le résultat, tant pour nous-mêmes que pour autrui.
Puissions-nous être assez vigilants pour suivre le magnifique exemple de notre intrépide Leader, exemple, qu'illustre la déclaration suivante, empruntée au Message to The Mother Church for 1902 (p. 2): « Vivre et laisser vivre, sans réclamer bruyamment les honneurs ou la reconnaissance; mettre son espoir en l'Amour divin; inscrire la vérité d'abord sur le feuillet de son propre cœur,— voilà la vie saine et parfaite, et mon idéal humain. » Si nous obéissons à ces préceptes, nous manifesterons inévitablement le véritable esprit de tolérance; et nous en serons amplement récompensés par une vie plus riche, plus lumineuse, féconde en bienfaits pour les autres et pour nous-mêmes.
