Aujourd'hui plus que jamais peut-être, la Science Chrétienne force le genre humain à voir où il en est au double point de vue moral et spirituel. Cet acte est bien nécessaire. En effet, que trouve-t-on lorsqu'on examine la conscience du genre humain pris dans son ensemble? Un sens général d'incertitude; une croyance opiniâtre à la réalité de la matière et à une loi matérielle qui gouvernerait sinon exclusivement, du moins en majeure partie, la vie des hommes; une ferme croyance que le mal est aussi réel que le bien et joue par conséquent, malgré tous nos efforts, un rôle énorme dans les problèmes et la destinée de la race humaine; en outre, on constate souvent une profonde ignorance de Dieu et une foi d'autant plus limitée à l'égard du bien.
Même si elles n'ont pas accepté les enseignements de la Science Chrétienne, des multitudes de personnes apprécient le bien et le mettent en pratique dans leurs rapports avec leurs semblables: c'est là un sujet de profonde gratitude. Néanmoins, si précieuse que soit la pratique de la bonté, ces gens sont placés dans une position désavantageuse parce qu'ils supposent à tort que le bien et le mal sont tous deux réels. Et ceux qui croient à la vérité du rêve adamique, selon lequel la vie et l'intelligence seraient dans la matière, sont maintes fois cruellement tourmentés par la crainte. Aux pages 307 et 308 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mrs. Eddy écrit: « Au-dessus du terrible vacarme, des ténèbres, et du chaos de l'erreur, la voix de la Vérité appelle encore: 'Adam, où es-tu? Conscience, où es-tu? Demeures-tu dans la croyance que l'entendement est dans la matière, et que le mal est entendement, ou demeures-tu dans la foi vivante qu'il n'y a et ne peut y avoir qu'un seul Dieu, et gardes-tu Ses commandements?' »
Donc la Science Chrétienne jette un défi à la croyance qu'il existe plus d'un Entendement, et que cet Entendement est dans la matière; elle jette un défi à la croyance que la matière et le mal sont réels et que nous pouvons véritablement en avoir conscience. Elle fait plus encore: elle nie que l'Entendement soit dans la matière et que la matière ou le mal soient réels. Elle nie également qu'il y ait une réalité quelconque dans une prétendue conscience matérielle ou mauvaise. Elle s'appuie pour cela sur ce fait révélé par elle: Dieu est l'Entendement infini, aussi n'existe-t-il qu'une seule conscience véritable.
Or de quoi Dieu, l'Entendement infini, est-Il conscient? Il connaît Sa propre création d'idées, allant de l'infinitésimal jusqu'à l'infini. (Voir Science et Santé, p. 336.) Puisque Dieu est Esprit, puisqu'Il S'exprime par des idées, la matière n'a pas d'existence réelle; de même, puisque Dieu est parfait et que le bien seul est réel, le mal n'a pas d'être véritable. Dieu est conscient de Ses propres idées spirituelles, parfaites, dont le nombre est infini; mais Il n'a point conscience de la matière ou du mal, qui sont les contraires hypothétiques de l'Esprit et du bien.
Quant à l'homme, étant l'image ou la réflexion complète de Dieu, il est conscient de toutes les idées parfaites et spirituelles du Père. Autrement dit, grâce au rapport qui l'unit à Dieu, l'homme n'a connaissance que de la réalité ou de l'être réel. Notre Leader exprime la chose en ces termes (Science et Santé, p. 276): « L'homme et son Créateur sont corrélatifs dans la Science divine, et la vraie conscience n'a connaissance que des choses de Dieu. » Lorsque le disciple comprend la vérité au sujet de la vraie conscience, il peut voir à quoi il en est comme être humain et quel est son propre état de conscience. Reconnaît-il que le bien seul est vrai, et par conséquent rejette-t-il le mal? Reconnaît-il que rien n'est vrai sinon l'Esprit, et refuse-t-il de considérer comme réelles des croyances matérielles? Reconnaît-il que seule la loi de Dieu, la loi spirituelle, est vraie, et apprend-il à maîtriser la fausse loi matérielle? La Science Chrétienne nous permet ainsi de récuser l'erreur dans la conscience humaine.
Comprendre que Dieu a seulement conscience du bien, et qu'étant Sa réflexion l'homme lui aussi n'a conscience que du bien, tend à nous rendre beaucoup plus heureux. En effet, nous voyons alors que l'avenir est parfaitement gardé par Dieu et réserve à tous la félicité perpétuelle. Le péché, la maladie, la souffrance, la mort — toutes les formes du mal — auront disparu, et la conscience parfaite seule régnera. Dans cette conscience-là ne se trouvent que ce qui est beau, vrai, bon, ainsi que la joie sans mélange, l'harmonie et la paix. Or cette conscience est la seule qui soit réelle! Mrs. Eddy, Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, écrit à la page 8 de Unity of Good: « Tout ce qui est beau ou bon dans votre conscience individuelle, est permanent. Ce qui ne l'est pas est illusoire, éphémère. »
Quoique acceptant toutes ces déclarations touchant la conscience réelle, nous sommes peut-être encore loin de les démontrer à l'exclusion de ce que nous savons être faux. Comment pourrons-nous faire des progrès dans cette entreprise spirituelle? Il nous faut étudier plus sérieusement la Bible et Science et Santé, en nous efforçant au plus haut degré de mettre en pratique les vérités spirituelles qui y sont révélées. Il nous faut être fidèles en ce qui concerne l'étude du Manuel de l'Église, et reconnaître en lui un guide pratique important pour la vie journalière. L'Article VIII, intitulé « Règles de Direction pour les Membres, » nous aidera puissamment à établir la vraie conscience. Les Sections 1, 4 et 6 (pp. 40, 41, 42)—« Règle pour les Mobiles et les Actes, » « Prière quotidienne » et « Vigilance concernant le Devoir »— peuvent être regardées comme précieuses au premier chef; car elles ont trait à la conduite humaine vis-à-vis du prochain, à la prière qui inclut toute l'humanité, et à la protection contre les suggestions mentales agressives.
Il n'est pas difficile de voir ce qu'impliquera pour la race humaine un changement de conscience dans la direction de la Vérité, du réel et du bien, qui remplaceront l'erreur, l'irréel et le mal. A présent, vu la nature apparemment double de la conscience, on est parfois tenté d'envisager presque avec désespoir la situation humaine. Mais l'arc-en-ciel de l'espérance reparaît si l'on comprend qu'il existe une seule conscience réelle, puisqu'il n'y a qu'un seul Entendement. Non, nous ne vivons pas dans des temps sans espoir; nous vivons à l'époque où Dieu nous est révélé comme Entendement parfait, où nous savons que l'homme est Sa réflexion parfaite; où grâce à la Science Chrétienne, nous pouvons distinguer clairement la conscience réelle d'avec la fausse conscience, et rejeter cette dernière.
Ainsi, malgré le tumulte et les conflits d'innombrables opinions humaines, de croyances opposées les unes aux autres, nous pouvons prévoir la fin de toute inharmonie. Le jour approche — plus vite probablement que ne le soupçonnent la plupart des mortels — où la justice régnera parmi les hommes, à l'exclusion du mal; alors la conscience spirituelle qui reflète Dieu, l'Entendement parfait, aura complètement déplacé le faux sens matériel, et l'Amour divin aura vaincu tout ce qui prétend être son contraire. Par conséquent, comme Paul l'écrivait aux Colossiens: « Attachez-vous aux choses qui sont en haut et non à celles qui sont sur la terre. »
