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Après la Tempête

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de septembre 1935


Un petit bateau de pêche semblait devoir être brisé par les vagues furieuses d'un lac que bouleversait la tempête. Ceci se passait il y a des siècles, et dans la barque étaient les disciples de Jésus le Christ — hommes qui devaient plus tard porter au loin son évangile; mais en cette occasion ils avaient cédé à une influence mesmérique jusqu'à jeter des cris de frayeur. Le Maître était avec eux, « dormant sur le coussin. » Comment pouvait-il faire preuve d'une pareille indifférence quand leur vie même était en danger? Peut-être les disciples ressentaient-ils une certaine indignation lorsqu'ils le réveillèrent. Mais avec quelle rapidité la scène changea! « Tais-toi, sois tranquille! » dit Jésus — et de nouveau les petites vagues vinrent doucement caresser les flancs du bateau. Les éléments combatifs de l'entendement mortel avaient trouvé leur maître, « et il se fit un grand calme. » Puis s'adressant aux disciples, Jésus leur dit: « N'avez-vous donc plus de foi? »

Quant à nous qui faisons profession de suivre le même grand Maître, où est aujourd'hui notre foi? Est-elle dans l'Esprit ou dans la matière? Alors que le monde matériel semble subir les rafales d'un bouleversement général, assistons-nous impuissants à ce spectacle, paralysés par la crainte comme les disciples de jadis? Ou bien faisons-nous notre devoir comme eux-mêmes auraient dû le faire, réprouvant l'erreur, c'est-à-dire la niant chacun dans sa propre conscience? Bien que le Jésus humain ne soit plus ici, le Christ ne nous a jamais quittés. Cette puissance spirituelle que Jésus utilisait autrefois, nous pouvons nous en servir actuellement, aujourd'hui, à l'instant même, en tout temps, dans toutes les circonstances; elle est soutenue par la loi de Dieu, toujours présente, accessible, applicable et opérante.

Le vrai Scientiste Chrétien sait que « nous sommes divinement autorisés à croire à la surprématie du pouvoir spirituel sur la résistance matérielle » (Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy, p. 134). Il est en voie de prouver qu'il peut être en paix quelles que soient les difficultés apparentes d'une situation, ou le nombre de personnes qui pensent faussement à ce sujet; car il vit dans un royaume mental où ni la tempête ni la lutte ne peuvent entrer. Si accablante qu'elle puisse paraître sur le moment, aucune conjoncture humaine ne pourra jamais changer ce fait éternel: l'homme existe parce que Dieu existe, et l'homme ne connaît que ce que Dieu connaît. Cette union indissoluble ne saurait être brisée par les diverses phases de croyance mortelle qu'on nomme « les événements du jour. » Hors de la portée de toute erreur, que ce soit la crainte, l'anxiété, les pertes, le péché, la maladie, le doute, l'incertitude, la fatigue, le chagrin ou le découragement, le Père maintient le fils dans sa véritable identité spirituelle,— pur, sans péché, droit, libre, joyeux, parfait, complet et ne manquant de rien.

Détournons-nous résolument des bruyantes discordes de la terre pour entendre voltiger doucement les anges. Rien de contraire au bien n'est jamais arrivé ou ne peut se produire dans l'univers de Dieu. L'expérience la plus pénible, le plus grand sens de perte qu'une personne puisse subir, la plus profonde injustice dont elle puisse paraître victime, n'ont jamais détruit quoi que ce soit de vrai. Tout ce qui peut se détruire, c'est la croyance qu'une forme de matière est à même de rendre l'homme heureux ou misérable; or perdre sa confiance dans la matière constitue toujours un gain spirituel, quelles que soient les souffrances dont paraît s'accompagner ce changement. Des développements merveilleux, de magnifiques occasions de croître spirituellement, d'admirables visions de réalité céleste se présentent souvent tandis qu'on marche près de Dieu à travers ce qui semble parfois être un monde étrange et nouveau où tout doit soudain se rajuster. Mais nos pas ne devraient jamais chanceler, puisque l'Amour est là pour nous aider jusqu'au bout.

Au cours d'un témoignage donné dans une église de la Science Chrétienne, une personne dit: « Pendant que je travaillais à mon problème, j'avais coutume de prier: 'Père, aide-moi non seulement à faire cette démonstration, mais à rester sereine.' » Il n'est pas toujours facile de rester serein quand le cœur est lourd; pourtant le monde a grandement besoin de caractères qui, semblables au muguet dont le parfum se répand dans les bois, gardent toute leur douceur malgré les ombres.

L'homme devrait être le maître et non la victime des circonstances. Loin d'être tantôt heureux, tantôt misérable; loin de ressembler à la girouette qui tourne au moindre souffle du vent,— l'homme réel est en paix, tranquille, calme, ferme, bien équilibré. Il n'a jamais eu ni chagrin, ni pertes, ni déceptions. Il n'a jamais été désavantagé. Notre identité réelle est absolument indépendante de la matière, car elle représente des idées justes; elle n'est donc nullement sujette aux limitations matérielles ou à de prétendues lois d'inharmonie. Chez l'homme réel,— le seul homme qui soit,— aucune imperfection ne peut s'exprimer; la crainte, la confusion, la lassitude, la douleur, la difformité, les anomalies, l'animalité, l'infection, les hérédités dangereuses ne peuvent se manifester. Dans la vraie conscience il n'existe ni mauvais désir, ni motif indigne,— pas d'aspirations inassouvies, de maladies incurables, de colères subites, de mauvaises habitudes invincibles, de griefs vivaces, de perte irréparable, d'efforts stériles, d'orgueil ou de passions irrésistibles, d'occasions de déshonorer Dieu. Dans une conscience purifiée, la volonté opiniâtre ne trouve pas d'asile; la propre justice et la condamnation de soi-même se heurtent contre une porte fermée; l'égoïsme et la propre justification disparaissent comme de vaines ombres. Semblables aux brumes éphémères, le doute et la crainte s'évanouissent; et les célestes hauteurs de la réalité spirituelle reflètent les feux d'une aurore dont l'éclat est divin.

Néanmoins on perd aisément de vue ces choses tant que le vent menace de déchirer les voiles: il paraît si facile alors d'oublier que le Christ est là! Mais une fois la tempête passée, l'atmosphère mentale est plus pure; et si nous jetons un regard en arrière, nous voyons, non sans surprise, bien des choses qui n'avaient pas été claires auparavant. Nous nous trouvons enrichis par le grand don que Salomon avait demandé à Dieu: « un cœur intelligent, » acquis au milieu même de l'orage qui devait balayer tant de fausses apparences, de malentendus, d'impressions erronées. Nous constatons que nous sommes devenus plus patients et compatissants; que nous pardonnons davantage et tolérons mieux les fautes d'autrui, peut-être parce que nous avons nous-mêmes commis bien des erreurs lorsque la tempête nous assourdissait.

Elles ne sont guère nombreuses aujourd'hui les personnes qui n'ont pas subi récemment quelque perte matérielle. Mais la période du rajustement universel est proche; déjà toutes choses prennent en quelque sorte un aspect nouveau — et meilleur. Notre frère nous paraît différent — meilleur. Notre manière d'envisager la vie a changé, car nous avons prouvé dans une certaine mesure la vérité de ce que déclare notre Leader: « La perte est un gain » (Poems, p. 4). Il ne s'agit pas, ainsi que le supposait un faux sens craintif et découragé, d'un cataclysme final; c'est au contraire le commencement de choses meilleures. Comme le dit Science et Santé (p. 288): « Les éclairs et la foudre de l'erreur peuvent éclater et fulgurer jusqu'à ce que le nuage se dissipe et que le fracas se meure dans le lointain. Alors les ondées de la divinité rafraîchissent la terre. »

Tous ceux qui étudient la Bible connaissent et aiment l'histoire des trois captifs hébreux qui, jetés dans la fournaise ardente de Nébucadnetsar, en sortirent intacts, sans garder dans leurs vêtements l'odeur du feu. Adorant le même Dieu, n'avons-nous pas nous aussi le droit de passer par des épreuves, si pénibles soient-elles, sans avoir à porter indéfiniment les traces visibles ou invisibles de ces expériences? Y a-t-il eu sur notre lac « un tourbillon de vent » dont nous avons en apparence subi les assauts? Que nous n'en portions pas les marques tandis que nous poursuivons notre chemin. Refusons d'être des Scientistes Chrétiens battus par la tempête: telle n'est point la volonté de Dieu, la voie qu'il nous trace. Au sortir de l'épreuve, nous devrions être purifiés et glorifiés; une nouvelle lumière devrait briller dans nos yeux. La tempête est passée. Les étoiles scintillent, la brise nocturne est pleine de douceur. Le cœur débordant de gratitude pour les occasions toujours plus belles qui s'offrent à nous puisque nous pouvons servir et donner, partager et faire du bien, aider et guérir, rappelons-nous seulement le: « Sois tranquille »— qui dénote la présence constante de l'Amour.


Savez-vous que dans l'Écriture l'exhortation la plus fréquente est Ne crains point. Maintes et maintes fois la Bible nous dit: Tu ne t'effraieras pas. En effet, le courage émane du principe de la vie — c'est le terrain dans lequel prospère tout ce qui est vertueux.—

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