On admet en général qu'une personne est bien équilibrée lorsqu'elle fait preuve de jugement dans la conduite de ses affaires, évitant les extrêmes quels qu'ils soient; cette personne-là ne prendra point des décisions à la légère, pour s'apercevoir ensuite qu'elle doit revenir sur ses pas; s'il faut agir, elle ne rendra pas ses démarches inutiles en les différant sans raison; dans tous ses rapports avec son prochain, elle exprimera le plus haut sens d'intégrité.
L'équilibre mental nous fait naturellement penser à une balance. Le Scientiste Chrétien cherche à gagner un état de conscience qui, tout en étant compatible avec la vérité absolue touchant Dieu et l'homme, prend en considération le sens actuel des choses. La Science Chrétienne enseigne que les éléments nécessaires au bonheur humain appartiennent légitimement à l'homme, qui ne peut en être privé. C'est pourquoi la Science Chrétienne est indispensable à quiconque veut obtenir la véritable pondération.
Nous trouvons dans la Bible un récit bien connu qui s'applique spécialement à ce sujet: c'est celui qui nous montre Jésus-Christ nourrissant la foule avec quelques pains et quelques poissons. Pour le Maître, il ne s'agissait pas seulement de multiplier le pain et les poissons pour suppléer à un besoin. Jésus-Christ connaissait si bien l'infinitude de la bonté divine que pour lui le problème n'était pas simplement représenté par un grand nombre d'hommes, de femmes et d'enfants, et une toute petite provision pour les nourrir. Au lieu d'accepter la suggestion selon laquelle les ressources et la demande ne s'équilibraient pas, il sentait la présence de l'ample bonté divine; il savait que les ressources et la demande sont des expressions pondérées de l'Entendement divin. Dans sa conscience, le sentiment du bien abondant, toujours présent, l'emportait de beaucoup sur la suggestion du manque; aussi put-il avoir recours à sa « balance du côté du bien, » pour citer les paroles de Mrs. Eddy à la page 104 de Miscellaneous Writings. Le Maître réalisa clairement la libéralité divine; et pour ceux qui l'entouraient, cette réalisation s'exprima sous une forme qu'ils pouvaient comprendre.
Celui qui n'a pas médité cette question à la lumière de la Science Chrétienne trouvera peut-être illogique de dire que les ressources et la demande s'équilibrent, et d'ajouter ensuite qu'il faut acquérir une « balance du côté du bien. » L'inconséquence apparente provient de ce qu'on n'a pas regardé les ressources et la demande comme étant des choses inhérentes à l'Entendement divin; en d'autres termes, comme étant spirituelles et non matérielles. La matière, quelle qu'en soit la quantité apparente, est toujours limitée. Si la demande dépasse tant soit peu les ressources, l'équilibre est rompu. En Science Chrétienne par contre, on travaille non avec la matière limitée, mais avec les idées illimitées du bien. Comme les Scientistes Chrétiens nient et détruisent constamment les suggestions d'erreur ou de limitation, qu'ils reconnaissent et affirment les idées du bien, ils ont une « balance du côté du bien. » Autrement dit, le bien qui règne dans la conscience des Scientistes Chrétiens actifs et sincères devrait l'emporter sur les suggestions du mal à tel point que si l'erreur essaie de se faire reconnaître, la réalisation de la présence du bien exclura le mal, comme la lumière exclut les ténèbres.
Tous ont maintenant même l'occasion de s'appliquer à obtenir une « balance du côté du bien. » L'erreur prétend peut-être que nous pourrons travailler dans cette direction dès que tel ou tel problème sera résolu. Cependant, si nous attendons que toutes les difficultés aient disparu avant de commencer à obtenir notre balance du côté du bien, nous risquons de constater que nos problèmes ne se résolvent qu'avec lenteur. Afin de résoudre un problème, il faut que le bien remplisse notre conscience au point de l'emporter complètement sur la suggestion mauvaise. Notre Leader écrit dans Miscellaneous Writings (p. 46): « Il est possible, et c'est le devoir de l'homme, de mettre le poids de ses pensées et de ses actes du côté de la Vérité et d'être toujours avec son créateur; ne pesant pas dans la.balance à l'égal de Dieu, mais comprenant en tous points, dans la Science divine, la signification complète de ce qu'entendait l'apôtre lorsqu'il déclarait: ‘L'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Et si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers: héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ.’ »
Par conséquent, le juste équilibre a une portée beaucoup plus grande qu'il ne peut paraître au premier abord; car en réalité une « balance du côté du bien » représente un état mental qui est tellement pénétré de la présence, du pouvoir et de la totalité du bien, que le mal et l'erreur sont reconnus comme un néant complet.
Nul n'a besoin d'un diplôme pour faire le bien; mais plus on a de connaissances, mieux on devrait savoir rendre service.—