Assise dans une voiture de tramway, une femme se sentait seule, malheureuse et découragée. Où qu'elle regardât, ses perspectives paraissaient sombres. Son mari était à l'hôpital; les docteurs avaient dit que dans quelques jours, elle-même devrait subir une opération, et ses cinq petits enfants seraient nécessairement placés chez des étrangers. Alors qu'elle envisageait ce triste avenir, elle leva les yeux et vit une dame qui souriait. « Oh! pensa-t-elle, qu'est-ce qui peut ainsi la faire sourire? » L'inconnue descendit du tram, et en la suivant du regard, celle qui l'avait remarquée pensa: « Elle va à la conférence sur la Science Chrétienne que tous ces gens vont écouter; si c'est la Science Chrétienne qui lui donne cette expression, j'en ai besoin moi aussi. » Le lendemain elle se rendit chez une praticienne; quelques jours plus tard, elle était complètement guérie et les docteurs qui l'examinèrent dirent qu'elle allait bien. Peu de temps après, son mari quittait l'hôpital, et ses cinq enfants entraient à l'École du Dimanche de la Science Chrétienne.
Trois ans plus tard, rencontrant la personne qui lui avait souri, elle demanda la permission de l'accompagner. En chemin, elle lui dit avec gratitude la joie qu'elle avait éprouvée depuis cette première rencontre. Par quel message guérisseur le sourire d'une Scientiste Chrétienne avait-il pu toucher un cœur abattu? Par le rayonnement de la gratitude, la compréhension de l'Amour universel, la certitude que Dieu est proche, qu'Il nous aime, qu'Il est prêt à guérir et à sauver.
Bien des conditions erronées semblent vouloir nous empêcher de sourire: la souffrance humaine, l'illusion du plaisir dans le péché, les paroles ou les actes irréfléchis, la séparation de ceux qui nous sont chers — bref, la croyance à un pouvoir autre que Dieu. Quel réconfort de savoir que ces conditions ne sont pas vraies parce que Dieu n'en est pas l'auteur! La dureté, la cruauté, l'indifférence ou l'injustice de l'entendement mortel veulent-elles nous ravir la joie et la lumière qui sont notre héritage légitime? Portons plus haut nos regards. Dieu a créé Ses enfants parfaits, capables d'exprimer seulement la bonté, l'amour, la douceur, la bienveillance; ils peuvent donc rejeter les suggestions erronées en reconnaissant avec assurance le pouvoir de Dieu. Au-dessous, au-dessus, alentour, la loi de l'Amour universel est à l'œuvre, apportant aux hommes les bénédictions, l'abondance, la protection et les directions.
Est-ce la pauvreté qui constitue notre problème? Les enfants de Dieu ne manquent d'aucun bien. Savoir que l'Amour et sa substance — la bonté, la sainteté, la santé— sont toujours présents, c'est avoir le cœur plein d'une gratitude dont le rayonnement enrichit tous ceux qui la perçoivent. Voici en quels termes Ésaïe nous invite à prendre part à la vraie substance, au festin de Dieu: « O vous tous qui êtes altérés, venez à la source des eaux! Et vous qui n'avez pas d'argent, venez, achetez et mangez! Venez, achetez sans argent, sans rien payer, du vin et du lait! »
Si le problème paraît grave, le fardeau pesant, la guérison lente,— la joie spirituelle peut cependant illuminer les heures consacrées à la méditation sincère et sérieuse. Ici le mot d'ordre doit être: « Soyez sobres, veillez! » Lorsque nous méditons profondément les choses de Dieu, comme aussi lorsque notre pensée s'élève sur les ailes de la joie, nous devrions être reconnaissants des bénédictions reçues; alors notre cœur sentirait « la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence. »
La gratitude, l'amour, la joie! Plus nous contemplons notre union avec Dieu, plus ces qualités rayonnent dans notre conscience et nos actes. Les pensées exprimant la beauté et la sainteté se manifestent par une existence heureuse, utile, pleine de joie. A la page 8 de Unity of Good, Mrs. Eddy écrit: « Tout ce qui est beau ou bon dans votre conscience individuelle, est permanent. Ce qui ne l'est pas est illusoire, éphémère. »
En regardant autour de nous, nous voyons partout de la beauté. Dans Science et Santé (p. 175), Mrs. Eddy parle d'une rose comme étant « le sourire de Dieu. » Le soleil nous donne sa chaleur et sa lumière. Les fleurs dont la beauté peut être appréciée par chacun, répandent impartialement l'amour. Le sourire des petits enfants nous apporte une lueur céleste. Si ces expressions de beauté trouvent un écho chez nous, nous nous sentons le cœur léger et pouvons sourire au monde.
La joie que reflète le praticien apporte au pèlerin fatigué l'assurance, la force et le courage. Le sourire de la maîtresse de maison donne la joie et la paix à ceux qui cherchent une calme retraite après le labeur quotidien. Le sourire d'un ami communique la confiance, le courage, et peut fortifier la fidélité. Un sourire bienveillant contribue souvent à alléger le fardeau de l'employé ou de la vendeuse chargés de travail, de l'enfant qui pleure, de l'étranger soucieux.
Les voitures de tramway d'une grande ville portaient cette inscription pleine d'à propos: « Le sourire parle toutes les langues. » La douceur d'un sourire sincère fait disparaître les préjugés séparant les races, efface les limites du moi, et nous permet de trouver un langage et une fraternité universels.
Parce que le monde soupire après le reflet de l'Amour qui guérit, console, encourage, nous avons un devoir tout spécial à remplir. Dès le matin, ayons des pensées pleines de courage qui nous accompagneront partout. « Voici la journée que l'Éternel a faite: livrons-nous à la joie et à l'allégresse! »
La gratitude envers notre bien-aimée Leader ne connaît pas de limites et trouve dans ses écrits « le sourire de Dieu. » Nous lisons dans Science et Santé (p. 516): « L'Amour, exhalant l'altruisme, inonde tout de beauté et de lumière. L'herbe sous nos pieds s'écrie silencieusement: 'Les humbles posséderont la terre.' Le modeste arbutus fait monter vers le ciel sa douce haleine. Le grand rocher donne son ombre et son abri. Le soleil rayonne du dôme de l'église, darde ses rayons dans le cachot du prisonnier, se glisse dans la chambre du malade, donne de l'éclat à la fleur, embellit le paysage et bénit la terre. »