En disant: “Servez l'Éternel avec joie; venez devant lui avec des cris d'allégresse!” le Psalmiste faisait entendre les accents de l'assurance et de la victoire. Servir Dieu “avec joie” et venir “devant lui avec des cris d'allégresse,” c'est revendiquer la bénédiction réservée à quiconque s'approche de Lui selon la vérité et en toute sincérité.
Servir le Principe divin d'un cœur joyeux, même si nos problèmes ne sont pas encore tous résolus et quelle que soit la nature de ces problèmes, c'est une source d'inspiration merveilleuse. Cette attitude mentale aide à faire parître moins grandes à nos yeux les difficultés qui semblent se dresser devant nous. Trouver sa joie dans le bien, dans le fait actuel que la création de l'Amour est parfaite, élève la pensée et contribue à dissiper le rêve du sens matériel. Même si notre expérience est encore incomplète, nous pouvons toujours dire: “Je me réjouirai de ton salut” (Ps. 9:14, version anglaise).
Ayant entrepris l'étude de la Science Chrétienne, une personne dont la détresse paraissait grande écoutait attentivement les témoignages de guérison donnés dans une église le mercredi soir. Il lui semblait que les problèmes l'assaillaient de toutes parts, et particulièrement sous forme d'infirmité physique, de dénuement, de circonstances domestiques pénibles. A l'ouïe des expressions de reconnaissance qui se succédaient, elle pensa: “Quelle joie j'éprouverai, moi aussi, lorsque tous mes problèmes seront résolus!” Alors la phrase de Jésus dans la parabole des talents lui vint à l'esprit: “Entre dans la joie de ton seigneur.” La pensée qu'elle pouvait ou devait entrer dans la joie alors que ses problèmes étaient bien loin d'être résolus lui parut si déraisonnable qu'elle prit d'abord à peine garde à ces paroles. Mais elles se présentèrent de nouveau: “Entre dans la joie de ton seigneur.” Cette fois-ci elle pensa: “Comment le pourrais-je tant que je suis assaillie par toutes ces difficultés?”
Cependant le visiteur angélique ne la quitta pas, car la même exhortation pleine d'amour revint avec plus d'insistance encore. Elle put alors dire dans un esprit d'humilité et d'obéissance: “Je le ferai! J'entrerai dans la joie de mon Seigneur dès à présent, à l'instant même, et en dépit de mes problèmes, je serai reconnaissante de ce que j'ai appris en Science Chrétienne.” A ce moment elle connut pour la première fois le bonheur de servir avec joie l'Amour divin, sans avoir égard aux circonstances Cette obéissance d'ailleurs fut récompensée, car grâce à la prière sincère et persévérante, le mal physique fut complètement surmonté, la problème des ressources résolu, et le foyer devint un centre de bonheur et d'harmonie.
Celui qui est décidé à servir Dieu avec joie et de bon cœur, comprend pourquoi Paul et Silas pouvaient chanter les louanges de Dieu, bien qu'ils fussent au fond d'une prison, les pieds serrés dans des entraves. Il sait de plus que l'action du pouvoir divin libéra des apôtres, car en louant Dieu, il a lui-même déja prouvé partiellement la force libératrice de ce grand pouvoir. Dans nombre de cas, le chant d'un cantique emprunté à l'Hymnaire de la Science Chrétienne, et particulièrement celui d'une hymne de notre Leader, a dissipé les suggestions de découragement, de maladie ou de crainte. Dieu est toujours présent. “Le royaume des cieux est proche!” et dans la mesure où la pensée s'élève au-dessus des brumes de la matérialité, nous entrons ici même et dès maintenant dans la joie et la liberté qui constituent vraiment notre apanage.
Si nos démonstrations paraissent tarder, s'il nous manque la conscience d'un bonheur durable et profond, nous devrions nous demander jusqu'à quel point nous obéissons au Psalmiste qui nous dit de venir devant Dieu le cœur plein de joie. Sommes-nous peut-être enclins à venir en gémissant, et à douter en secret que Dieu puisse ou veuille nous délivrer? Avant de solliciter de nouveaux bienfaits, avons-nous rendu grâce en toute humilité pour ceux que nous avons déjà reçus. Nous rappelons-nous et reconnaissons-nous sans cesse les soins et le tendre amour qui nous ont entourés jusqu'ici?
La croyance au pouvoir et à réalité du mal est la seule chose qui puisse apparemment ravir à l'homme sa joie; et dans la mesure où il croit à la réalité du mal, il devient l'esclave de la croyance mauvaise qu'il accepte. Celui qui ne sert pas Dieu avec joie se laisse tromper par une des formes de la croyance au mal qui lui ravit son droit de naissance. Le Maître dit aux disciples qui l'accompagnaient: “Personne ne vous ravira votre joie;” et tout Scientiste Chrétien peut et doit démontrer que cette assertion est vraie aujourd'hui.
Un service fait à contrecœur ou dans un esprit de doute et d'abattement, n'est pas un service véritable. Nous aimons à être servis avec une joie spontanée, d'un cœur sincère, d'une manière discrète et désintéressée. Pouvonsnous offrir à notre Père-Mère Dieu un service de moindre valeur? Entendant lire ce verset d'Ésaïe: “Vous puiserez des eaux avec joie aux sources du salut,” une enfant qui connaissait la Science Chrétienne s'écria non sans surprise: “Je ne savais pas que c'est la joie qui sert de puisoir!” Celui auquel la Science Chrétienne récèle le secret d'un service utile et joyeux ne trouve pas que puiser aux sources du salut, pour lui-même ou pour autrui, soit un labeur ingrat et pénible.
A la page 171 de The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, Mrs. Eddy écrit: “La parole d'Ésaïe s'accomplit aujourd'hui: ‘Ceux dont l'Éternel aura payé la rançon retourneront et reviendront dans Sion avec des chants de triomphe; une allégresse étrenelle couronnera leur tête. La joie et l'allégresse seront leur partage; la douleur et le gémissement s'enfuiront.’ ” Puis à la page 175, après avoir parlé de “la justice, la fraternité et la charité chrétienne,” elle ajoute encore: “Le chant de mon âme doit demeurer aussi longtemps que je demeure. Que l'amour fraternel règne.” Si notre bien-aimée Leader, pionnier de la Science Chrétienne, pouvait garder un chant dans son cœur malgré des labeurs incessants, ne ferons-nous pas de même, puisque Mrs. Eddy nous a préparé le chemin et que nos progrès en Science sont sauvegardés par son amour et sa sollicitude? Qui nous empêchera d'avancer et de servir constamment avec joie dans l'assurance du succès?