Lorsqu'on étudie la Bible, il est parfois utile d'apprendre la dérivation de certains mots, ce qui est possible grâce aux dictionnaires et aux commentaires bibliques qu'on trouve dans la plupart des Salles de Lecture de la Science Chrétienne. Par exemple, les termes hébreu et grec traduits par le mot “nom” signifient caractère ou nature. Ceci aide à comprendre les nouveaux noms d'Abraham, d'Israël, de Pierre et de Paul. Lorsqu'Abram eut prouvé qu'il était fidèle au vrai concept de Dieu qui lui avait été révélé, son nom fut changé en celui d'Abraham. Le point culminant de la carrière de Jacob — le moment où il se détourna de la tromperie et du sensualisme pour trouver un sens plus spirituel d'Amour et de Vie — est décrit dans sa signification spirituelle à la page 308 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy. Lorsque le sens spirituel se fit jour dans la conscience de Jacob, il fut tenté de croire que cette lueur serait suffisante. “Mais,” dit Mrs. Eddy, “le patriarche, s'apercevant de son erreur et du besoin qu'il avait d'être aidé, ne relâcha pas son étreinte sur cette glorieuse lumière jusqu'à ce que sa nature fût transformée... son nom fut changé en celui d'Israël, car il avait ‘lutté avec Dieu et avec les hommes,’ et avait vaincu comme un prince.”
De même, le nom de Simon, fils de Jona, fut changé en celui de Pierre après que le disciple eut reconnu et confessé le Christ tel que Jésus le démontrait. La transformation que subirent la pensée et la vie de Saul et qui le conduisit à adopter le nouveau nom de Paul, est très clairement décrite à la page 326 de Science et Santé, dans le passage suivant: “Saul de Tarse n'aperçut le chemin — le Christ, ou la Vérité— que lorsque son sens incertain de ce qui est juste céda à un sens spirituel qui est toujours juste. Alors cet homme fut transformé ... et en toute humilité il prit le nom nouveau de Paul.”
Étant donné que les personnages et les récits bibliques préfigurent les expériences actuelles des hommes, tout en indiquant les voies et les moyens spirituels qui permettent de résoudre les problèmes de l'humanité, la manière dont ces nouveaux noms — ou natures — furent mérités et adoptés est d'une importance pratique pour le genre humain. Trop souvent les mortels, égarés par la croyance que le succès se mesure au gain matériel, agissent comme Jacob avant sa régénération: ils acceptent l'argument fallacieux qui fait dépendre le bonheur et la satisfaction des possessions matérielles, en vue desquelles l'improbité et la tromperie se justifieraient. Assurément, ces mortels ont grand besoin d'apprendre par la Science Chrétienne quelle est la vraie nature de l'homme en tant que fils de Dieu, pour pouvoir s'affranchir des croyances matérielles et gagner accès aux trésors spirituels.
Mais, demandera-t-on, comment puis-je obtenir la même transformation de caractère que les héros de la Bible, et mériter ainsi un nom nouveau? La Science Chrétienne répond à cette question par la déclaration démontrable que toute réalité est en Dieu et de Dieu, l'Esprit; que la création participe de la bonté, de l'harmonie et de la perfection divines et les exprime; que par conséquent le mal est irréel, et n'est qu'une fausse croyance.
Supposons qu'une personne ait entendu dire dès son enfance qu'elle ressemble à l'un de ses parents; qu'elle a le même caractère désagréable et les mêmes tendances humaines qui ont compromis le bonheur d'un autre et troublé la paix de son entourage. La Science Chrétienne montre à cette personne que rien n'est vraiment naturel à l'homme sinon la nature aimante, bonne, pure et parfaite de notre Père-Mère Dieu. Par conséquent les dispositions perverses, les tendances désagréables et pénibles qu'on attribue au tempérament, et ce qu'on nomme les instincts criminels,— ces choses ne sont pas vraies au sujet de l'homme, l'enfant de Dieu, mais sont des pensées fausses, des croyances erronées qui ont été enseignées au genre humain, acceptées et exprimées par lui. Parce que les mortels ont longtemps cédé à ces fausses croyances et se sont laissés plus ou moins gouverner par elles, il peut paraître difficile et parfois décourageant de chercher à les maîtriser. Mais la prière et l'effort soutenus seront récompensés, et auront certainement pour fruit la délivrance et la rédemption. Le prophète Ézéchiel écrit: “Pourquoi répétez-vous continuellement ce proverbe dans le pays d'Israël: ‘Les pères ont mangé du raisin vert et les dents des enfants en sont agacées?’ Aussi vrai que je suis vivant, dit le Seigneur, l'Éternel, vous n'aurez plus lieu de répéter ce proverbe en Israël.” La Science Chrétienne a fait revivre cette promesse, dont elle prouve incontestablement la vérité.
Celui qui a passé pour infirme, malade ou faible, qui a cru être un fardeau pour lui-même et pour autrui,— celui-là certes a grand besoin d'apprendre son nouveau nom, sa vraie nature d'enfant de Dieu, mise en lumière par la Science Chrétienne. Parce qu'on a enseigné aux mortels à se considérer comme des êtres physiques, ils ont associé la santé et la maladie avec la matière, ce qui a naturellement produit un sentiment d'insécurité, la crainte, et même dans certains cas l'attente de la maladie. Or la Science Chrétienne enseigne positivement que Dieu, l'Esprit, est la vie réelle de l'homme; que l'homme a la vie, le mouvement et l'être dans l'Entendement, et que par conséquent la santé est un état ou une condition, non de la matière, mais de l'Entendement. Ceci est prouvé par la guérison qui se produit naturellement lorsqu'on remplace la crainte et d'autres tendances discordantes de l'entendement mortel par les vraies qualités spirituelles qui dénotent l'Entendement du Christ.
Ainsi la guérison de la Science Chrétienne est d'une vaste portée: elle ne se borne pas à modifier les prétendues conditions physiques, à changer l'incapacité et la maladie en vigueur et en santé. C'est en vérité la régénération complète des intentions, de la pensée et de la vie, ce que Paul demandait dans sa lettre adressée aux chrétiens de Rome: “Ne vous conformez pas au présent siècle, mais soyez transformés par le renouvellement de votre esprit, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, qui est bonne, agréable et parfaite.”
Ce conseil métaphysique et chrétien a l'accent de la vérité, parce que Paul avait prouvé la volonté divine, bonne et parfaite par une transformation de pensée et de vie lors de sa remarquable conversion au christianisme, ce qui lui valut un nom nouveau.
En obéissant sincèrement et avec amour aux règles de la Science Chrétienne, qui nous apprennent à penser et à vivre de la façon juste, nous pouvons vaincre d'une manière si décisive les fausses croyances concernant l'homme qu'on voit paraître notre vrai caractère,— le pur enfant de Dieu, reflétant la substance de l'Esprit. Alors s'accomplit la promesse du Révélateur: “A celui qui vaincra, je donnerai la manne cachée, et je lui donnerai un caillou blanc, et sur ce caillou est écrit un nouveau nom, que personne ne connaît, excepté celui qui le reçoit.”
Mrs. Eddy a fait au monde un bien immense, parce que ses enseignements spirituels nous permettent de prouver que la promesse du Révélateur n'est pas d'une réalisation posthume; car cette promesse se vérifie chaque jour dans la vie des Scientistes Chrétiens. En vérité, nous prenons notre nouveau nom si nous nous rendons dignes du titre de Scientistes Chrétiens.
