Il est clair que tous les hommes désirent la richesse, mais que tous désirent la sagesse, voilà qui est douteux; cependant si elles sont bien comprises, ces deux choses sont inséparables. Après avoir salué les “douze tribus qui sont dispersées,” Jacques dit dans son épître: “Si l'un de vous manque de sagesse, qu'il la demande à Dieu, qui donne à tous libéralement, ... et elle lui sera donnée.” Au cours de l'histoire humaine, la sagesse n'a jamais été plus nécessaire qu'elle ne l'est actuellement aux grands et aux petits, aux hommes et aux nations.
En feuilletant la Bible, la pensée s'arrêta sur un récit du dixième chapitre de I Rois, rapportant la visite que la reine de Séba fit à Salomon. Nous apprenons tout d'abord que cette reine, habitant ce qui passait alors pour un pays très éloigné, se rendit à Jérusalem afin de s'instruire concernant Dieu et d'acquérir la sagesse. Nous lisons qu'elle prit avec elle “une grande quantité d'or et de pierres précieuses.” Elle fut à son tour grandement frappée des signes de richesse qu'elle voyait de toutes parts, et pourtant on nous dit à plusieurs reprises que la sagesse du roi surpassait encore cette opulence matérielle. Nous ferons bien de méditer un instant les paroles que la reine adressa à son hôte: “Béni soit l'Éternel, ton Dieu, qui a pris plaisir en toi ... il t'a établi roi pour que tu gouvernes selon le droit et la justice.” Nous lisons que Salomon “surpassa tous les rois de la terre en opulence et en sagesse: tout le monde recherchait la présence de Salomon pour écouter la sagesse que Dieu lui avait mise dans le cœur.”
Après avoir lu ce récit d'autrefois, nous nous rappelions un cantique bien connu dont les paroles sont de Whittier:
Le bien qu'a connu le passé
Est encore ici tout entier.
Il rend notre vie plus divine,
Notre terre une Palestine.
Puisque nous pensons à la reine de Séba, il est bon de considérer ce que dit Christ Jésus dans l'Évangile selon Matthieu: “La reine du Midi se lèvera, au jour du jugement, avec cette génération, et elle la condamnera, parce qu'elle vint des extrémités de la terre pour entendre la sagesse de Salomon. Or voici: Il y a ici plus que Salomon!” Lorsque le disciple de la Science Chrétienne médite ces paroles du Maître et lit les guérisons rapportées au même chapitre, sa pensée s'élève plus haut que les richesses matérielles du règne de Salomon pour contempler la sagesse et la puissance spirituelle de Christ Jésus. C'est avec raison qu'il disait à ses adversaires: “Il y a ici plus que Salomon!” S'il met ses disciples en garde contre le désir d'amasser des trésors terrestres, le Maître leur commande de s'amasser des trésors spirituels et leur assure qu'en donnant la première place aux choses de l'Esprit, ils recevront tout ce qui est humainement nécessaire. Les Scientistes Chrétiens le prouvent chaque jour, et ils associent à cette promesse les paroles de Mary Baker Eddy, notre Leader inspirée: “L'Amour divin a toujours répondu à tout besoin humain, et y répondra toujours” (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 494).
A l'heure actuelle, notre Cause a spécialement besoin de la sagesse qui nous permettra d'estimer à sa juste valeur la prospérité dont s'accompagna le règne de Salomon, et de voir ensuite scientifiquement jusqu'à quel point nos œuvres de guérison s'approchent de celles que Christ Jésus accomplissait. L'Évangile de Matthieu, dont nous avons déjà cité un passage, nous dit que dans une synagogue, un homme à la main desséchée eut recours à Jésus, mais qu'on voulut mettre obstacle à sa guérison sous prétexte que cette aide ne devait pas être donnée le jour du sabbat. Le Maître prouva promptement qu'il avait le droit de faire du bien ce jour-là, car il guérit sur-le-champ la main desséchée.
Aux réunions du mercredi soir qui ont lieu dans toutes les parties du monde où se trouve une église de la Science Chrétienne, des témoignages attestent la guérison de toutes sortes de maladies par le pouvoir divin; et ceci marque l'accomplissement des promesses de notre Maître. Bien que la loi matérielle ait parfois été invoquée pour arrêter cette œuvre, la guérison se poursuit et nous rapproche toujours davantage de l'époque où, selon la prophétie de saint Jean, il n'y aura plus ni péché, ni deuil, ni souffrance, ni mort.
La reine de Séba emporta à Jérusalem “une grande quantité d'or et de pierres précieuses;” mais la nouvelle Jérusalem décrite par Jean était d'un or pur et “de pierres précieuses de toute espèce.” Les richesses de Salomon perdent leur éclat en face des gloires spirituelles dont nous avons le symbole dans l'Apocalypse. A mesure que s'accentuera “la guérison des nations” on verra disparaître la misère et le malheur; personne ne sera sans travail, car “ses serviteurs le serviront,” et la justice divine rend “à chacun selon son œuvre.” Mrs. Eddy nous dit que “la sagesse s'acquiert par la foi, la prière, l'expérience; et le dispensateur est Dieu” (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 205). Ceci nous impose assurément l'obligation de prouver aujourd'hui la puissance de la sagesse et de l'Amour qui peuvent mettre fin à la détresse, à la guerre et à tous les maux — de montrer que le royaume de Dieu est venu sur la terre comme au ciel.
