Le monde apprécie ceux qui donnent gaiement. Et l'on constatera qu'en général, celui qui donne gaiement donne généreusement, car l'acte qui procure une joie véritable se répétera sans doute fréquemment et prendra plus d'ampleur.
Nombreuses sont aujourd'hui les organisations civiles, sociales ou religieuses qui permettent de donner d'une manière systématique; et soit dit à l'honneur de notre époque, on s'occupe aujourd'hui plus que jamais de pourvoir aux besoins des nécessiteux par l'intermédiaire de ces différents canaux. Dans le monde du commerce, on est en voie de reconnaître et de prouver qu'une entreprise ne peut jouir d'une prospérité permanente à moins de donner — de servir réellement le public en lui donnant des choses utiles; aussi la Règle d'Or devient-elle de plus en plus la politique fondamentale des affaires. Le domaine commercial n'est du reste pas le seul où la prospérité marche de pair avec la générosité, qui fortifie et enrichit toutes les branches de l'activité humaine.
L'approche des fêtes de fin d'année donne un nouvel élan à la générosité; et nous ferions bien à cette occasion de considérer ce que donner veut dire au sens le plus élevé du mot. L'épître de Jacques contient la définition du don parfait: “Toute grâce excellente et tout don parfait viennent d'en haut et descendent du Père des lumières.” D'après ceci le meilleur cadeau, le don véritable, est spirituel et non matériel; car assurément ce qui est spirituel peut seul émaner de l'Esprit, du “Père des lumières.”
Jamais aucun homme n'a fait plus de dons précieux et durables que le Fondateur du christianisme, Christ Jésus; et personne n'a jamais su voir mieux que lui le pressant besoin de l'humanité. En outre, nul n'a jamais aussi clairement compris ce qui doit suppléer à ce besoin. Nous lisons dans l'Évangile selon Matthieu que tôt après sa grande victoire dans le désert, où Jésus avait été “tenté par le Diable,” les multitudes vinrent à lui; et voyant la foule, il “monta sur la montagne.” Quoi d'étonnant à ce qu'un prophète aussi perspicace, voyant les fardeaux de l'humanité; un homme aussi compatissant, désirant alléger ces fardeaux,— se retirât pour communier avec Dieu, l'Esprit, le Tout-Puissant? Les disciples le suivirent et eurent ainsi part à ce flot de lumière spirituelle. C'est alors qu'ils reçurent les instructions contenues dans le mémorable Sermon sur la Montagne, qui devaient leur permettre de participer à une grande œuvre, à la rédemption du genre humain. Jésus leur enseigna l'Oraison Dominicale, la prière que tous les chrétiens ont dès lors adoptée et dont le premier mot embrasse l'ensemble du genre humain; car elle commence, non par “Mon Père,” mais par “Notre Père.” Les disciples apprirent aussi qu'ils étaient la lumière du monde, et qu'ils devaient faire briller leur lumière pour le bien de tous.
Aujourd'hui donc, la lumière du monde réside chez tous ceux qui suivent le chemin marqué par Jésus. Mary Baker Eddy a découvert ce chemin; et lorsque ceux qui adoptent ses enseignements laissent briller dans leur vie journalière la lumière de la Science Chrétienne, ils donnent de ce fait le plus grand don possible — la connaissance de Dieu, du bien infini. Il faut la lumière pour dissiper les ténèbres; et le frère qui marche en tâtonnant au milieu des ombres de la matérialité a surtout besoin de lumière spirituelle. Par la seule lumière spirituelle, Christ Jésus dissipa les sombres visions de maladie, de péché, d'affliction; et ceux qui le suivent ont reçu l'ordre de faire comme lui. Comparés à la population du globe, ils sont peu nombreux les praticiens officiels qui se consacrent à la guérison chrétienne; mais tout Scientiste Chrétien peut aider à éclairer le chemin d'autrui en entretenant dans sa propre conscience la lumière de la Vérité et de l'Amour, ce qui diminue la somme totale des ténèbres.
Dans le livre de texte de la Science Chrétienne, Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mrs. Eddy associe l'esprit de générosité à l'esprit fraternel en termes succincts mais d'une grande portée (p. 518): “Les riches en esprit aident les pauvres, étant unis en une grande fraternité, ayant tous le même Principe, ou Père; et béni soit celui qui voit le besoin de son frère et y pourvoit, trouvant son propre bien en cherchant celui d'autrui.” Le fruit de l'Esprit, que Paul définit comme étant “l'amour, la joie, la paix, la patience, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance,” semble peut-être exister à des degrés divers chez différentes personnes; mais le Scientiste Chrétien peut suppléer, du moins dans sa propre conscience, à tout ce qui paraît faire défaut chez un frère; il doit savoir qu'en réalité lui-même et son frère appartiennent à la race de l'Esprit, étant l'image et la ressemblance de Dieu; qu'ils expriment la plénitude de la perfection et sont donc incapables d'exprimer quoi que ce soit de dissemblable au bien. Nos frères font peut-être en secret les efforts les plus sincères pour se libérer des défauts mêmes qui nous paraissent si visibles; et toute pensée par laquelle nous soutenons ces efforts, sans toutefois donner de traitement spécifique, aide à rompre des liens irréels et contribue en outre à nous affranchir de nos propres défauts, qui frappent peut-être nos frères tout autant que les leurs paraissent nous frapper.
C'est ainsi que la “grande fraternité” de l'amour, constamment pratiquée, établirait un Noël sans fin, où résonnerait le chant céleste qui proclama l'avènement du grand Conducteur, Christ Jésus: “Gloire à Dieu au plus haut des cieux, paix sur la terre, bienveillance envers les hommes!”
