“Certainement l'Éternel est présent dans ce lieu, et moi, je ne le savais pas!” Ainsi parla Jacob en s'éveillant du sommeil qui l'avait surpris au moment où ses perspectives concernant l'avenir paraissaient bien sombres. Il avait quitté le foyer paternel dans de tristes circonstances, car il avait trompé son frère Ésaü, dont la colère le forçait à s'enfuir. Le manque de bonté, l'envie et la ruse, ces imposteurs mortels, avaient prétendu faire de lui leur victime et l'avaient entraîné dans le péché, la détresse, la souffrance et la honte. Dans cet état mental, “il prit une pierre qui se trouvait là, il en fit son chevet;” puis il se coucha et s'endormit. Grâce aux anges — intuitions spirituelles — qui vinrent l'aider et le réconforter, sa conscience changea, et il vit le ciel, la présence de Dieu. Qu'est-ce qui avait changé au cours de la nuit? Étaient-ce les circonstances extérieures, la place où reposait Jacob, le lieu solitaire où il se trouvait? N'était-ce pas plutôt sa manière de penser qui avait subi un changement et s'était spiritualisée?
Jacob ne se contenta pas de reconnaître dans une faible mesure la présence de Dieu. Il entrevit la plénitude de Dieu, du bien, et s'écria dans un élan d'adoration: “C'est bien ici la maison de Dieu; c'est ici la porte des cieux!” Les paroles de Jacob impliquent qu'il avait été transporté bien haut en esprit et s'était élevé au-dessus du témoignage des sens matériels; nous avons donc lieu de croire qu'il avait obtenu une grande guérison mentale.
Ceux qui échappent à la sombre nuit de la matérialité pour parvenir à la lumière spirituelle et s'éveillent de leurs tristes rêves de péché, de maladie et de mort pour reconnaître que Dieu, le bien, est toujours présent et toutpuissant — ceux-là partagent les sentiments de Jacob. Ils éprouvent, eux aussi, une transformation mentale: avec une joie indicible et pour leur grand réconfort, ils reconnaissent que l'absence apparente du bien n'est qu'un rêve auquel la vérité doit assurément mettre fin.
Dans la Préface de Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. xi), Mary Baker Eddy écrit: “La guérison physique par la Science Chrétienne résulte aujourd'hui comme au temps de Jésus, de l'opération du Principe divin, devant laquelle le péché et la maladie perdent leur réalité dans la conscience humaine et disparaissent aussi naturellement et aussi nécessairement que les ténèbres disparaissent devant la lumière, et le péché devant la réforme. Aujourd'hui, comme autrefois, ces œuvres puissantes ne sont pas surnaturelles, mais suprêmement naturelles. Elles sont le signe d'Emmanuel, ou ‘Dieu avec nous.’ ” Dieu n'abandonne jamais Ses idées, Il ne les voit jamais comme étant à la merci du sens mortel.
L'heure viendra pour chacun de nous où nous entendrons la Parole de Dieu proclamant notre filialité divine et nous appelant à vivre d'une vie nouvelle et spirituelle. C'est parfois aux heures de profonde détresse que les messages de Dieu nous touchent. Lorsque le sens mortel a renoncé à l'un de ses précieux trésors et que les espérances terrestres sont détruites, alors nous soupirons après le secours divin; nous l'implorons, souvent sans prononcer aucune parole et peut-être inconsciemment; nous nous efforçons comme en tremblant de soumettre notre volonté à celle de Dieu.
Avec quelle tendresse Mrs. Eddy parle de ces moments-là lorsqu'elle écrit, en termes faits pour nous encourager (ibid., pp. 574, 575): “L'Amour peut faire de cette circonstance que, dans votre souffrance, vous considérez un châtiment et une affliction, un ange que vous avez reçu pour hôte sans le savoir. Alors la pensée dit tout bas: ‘Venez! Élevez-vous au-dessus de votre faux état de conscience jusqu'au vrai sens de l'Amour.’ ” Reconnaître notre unité spirituelle avec Dieu nous exalte. Nous apprenons à voir que la volonté du Père est bonne et libératrice, et nous nous élevons graduellement au-dessus de la croyance selon laquelle notre vie pourrait jamais être séparée de Dieu. “Que ta volonté soit faite” devient une des paroles les plus réconfortantes que nous ayons jamais entendues, car elle renferme pour nous toutes les espérances et l'abondance du bien.
Jésus a dit: “Si donc vous, qui êtes mauvais, savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père céleste donnera-t-il le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent!” Jésus ne mit jamais en doute l'accessibilité perpétuelle de l'Amour de Dieu, non plus que la possibilité constante de démontrer ce fait. En disant: “Toutes choses sont possibles pour celui qui croit,” il attira l'attention sur une activité importante, qui consiste à renoncer au doute, à l'incrédulité et à la crainte afin de pouvoir accueillir les qualités opposées — la foi, la confiance et la joie. Croire que Dieu est signifie reconnaître Dieu comme seule puissance et seule présence.
A l'École du dimanche, un des groupes discutait l'élévation spirituelle de Jacob. Le moniteur n'oubliera jamais la lumière dont s'accompagnèrent soudain ces paroles: “Certainement l'Éternel est présent dans ce lieu,” lorsqu'elles furent perçues spirituellement et qu'on vit ce qu'elles peuvent être pour nous dans les heures d'affliction, d'angoisse et de maladie. Il apprit plus tard combien il importe de réaliser toujours cette compréhension avec joie et gratitude.
Reconnaître que “certainement l'Éternel est présent dans ce lieu,”— autrement dit, que le divin Principe est certainement accessible et démontrable, maintenant et toujours,— voilà ce qui confirme la vérité de ces paroles de notre Leader (Science et Santé, p. 288): “La guerre hypothétique entre la vérité et l'erreur n'est que le conflit mental entre l'évidence des sens spirituels et le témoignage des sens matériels, et cette guerre entre l'Esprit et la chair tranchera toutes les questions par la foi en l'Amour divin et par la compréhension de cet Amour.”
