La valeur de l'éducation, qui comprend le développement des facultés mentales et du caractère, est mise en relief dans diverses portions des Écritures, où l'on insiste spécialement sur l'éducation qui mène à la sagesse. Appelé à choisir une bénédiction, Salomon demanda la sagesse, et la grandeur de sa récompense prouva que la vraie sagesse est précieuse aux yeux de Dieu.
Dans les Proverbes, nous lisons ce verset: “Applique ton cœur à l'instruction, et tes oreilles aux paroles de la connaissance;” et celui-ci: “Instruis un sage, et il deviendra encore plus sage; enseigne un juste, et il augmentera son savoir.”
Ce que Mary Baker Eddy, qui a découvert et fondé la Science Chrétienne, dit au sujet de l'éducation dans son livre de texte, Science et Santé avec la Clef des Écritures, dans le Manuel de L'Église Mère et dans ses autres œuvres en prose, doit nous engager à faire des efforts pour nous instruire et pour encourager autrui dans cette même voie. Mrs. Eddy exige de l'instruction chez les Lecteurs des églises et les personnes auxquelles sont confiées les Salles de Lecture de L'Église Mère, ce qui montre la valeur de l'instruction pour tous ceux qui désirent progresser et se rendre utiles.
S'adressant aux enfants dont les dons avaient servi à meubler la chambre du Pasteur Émérite dans L'Église Mère à Boston, et qui continuaient à orner cette chambre de fleurs, Mrs. Eddy écrivait (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, pp. 216, 217): “En avançant en âge, vous apprendrez à mieux vous suffire, et vous verrez qu'il est nécessaire de cultiver vos facultés; on peut donc s'attendre à ce que vous sentiez davantage que ‘charité bien ordonnée commence par soi-même,’ et à ce qu'il vous faille de l'argent pour votre usage personnel. Considérant ces besoins importants, je vois que vous devriez commencer maintenant à gagner pour des fins plus élevées encore, l'argent que vous consacrez aux fleurs. Vous en aurez besoin pour vos études, pour votre instruction, et peut-être pour aider vos parents, vos frères ou vos sœurs.” Ce passage indique clairement la nécessité des études et d'une bonne préparation scolaire.
Les dictionnaires nous apprennent que le mot “éduquer” signifie “conduire hors,” développer les facultés normales par l'entraînement, l'instruction et la discipline systématiques, afin de rendre l'élève compétent et expert en ce qui concerne une forme particulière de travail, et de le préparer à une vie utile et harmonieuse.
Avoir une bonne éducation implique non seulement l'acquisition de connaissances, mais encore le développement des facultés mentales qui doivent être disciplinées pour pouvoir agir d'une manière efficace; car le but exprès de l'éducation est surtout de développer ce qu'il y a d'intelligent dans le penser humain, en l'appliquant spécialement à l'amélioration des conditions humaines. Il est toutefois bien évident que par l'éducation ordinaire, les mortels n'apprennent pas à connaître le divin Entendement infini et sa manifestation infinie, le vrai Dieu et Sa création spirituelle, parfaite et infinie; en d'autres termes, ce n'est pas dans les écoles ou les universités qu'on apprend à connaître la réalité spirituelle absolue.
La Vérité absolue, infinie et divine, est parvenue à la compréhension humaine par la Science Chrétienne, qui premièrement révèle la vérité cachée dans la Bible, et deuxièmement, développe cette révélation; car la Science Chrétienne est le Consolateur promis, la vérité intégrale; et comme Jésus l'a annoncé, elle “remettra en mémoire tout ce que je vous ai dit.”
Cependant les connaissances humaines acquises à l'école ou à l'université et la compréhension des sujets étudiés, devraient être pour nous des instruments utiles. Ainsi, pour celui qui sait les manier avec intelligence, une machine ou un outil deviennent des serviteurs permettant d'accomplir une œuvre profitable; mais celui qui en a peur parce qu'il en ignore le but et l'usage, est proportionnellement dominé par sa crainte, et risque de causer du dommage s'il veut employer ces mêmes instruments.
On désapprouvera peut-être l'étude de branches telles que la philosophie, la psychologie, la physiologie, la biologie, et même la physique, la chimie et la géologie, parce que ces sujets insistent sur la soi-disant réalité de la matière; parce qu'ils contredisent la Science de l'Entendement divin, et parce que l'étude de branches qui contrefont l'action de cet Entendement et de son expression, produit souvent la confusion mentale. Or ceci dépend en grande partie de l'attitude qu'on adopte à l'égard de ces sujets. Si l'on se souvient qu'ils traitent entièrement de la matière et de l'entendement mortel, qu'ils ne font aucunement partie du vrai univers de l'Esprit; qu'ils servent à des buts humains au même titre que les couteaux et les fourchettes, les automobiles et les avions, mais ne peuvent rivaliser avec la réalité, on maîtrisera ces sujets qui semblaient réfractaires. Par conséquent s'il s'agit d'étudier un sujet matériel qui paraît nécessaire à l'existence et au travail ordinaires, il faut l'estimer à sa juste valeur et en devenir ainsi le maître. Cette attitude éloigne complètement le doute ou la crainte, et donne au sujet la place qu'il mérite.
Les soi-disant sciences occultes et toutes les formes spécifiques de pensée mauvaise n'ont aucune utilité et ne doivent donc point être étudiées. Cependant des arguments subtils peuvent se présenter, disant que le disciple pourrait mieux repousser ces phases d'erreur s'il les avait étudiées; mais l'expérience prouve que ce n'est pas nécessairement le cas: l'étudiant ne repousse pas vraiment l'erreur; celle-ci lui paraît plus grande, et par conséquent il est moins bien placé qu'avant d'entreprendre une étude aussi décevante.
Tandis que l'éducation se poursuit dans les voies ordinaires du savoir et du penser humains, il importe beaucoup de s'attacher fermement et nettement à la révélation de la Vérité en Science Chrétienne, à la nature du vrai Dieu, de l'homme véritable et du vrai univers; de voir que ces faits impliquent l'irréalité de la matière, de l'entendement mortel et du mal,— pour retirer tout le bien possible de ses études, pour dominer les sujets dont on s'occupe et les considérer sous leur vrai jour.
Nous apprenons par les enseignements de Mrs. Eddy, et notamment par un passage de Science et Santé (369:5–7), que l'étudiant est maître des connaissances purement humaines dans la mesure où il en connaît l'irréalité. Cette maîtrise peut s'acquérir, et dès lors le jeune homme n'aura plus aucune crainte de ce qu'il étudie; en d'autres termes, il dominera ces connaissances humaines au lieu d'être dominé par elles; ou encore, il restera toujours audessus et ne sera point influencé par elles. Il peut donc certainement étudier tous les sujets prescrits, les sciences et les arts utiles, sans s'assujettir à eux et sans être influencé à son détriment. Il peut garder sa compréhension spirituelle au cours de toutes ses études, pourvu qu'il maintienne clairement et consciencieusement “la ligne de démarcation scientifique entre la Vérité et l'erreur, entre l'Esprit et la soi-disant matière” (ibid., p. 586).
Les groupements de la Science Chrétienne prévus par Mrs. Eddy dans les hautes écoles et les universités sont des oasis spirituelles. Les Scientistes Chrétiens qui vont achever leurs études dans les universités doivent s'en rendre compte et apprécier ces oasis qui leur donnent l'occasion de se rafraîchir spirituellement à des sources d'eau vive, de participer à “l'arbre de vie” dont les feuilles sont pour “la guérison des nations.”
Il importe de reconnaître qu'en appuyant avant tout sur la matérialité, comme le font la plupart des établissements d'instruction, on néglige d'autant les choses de l'Esprit. C'est précisément ici que le groupement universitaire de la Science Chrétienne se trouve être le conservateur des choses spirituelles, le puissant défenseur du bien contre le mal, de la foi contre l'infidélité.
“L'exposé scientifique de l'être” (ibid., p. 468) devrait être plus fidèlement réalisé et appliqué sous ce rapport. Il est évident que Mrs. Eddy regardait cet exposé comme ayant une importance toute spéciale, puisqu'elle spécifia qu'il serait lu chaque dimanche à tous les cultes de la Science Chrétienne.
Mrs. Eddy écrit (Miscellany, p. 252): “La vraie éducation a toujours pour but de nous faire non seulement connaître, mais vivre la vérité— de nous apprendre à aimer faire le bien, non point à travailler par le beau temps et à fuir devant la tempête, mais à travailler au milieu des nuages de l'iniquité, de l'injustice, de l'envie, de la haine; et à nous attendre à Dieu, au puissant libérateur, qui récompensera la justice et punira l'iniquité. ‘Ta sécurité durera aussi longtemps que tu vivras.’ ”
