Il y a près de vingt-deux ans une Scientiste Chrétienne qui attendait un tramway sur Huntington Avenue, vis-à-vis de L'Église Mère, remarqua un homme d'un certain âge, aux cheveux très blancs et au visage d'une grande beauté, absorbé dans la contemplation des édifices de l'église. Ce qui attira particulièrement son attention, c'est qu'il continuait à regarder l'un ou l'autre des bâtiments d'un air méditatif et comme inspiré. Au bout d'un moment, la Scientiste Chrétienne lui dit: “Un bel édifice, n'est-ce pas?” Il attendit un instant avant de répondre gravement: “Je me demande si vous savez combien il est beau!” “Je le crois,” dit-elle: “c'est mon église.” Alors il reprit: “Ce n'est pas mon église, mais j'ai connu Mrs. Eddy. Je l'ai connue dès son arrivée à Boston, avant même que cette église fût construite. Elle n'avait alors que sa foi dans la prière, mais c'était une foi réelle, et elle pria. Ses prières furent exaucées. Elles éveillèrent l'intérêt de bien des personnes auxquelles elle enseigna à prier, mais qui n'avaient pas grand'chose hormis leurs prières. Au bout d'un certain temps, il leur fallut une église; ils avaient peu d'argent, mais ils avaient la prière; et c'est avec cela qu'ils bâtirent leur église. Le nombre des Scientistes Chrétiens augmenta bien vite à Boston, d'où la nécessité d'une église plus grande; ils n'avaient toujours pas beaucoup d'argent, mais ils savaient prier et connaissaient la valeur de la prière; et bientôt leurs prières bâtirent cette grande église. Elle est donc aussi due à la prière. Je ne suis pas Scientiste Chrétien, mais je crois en Dieu, j'ai toujours cru en Lui. Par moments, ma foi faiblit; et lorsqu'elle chancelle, je viens ici; je regarde ces édifices construits par la prière, et je m'en retourne plein de courage.”
L'incident qui précède montre avant tout comment un observateur désintéressé rendit un hommage profondément sincère à Mrs. Eddy et aux autres Scientistes Chrétiens qui collaborèrent en 1893–1894 et en 1903–1906 à la construction de ces édifices. De plus, quoique n'ayant pas embrassé la Science Chrétienne, l'observateur rendait témoignage à cette religion. Il attribuait des résultats définis à la prière de la Science Chrétienne; et il avouait en toute sincérité que ces résultats tangibles avaient été pour lui une source d'inspiration permanente. Peut-être le concept de la prière selon la Science Chrétienne ne lui était-il que vaguement connu, mais il devait sentir ou savoir que Mrs. Eddy et ceux qui l'ont suivie pouvaient dire avec Paul: “Je prierai sous l'inspiration de l'Esprit, mais je prierai aussi avec mon intelligence” (I Corinthiens 14:15).
L'édifice original de L'Église Mère a coûté beaucoup moins que son annexe. Il a coûté moins cher aussi que les bâtiments qui se trouvent être maintenant trop petits pour La Société de Publications de la Science Chrétienne, et dont les différentes sections furent achevées respectivement en 1908, 1910 et 1914. Cependant l'œuvre accomplie en 1893–1894 par des Scientistes Chrétiens relativement peu nombreux, constituait et constituera toujours une des démonstrations les plus encourageantes et les plus remarquables de la Science Chrétienne. Au cours de cette expérience, les travailleurs rencontrèrent et surmontèrent les arguments et les obstacles qui peuvent s'opposer à toute entreprise de ce genre. Même la crise économique et financière qui tire maintenant à sa fin, et qu'il importe d'éliminer de la conscience, fut dépassée sous bien des rapports par la “panique” plus aiguë de 1893.
Bien que l'Église du Christ, Scientiste, se soit constamment développée, devenant toujours plus nombreuse et s'attirant la bienveillance du monde en général, il se trouve encore des gens disposés à railler et à dire: Ils ont commencé à bâtir et ils n'ont pu achever! Il y a donc d'abondantes raisons, tant négatives que positives, pour que les Scientistes Chrétiens mettent à profit l'occasion qui leur est maintenant offerte par le fait qu'une nouvelle Maison d'Édition est devenue nécessaire.
Il va de soi que les raisons affirmatives ou positives sont les plus importantes. Parmi celles-ci, une des principales est la nature de la prière conséquente. A ce sujet, Mrs. Eddy a dit que “le désir, c'est la prière,” et que “si nous désirons la sainteté par-dessus tout, nous lui sacrifierons toutes choses” (Science et Santé avec la Clef des Écritures, pp. 1, 11). Ce précepte peut évidemment s'appliquer au désir d'une sainteté embrassant l'humanité entière: c'est même la meilleure manière de l'appliquer; et la publication des périodiques de la Science Chrétienne constitue une branche d'activité qui est éminemment altruiste.
Bien plus que d'autres religions, la Science Chrétienne fait usage du texte imprimé plutôt que de la parole. Pour se développer dans la pensée de ses adhérents actuels et pour se propager au dehors, cette religion compte au plus haut degré sur des écrits. Pour cette raison, et parce que la Science Chrétienne est à la fois religion et Science, elle requiert constamment le mode d expression exact et correct qui s'obtient de préférence au moyen du texte imprimé. C'est là en vérité une condition essentielle, nécessaire non seulement au développement et à l'extension du mouvement, mais encore à sa protection et à sa stabilité. Mrs. Eddy a clairement déclaré et souligné la nécessité de l'expression correcte. Elle a dit notamment: “La postérité sera en droit d exiger que la Science Chrétienne soit énoncée et démontrée dans sa divinité et dans sa grandeur,— si peu qu'on enseigne ou qu'on apprenne, ce peu doit donc être juste” (Retrospection and Introspection, p. 61).
Le nouveau bâtiment est destiné à la publication et à la mise en circulation des œuvres de notre Leader, et de tous les périodiques de la Science Chrétienne (Journal, Livret trimestriel, Sentinel, Herald, cinq éditions, et Monitor). Ces agents du bien sont d'une valeur incalculable pour les Scientistes Chrétiens et pour toute l'humanité. Comme l'a expliqué Mrs. Eddy (Christian Healing, p. 14): “La Science métaphysique ou divine révèle le Principe et la méthode de la perfection,— comment atteindre à un entendement qui s'harmonise avec Dieu, qui sympathise avec tout ce qui est juste et s oppose a tout ce qui est mal, et à un corps gouverné par cet entendement.”
