“Un mortel mécontent et discordant n'est pas plus un homme que la discordance n'est la musique.” Voilà ce que nous lisons à la page 305 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy. Ce passage nous montre la nécessité de vaincre le mécontentement, tout aussi bien la maladie et le péché, afin de prouver notre individualité spirituelle et réelle,— en d'autres termes, l'homme véritable.
Le dictionnaire contient notamment cette définition du mot “contentement”: “Aise et tranquillité mentales”; et la tranquillité, c'est la paix. Le vrai contentement est une paix joyeuse, fondée sur une confiance fermement établie en Dieu. Il ne connaît ni crainte, ni pitié de soi-même. Il constitue la véritable richesse. Étant une qualité spirituelle, le contentement ne dépend jamais des temps, des endroits ou des circonstances. C'est ce que nous devons prouver aujourd'hui, au lieu même où nous sommes, et quel que puisse être notre entourage. Nous ne pouvons nous enfuir pour éviter la croyance au mécontentement, car c'est une condition mentale; et tant qu'elle n'est pas scientifiquement détruite, elle peut prétendre nous imposer sa triste présence où que nous allions.
Paul écrit aux Philippiens: “J'ai appris à être content de l'état où je me trouve.” Si nous examinons le caractère de l'apôtre qui s'exprime ainsi,— un homme qui fut persécuté et battu, et qui passa bien des jours en prison,— nous devons reconnaître que son contentement prouve admirablement que les qualités spirituelles ne dépendent jamais de l'entourage matériel.
La révolte est un larron, un des ennemis du contentement. Dans leur long voyage à travers le désert, combien de fois les enfants d'Israël ne se révoltèrent-ils pas! Et cet esprit rebelle prolongea incontestablement leur séjour au désert. Une Scientiste Chrétienne étudiait la définition que Mrs. Eddy donne du “désert” et qui contient notamment ceci: “Solitude; doute; ténèbres” (Science et Santé, p. 597), lorsqu'elle eut soudain conscience que son propre voyage à travers le désert avait duré bien trop longtemps. Cherchant alors la cause de ce retard, car elle désirait savoir pourquoi l'harmonie s'était fait attendre, elle constata que l'esprit de révolte était la source du mal. Au lieu de se laisser guider avec confiance par la sagesse infinie et par l'amour de Dieu, elle avait résisté presque à chaque pas, élaborant sans cesse le plan de ce qu'elle considérait nécessaire à son bonheur. Ayant pu voir et nier cette erreur, elle se soumit alors avec reconnaissance à la volonté de Dieu, ce qui lui procura la première paix véritable qu'elle eût jamais connue. Elle avait enfin trouvé les “eaux tranquilles” après les longues et pénibles marches du désert.
Le mécontentement est souvent causé par la croyance mensongère que nous manquons de quelque chose. Ce mensonge se déguise de bien des manières — manque d'un chez-soi, manque de santé, manque de bonheur, manque de ressources — toujours un manque, une lacune. Jésus a dit il y a bien des siècles: “Celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais; il en fera même de plus grandes, parce que je vais auprès du Père.” Lorsque le mensonge du sens matériel venait à lui pour être détruit, Jésus avait recours à son Père, à l'Entendement divin, et il trouvait la vérité concernant l'homme. Ce que le Père sait de Ses enfants est vrai, et peut seul être vrai; or ce Père, étant plein de tendresse, entièrement bon, ne voit jamais Ses enfants accablés de douleur, asservis par la pauvreté ou affaiblis par la maladie. Il n'y a pas de manque dans l'Entendement, dans l'infinitude de la substance spirituelle, et le manque ne saurait être manifesté par l'idée de l'Entendement — par l'homme.
A chaque instant, soit la Vérité soit l'erreur frappe à la porte de notre mentalité. Lorsque nous refusons d'admettre tous les faux concepts de l'homme qui prétendent se présenter à notre porte; lorsque nous nous attachons mentalement au concept de l'homme comme étant incapable d'éprouver l'inharmonie quelle qu'elle soit,— nous obtenons la guérison. Nous lisons dans l'Apocalypse: “Me voici! Je me tiens à la porte et je frappe.” Quand le Christ, la Vérité, demande à être admis dans notre conscience, ouvrons la porte toute grande; nous pourrons alors connaître l'homme dans tout l'éclat de sa pureté et de sa perfection.
Selon les enseignements de la Bible, Dieu est immuable et l'homme est Sa ressemblance; et comprendre ceci, c'est connaître l'homme comme étant immuable. Quel en sera l'effet sur la croyance humaine aux changements d'humeur, sur la qualité mentale qu'on appelle parfois le “tempérament”? Cette compréhension ne permettra pas qu'on s'abandonne à la mauvaise humeur. Nous devons revendiquer et prouver chez nous une sérénité qui ne se transforme jamais en irritation, un contentement que rien ne peut renverser ou changer en abattement.
La reconnaissance est l'inséparable compagne mentale du vrai contentement. Dans sa lettre aux Philippiens, précédemment citée, Paul dit encore: “Ne vous inquiétez de rien, mais, en toute occasion, présentez vos demandes à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces.” Même au plus fort des tribulations, la reconnaissance voit Dieu comme la seule réalité. Et pour annihiler le mécontentement, il faut mettre à sa place une reconnaissance perpétuelle envers Dieu: c'est ainsi qu'on obtient “un manteau de fête au lieu d'un esprit abattu.”
Dieu accorde à Ses enfants tout ce qui est bon, et la paix n'est pas le moindre de Ses dons. Puissions-nous revendiquer ce divin héritage! Sachons que ce don n'est jamais à la merci de la matière, mais qu'il est soutenu par la loi parfaite de Dieu.