Le terme “science” signifie ensemble, système de connaissances sur un sujet quelconque. C'est ainsi qu'on appelle la chimie une science, et qu'on désigne encore sous le nom de science naturelles la physique, l'astronomie, la botanique et la zoologie. Or l'étude de ces branches n'a jamais suscité autant d'intérêt que n'en montre actuellement à leur égard le public en général. Ce fait provient surtout de ce que les découvertes des dernières années, particulièrement dans les domaines de la chimie et de la physique, ont été d'une grande valeur au point de vue pratique: elles ont introduit dans les demeures un confort précédement inconnu, et ont encouragé au plus haut degré les entreprises industrielles et commerciales. Chacun sait comment l'électricité est utilisée pour éclairer nos bâtiments et pour fournir la force motrice, — comment le télègraphe et le téléphone emploient ce même pouvoir pour rapprocher et relier entre elles les extrémités de la terre.
Par suite de ce contact direct avec le côté pratique des découvertes les plus récentes, bien des personnes se sont mises à suivre les savants jusque dans le domaine de la théorie. Il en résulte qu'aujourd'hui les dernières hypothèses du physicien, du chimiste et de l'astronome sont discutées en termes plus ou moins exacts, mais d'une manière qui n'eût pas été possible il y a quelque cinquante ans, par des gens qui n'ont point étudié spécialement les sciences naturelles. Et parce qu'ils s'intéressent à ces choses, les hommes observent entre autres le changement marqué qui s'est produit chez les savants eux-mêmes, touchant la nature de la soi-disant matière, et constantent que ces savants estiment aujourd'hui qu'elle est fondamentalement composée d'électricité, et qu'elle est vraiment une énergie électrique agissant sous l'influence d'une prétendue loi physique.
Dans le domaine des sciences naturelles, la situation actuelle offre certainement un profond intérêt. Comment pourrait-il en être autrement, puisque le savent admet aujourd'hui que la matière, loin de correspondre au rapport superficiel qu'en donnent les sens matériels, est quelque chose de tout différent? Cette situation intéresse le Scientiste Chrétien surtout parce qu'elle est propre à le convaincre plus que jamais de la nature incertaine de toutes les hypothèses humaines se rattachant à la matière. Il voit que ces hypothèses changent constamment, sans jamais atteindre à la certitude finale. Il sait qu'elles n'y parviendront jamais, si subtiles qu'elles puissent devenir pour le sens humain. Il en est certain parce que, grâce à la Science Chrétienne, il comprend que la matière est irréelle, puisque l'Esprit est infini.
Mais le Scientiste Chrétein doit être sur ses gardes; il doit veiller à ne point se laisser entraîner par les conjectures de ce qu'on appelle la science moderne, au point d'oublier les enseignements de la Science Chrétienne, qui peuvent seuls révéler les vérités de l'être réel. Mrs. Eddy écrit à la page 128 de Science et Santé avec la Clef des Écritures: “La Science a trait à l'Entendement, non à la matière.” Elle a trait uniquement à l'Entendement; car puisque l'Entendement est infini, il n'y a point de matière. Absolument parlant, il ne peut y avoir aucune science de la matière, aucune science traitant de quelque substance matérielle appelée plante, animal ou minéral, puisque la matière est irréelle.
Nous devrions avoir une conception bien nette de ces vérités. Les arguments du soi-disant entendement humain sont parfois très séduisants;m ils exercent un vif attrait sur l'imagination, et la pensée se laisserait peut-être bien volontiers charmer par les détails infimes du microscope ou les immensités du télescope; mais l'Enendement et sa manifentation sont seuls réels. “Dieu est Entendement, et Dieu est infini; donc tout est Entendement,” écrit notre Leader (ibid., p. 492); puis elle poursuit en ces termes: “Sur cette proposition repose la Science de l'être, et le Principe de cette Science est divin, démontrant l'harmonie et l'immortalité.”
Ces paroles de Mrs. Eddy soulignent la nature et le caractère pratique de la Science divine. Les Scientistes Chrétiens ne déprécient pas les efforts des naturalistes; ils y voient plutôt la preuve que des hommes de bonne foi désirent sincèrement connaître tout ce qui est apparemment du domaine des sens physiques, et cherchent en outre à faire du bien à leurs semblables. Cependant, les Scientistes Chrétiens sont persuadés que la Science divine seule peut faire connaître la réalité, rendre l'harmonie universelle universelle et démontrer l'indestructibilité de la vie. Aussi s'intéressent-ils principalement à la Science de l'être. Ce qu'ils désirent connaître avant tout, c'est la nature de Dieu, du divin Principe de cette Science; la nature de Sa création spirituelle, y compris l'homme; la nature des lois qui gouvernent et soutiennent cette création, parce que seule cette connaissance leur permettra de vaincre la matérialité et ses effets apparents — péché, maladie, souffrance, tristesse — et de surmonter également la croyance à la réalité de la mort.
En regard de l'en-tête marginal “Science pratique,” Mrs. Eddy écrit à la page 128 de Science et Santé: “Le terme Science, bien compris, n'a trait qu'aux lois de Dieu et à Son gouvernement de l'univers, y compris l'homme.” Et quelques lignes plus bas, le même paragraphe dit encore ceci: “L'entendement humain, pénétré de cette intelligence spirituelle, devient plus élastique, est capable de plus d'endurance, sort quelque peu de soi, et a besoin de moins de repos. Une connaissance de la Science de l'être développe les facultés et les possibilités latentes de l'homme.” La pensée éclairée par la compréhension spirituelle produit ces résultats désirables. Qui osera dire que la pensée produira les mêmes fruits, si toutes ses connaissances se bornent à des hypothèses matérielles?
Nous devrions chercher à être spirituellement actifs, à laisser constamment notre pensée s'appuyer sur la réalité spirituelle, à nous tourner sans cesse vers la Science divine pour en être éclairés touchant la réalité et les lois qui gouvernent cette réalité; nous devrions constamment nous efforcer d'obéir aux lois spirituelles afin de progresser sous le rapport de la santé, du bonheur et de la bonté,— afin d'être mieux capables d'aider autrui à vaincre la maladie et la discorde.
Ces paroles de Paul, empruntées au sixième chapitre de sa première épître à Timothée, s'appliquent bien à ce qui vient d'être dit: “O Timothée, garde le dépôt qui t'a été confié; évite les discours vains et profanes et les objections d'une science faussement ainsi nommée. C'est pour s'être réclamés de cette science que quelques-uns se sont détournés de la foi.” Les Scientistes Chrétiens occupent une position semblable à cette de Timothée. Il leur faut donc avoir égard aux paroles de Paul et s'attacher fermement à “la foi,”—à cette foi établie par le Christ Jésus et scientifiquement interprétée par la Science Chrétienne. Aucune théorie, aucune hypothèse matérielles ne devraient usurper la place de la vérité absolue révélée par cette Science, car c'est de notre constance, de notre ferme attachement à la vérité que dépend notre croissance spirituelle — notre progrès sous le triple rapport de la grâce, du caractère et du pouvoir divin.
Il importe de remarquer qu'après avoir écrit à Timothée dans les termes déjà cités, Paul termine par ces paroles pleines de mansuétude: “Que la grâce soit avec vous!”
