Dans la mesure où elle est utilisée, la divine loi de la progression infinie aide à chaque individu au point même où elle le trouve; elle lui aide à s'élever au-dessus du manque de santé et des défauts de caractère; à conquérir les limitations de tout genre; à surmonter la critique qui deviendrait facilement une habitude chez les jeunes gens dont les opinions sont trop personnelles; à vaincre les faiblesses que le soi-disant entendement charnel prétend associer à l'âge mûr. La loi spirituelle dit à chaque mortel: Lèvetoi, n'aie point de peur. La Science Chrétienne nous enseigne à atteindre une norme mentale plus haute, et à nous élever ainsi au-dessus des difficultés. C'était sans doute sa perception de la loi de Dieu, de la loi du progrès, qui faisait dire sympoliquement au prophète Michée: “Si je suis tombée, je me relèverai.”
Qu'est-ce donc qui voudrait empêcher celui qui étudie la Science Chrétienne de démontrer dans sa vie journalière cette merveilleuse loi de progrès? C'est entre autres choses un penser restreint, une attente limitée du bien, la croyance qu'il dépend de son entourage; autrement dit, c'est le fait qu'il néglige de déclarer perpétuellement que la loi de Dieu le gouverne et qu'il obéit à cette loi de progrès.
Bien qu'étudiant fidèlement la Science Chrétienne, certains d'entre nous ont peut-être inconsciemment adopté une attitude distante qui semble les laisser encore, selon la croyance, hors de l'enceinte de l'Esprit,— manquant de joie et de réconfort et cherchant toujours la guérison. Par exemple, nous reconnaissons que les écrits de notre Leader affirment des faits sublimes concernant Dieu et l'homme; mais nous efforçons-nous simultanément de nous voir dans cette lumière de la Vérité? Peut-être adoptons-nous plutôt l'attitude d'un simple spectateur qui contemplerait de loin la Vérité glorieuse, mais inaccessible.
Celui qui, sachant qu'il est l'image et la ressemblance de Dieu, veut apprendre à s'identifier toujours avec Dieu, le bien, doit cesser de déclarer qu'il fait cause commune avec la crainte et la matière ou qu'il sympthise avec le péché. Celui qui veut progresser et sortir de la mortalité, diut cesser de penser faussement et négativement. Il doit cesser d'adopter comme si elles constituaient sa propre pensée les suggestions mortelles d'égoïsme, de volonté personnelle ou de crainte, car, selon les termes d'une des versions bibliques, l'homme “est tel que sont les pensées dans son âme.” Quiconque veut dépouiller ces caractéristiques mortelles doit les nier en se plaçant au point de vue de la totalité de Dieu et de l'unité de Dieu et de l'homme; en se souvenant que “c'est l'Éternel qui est Dieu et qu'il n'y en a point d'ature que lui.” Lorsqu'elle est activement cultivée, la simplicité du cœur, c'est-à-dire, le désir suprême de proclamer l'omnipotence du bien, révèle divine du progrès.
Il faut se rappeler que le cours des années ne suffit pas en soi pour marquer un progrès. Si la pensée est consacrée à la Vérité et à l'Amour, on peut faire plus d'avanve en un seul jour qu'on n'en ferait pendant cinquante ans au cours desquels on se laisserait mentalement entraîner par le courant des croyances matérielles. Mrs. Eddy écrit: “L'oisiveté est ennemie du progrès” (Miscellaneous Writings, p. 206); et l'expérience prouve que l'oisiveté mentale conduit au désœuvrement tandis que le zèle, la vigilance et les victoires spirituelles favorisent le progrès et l'activité.
Cultivons donc l'habitude de penser d'une manière progressive, sans perdre un seul précieux instant à méditer sur l'étendue de l'erreur dont nous devons encore nous débarrasser, ou à nous demander si nous pourrons jamais démolir la fausseté qu'on nomme un mortel. La Science Chrétienne n'enseigne pas la démolition, mais la transformation de la conscience par la régénération spirituelle. Laissons donc la joie enrichir notre penser; avançons mentalement à la rencontre de notre Dieu, dont l'amour sans bornes remplit le cœur d'aspirations sincères, fond les chaînes du passé, fortifie la foi, et transforme l'espérance en résolution. Le progrès est l'activité de Dieu s'exprimant chez l'homme, et notre Leader dit (ibid., p. 117): “Une vie progressive est la réalité de la Vie qui révèle son Principe immortel.”
Mais celui qui surveille avec envie les progrès d'autrui, retarde sa propre marche. D'autre part, déplorer le manque de progrès chez un autre et y comparer avec complaisance son avancement à soi, c'est interrompre momentanément ses propres progrès. Pourquoi? Parce que le progrès est purement mental; et celui qui s'arrête un instant pour entretenir, soit pour lui, soit pour d'autres, une croyance d'imperfection ou de rétrogression, cesse en cet instant même de coopérer avec les lois de la perfection spirituelle, parce qu'il croit à la suspension du progrès. Quiconque se complaît outre mesure dans des pensées rétrospectives ou introspectives; quiconque se permet des comparaisons personnelles, cède à l'envie, aux regrets ou aux vaines conjectures touchant l'issue des événements, ne peut progresser régulièrement, parce qu'il pense selon des voies matérielles et qu'il n'y a point de progrès dans la matière; le seul progrès véritable conduit hors de la matière.
Celui qui est vigilant et sincère ne permettra pas aux faux arguments de mettre obstacle à ses progrès, de limiter son attente actuelle du bien, ou de troubler sa joie spirituelle. Quiconque s'associe fidèlement et de tout cœur à la loi de Dieu, à la loi de progression infinie, constate que sa vie journalière devient une joie et une bénédiction tant pour lui-même que pour ceux avec lesquels il est en contact.