Assurément, pour celui qui étudie la Science Chrétienne, rien ne saurait apporter plus de joie que les changements favorables se manifestant dans sa vie de famille, chez ceux qu'il aime et auxquels il est étroitement lié. Souvent déjà le travail d'un seul Scientiste Chrétien dévoué, qui prouve la présence constante de l'Amour divin, a changé complètement l'atmosphère du foyer. Comme preuve de ce fait, combien de fois les Scientistes Chrétiens n'ont-ils pas exprimé dans des témoignages écrits ou oraux, leur reconnaissance pour la paix et la sérénité qui sont entrées dans leurs maisons depuis qu'ils pratiquent fidèlement la Science Chrétienne, la Science qui enseigne à vivre selon la justice!
L'amour accomplit cette œuvre; c'est levain qui produit ces changements lorsque, malgré tous les facteurs contraires, nous nous mettons en devoir d'aimer, poursuivant cette tâche humblement et sans défaillance, d'une manière conséquente et de tout notre cœur. Ceci demande beaucoup d'abnégation, et le renoncement à l'impulsion humaine qui nous pousserait à employer les mêmes armes que l'adversaire. Mais dans cette guerre contre le moi, nous revêtons l'homme nouveau; et nous avons la satisfaction journalière de voir l'idéal du Christ se manifester en nous-mêmes très probablement chez ceux qui nous entourent; car l'amour doit susciter l'amour.
Jésus ne témoigna jamais de ressentiment: il avait pour règle invariable de présenter l'autre joue. D'un point de vue purement humain, ceci aurait pu s'interpréter comme signe de faiblesse et provoquer la critique. Mais cette attitude prouvait qu'au contraire, Jésus était assez fort et assez courageux pour faire toujours preuve de douceur et de pardon envers ceux qui croyaient être ses ennemis. Et C'est uniquement par cette manière d'agir, par le charme et la douceur de l'esprit du Christ, que les hommes sont gagnés au christianisme. A moins que ce même esprit ne se manifest dans nos églises, nous ne pourrons certainement pas attirer à nous les mondains lassés et peut-être amèrement déçus; car, bien qu'ils l'ignorent peut-être, la plus grande affliction dont souffrent beaucoup d'entre eux est le manque d'amour; et ce qu'ils cherchent, c'est cette affection chrétienne dont l'abondance nourrira leurs cœurs épuisés.
Dans sa seconde épître aux Corinthiens, Paul fait remarquer que Dieu nous a rendus capables d'être ministres, non de la lettre, qui “tue,” mais “de l'Esprit,” qui “vivifie.” Or la Science Chrétienne appuie sur cet enseignement. Mrs. Eddy écrit à la page 113 de Science et Santé avec la Clef des Écritures: “La partie vitale, le cœur et l'âme de la Science Chrétienn, c'est l'Amour. Sans l'Amour, la lettre n'est que le corps mort de la Science,— inerte, froid, inanimé.” Et ce même Amour divin donne aux Écritures leur vitalité. De la Genèse à l'Apocalypse, aucune qualité, aucun élément ne ressort davantage que l'amour de Dieu pour l'homme, et l'amour que, par réflexion, l'homme éprouve envers Dieu et envers son prochain.
Le tableau d'amour chrétien tracé pr Paul au chapitre treizième de la première épître aux Corinthiens est la description complète du véritable caractère chrétien. Rien ne pourrait enseigner d'une manière plus frappante que nous nous revêtons des grâces de l'Esprit et devenons conformes à notre grand Exemplaire, Jésus le Christ, dans la mesure seulement où nous aimons Dieu et l'homme d'un amour désintéressé. En étudiant ce chapitre, nous nous rendons mieux compte du fait que l'Amour divin s'exprime souvent par des actes qui paraissent être de peu d'importance, par des marques de considération ou de courtoisie, par l'aide donnée à ses faiblesses et le chemin est semé d'obstacles inattendus, par la protection accordée à ses faiblesses et le soutien des bonnes qualités que nous reconnaissons chez lui. Un fait extrêmement important, c'est que cette croissance qui nous rapproche de l'Esprit en nous éloignant de la matérialité et du moi, nous rend mieux capables de guérir soit nous-mêmes, soit les autres; et la réalisation de ce fait stimule le zèle avec lequel nous nous efforçons d'atteindre à l'idéal spirituel.
Les membres d'une même église ne pourront jamais ressentir ou manifester trop d'amour les uns pour les autres. On ne risque guère de se tromper en disant qu'il faudrait plus d'amour encore dans un grand nombre d'églises de la Science Chrétienne. Toutes les phases d'inharmonie prouvent simplement qu'il est nécessaire d'avoir plus d'amour. Et l'amour, comme la charité sa sœur, commence par soi-même: il s'exerce d'abord dans notre propre demeure mentale, puis dans le cercle de la famille, augmentant le bonheur de ceux avec lesquels nous vivons; ensuite dans nos églises, où le monde devrait trouver des preuves convaincantes de ce qu'un de nos beaux cantiques appelle “l'amour des vrais chrétiens.”
Montrons une fois à la masse des hommes qu'il est bien plus facile et bien plus affectueux d'être bon méchant ... et les murs de notre prison disparaîtront comme les rideaux d'une tente lorsqu'on les tire de côté.—.
