Dans sa seconde épître, Pierre exhorte les chrétiens auxquels il écrit à s'élever jusque dans les sphères supérieures de la sainteté. Comptant qu'ils répondront à son appel et comme gage de son attente, l'apôtre cite les promesses de salut que les enseignements et l'exemple du Christ Jésus donnent en si grande abondance à tous les fidèles. Dans ces promesses, Pierre voit l'assurance que tous ceux qui accepteront le Christ révélé par Jésus et qui obéiront à cette Vérité, deviendront “participants de la nature divine,” après avoir fui “la corruption qui règne dans le monde par la convoitise.” Puisque la félicité accompagnant cette participation fait l'objet d'une promesse tout aussi certaine aujourd'hui qu'au premier siècle de notre ère, les paroles de Pierre expriment un message important pour tous ceux qui sont prêts à en profiter.
Si nous suivons l'exemple du Christ Jésus, admettant ainsi que nous avons accepté ses enseignements, nous pouvons devenir nous aussi, “participants de la nature divine,” ou semblables à Dieu. Qui pourrait mettre en doute l'importance d'une expérience aussi sainte? Participer des qualités parfaites et permanentes, exemptes de toute matérialité, qui caractérisent la nature divine! C'est assurément la prière de tous ceux qui ont entrevu, par le Christ secourable, une lueur de l'être réel. Parlant de cette expérience, Mrs. Eddy écrit à la page 509 de Science et Santé avec la Clef des Écritures: “Les périodes de l'ascension spirituelle sont les jours et les saisons de la création de l'Entendement, dans laquelle la beauté, la sublimité, la pureté et la sainteté,— voire même la nature divine — apparaissent en l'homme et l'univers pour ne jamais disparaître.” Cette description de la création, caractérisée par plusieurs des qualités divines,—“la beauté, la sublimité, la pureté et la sainteté,”— fait pressentir les merveilleuses possibilités des expériences glorieuses accessibles à tous ceux qui prennent et poursuivent ce chemin.
D'après ce que nous apprenons en Science Chrétienne, l'homme possède actuellement et par réflexion toutes les qualités, tous les attributs de Dieu. Par conséquent, les mortels régénérés peuvent avoir part ici et maintenant aux bienfaits dont Dieu a comblé Ses enfants. Il ne leur est rien refusé en ce qui concerne la joie et la félicité transcendantes qui appartiennent à l'homme réel, au fils de Dieu. Nous pouvons donc ici et maintenant faire partie de la famille de ceux qui ont le cœur pur, avoir part à la sainteté, à la beauté et à la sublimité divines. Maintenant même, si nous nous détournons de la matière pour nous diriger vers l'Esprit, si nous quittons l'irréel pour le réel, notre conscience peut être affranchie de ce qui est faux, de toutes ses erreurs.
Pierre avait une vision mentale bien nette de la route qui doit être suivie par quiconque veut entrer en possession de l'héritage que Dieu confère à l'homme. Sous une forme brève et précise, il indique les conditions qui nous permettront de devenir “participants de la nature divine,” après nous être affranchis de “la corruption qui règne dans le monde par la convoitise.” Dans son acception la plus étendue, la convoitise inclut tout le cycle des croyances charnelles basées sur des prémisses matérielles. Il est donc nécessaire d'échapper à la corruption du monde avant de pouvoir participer de la nature divine. C'est précisément cette nécessité que la Science Chrétienne expose si clairement. Et la Science divine ne se borne pas à proclamer la nécessité d'échapper aux pièges de la croyance matérielle: elle donne une connaissance exacte de la voie qui mène à cette expérience précieuse entre toutes.
Tout en représentant Jésus comme le médiateur du genre humain, Mrs. Eddy, à la page 316 de Science et Santé, indique clairement le moyen d'échapper au mal. “L'homme réel étant lié par la Science à son Créateur,” dit-elle, “les mortels n'ont qu'à se détourner du péché et à perdre de vue le moi mortel pour trouver le Christ, l'homme réel et sa relation à Dieu, et pour reconnaître la filialité divine.” Lorsque, ayant reconnu le néant du péché, nous nous en détournons avec la certitude qu'il n'est pas inévitable et que par lui-même, il ne peut exiger de nous quoi que ce soit; lorsque nous cessons de prendre l'apparence mortelle pour l'homme,— alors l'homme réel créé à l'image de Dieu, le fils de Dieu, se révèle dans la plénitude de sa filialité divine. La méthode ainsi exposée est à la fois simple et pratique. Elle pourrait également être exprimée en ces termes: Saisissez la vérité spirituelle et cessez de croire à l'erreur. C'est-à-dire, ne croyez plus à ce qui est faux; acceptez seulement la vérité concernant l'homme, ce qui est parfait et éternel.
Cette tâche est loin d'être impossible: il est même possible de l'accomplir maintenant. Dans son épître aux Romains, Paul fait ressortir en ces termes le rapport qui existe entre les enfants de Dieu et le Père: “L'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu.” Puis il projette une lumière merveilleuse sur cet état sublime dont il expose en partie le sens et la portée: “Et si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers: héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ.” Être “cohéritiers de Christ” doit permettre aux hommes de partager la gloire qui accompagne toujours l'idée divine, la plénitude de la réflexion de Dieu. Ainsi, toute la gloire de Dieu se trouve être, par réflexion, la passession présente de l'homme; et nous voyons qu'il est actuellement possible d'atteindre à cette gloire, car tout ce qui appartient à l'homme peut évidemment se démontrer maintenant. Quelle “sainte beauté,” quelle joie spirituelle, quelle paix suprême peut être réalisée sans sortir du domaine des possibilités présentes!
C'est par la pratique du bien que nous parviendrons graduellement à cet état élevé. Si nous cessons de penser le mal, si nous excluons de notre conscience toutes les croyances mauvaises, tout ce qui est faux, en nous attachant par contre avec persévérance aux faits de l'être, à la vérité touchant Dieu et l'homme, nous sommes sur la bonne voie. Peut-être n'y parvenons- nous pas complètement du premier coup; mais si nous persévérons, notre capacité de bien faire se développera et nous mènera sur le chemin de la sainteté. Conserverons-nous le faux concept de l'homme, ou insisterons-nous plutôt sur le grand fait que l'homme est fils de Dieu et l'a toujours été? Si tenace que puisse être l'erreur, elle n'est point éternelle, parce qu'elle ne vient pas de Dieu. La Vérité seule demeure à jamais. Ayant en apparence un commencement, l'erreur doit avoir une fin: elle cessera finalement de prétendre à la réalité.
“Les temps et les circonstances” de ce développement sont les périodes d'élévation spirituelle qu'atteignent par moments tous ceux qui travaillent en Science divine. C'est alors que la lumière de la compréhension éclaire la conscience et qu'on entrevoit la gloire dont Dieu a doué l'homme. Cette vision est sublime, et si brève qu'elle puisse être, elle constitue la plus précieuse de toutes les expériences humaines, car elle nous fait devenir “participants de la nature divine.”
Si nous prenons la résolution de refléter chaque jour les attributs du bien,— la miséricorde, le pardon, la joie de l'Esprit,— d'être bons envers tous ceux avec lesquels nous sommes en contact, de faire libéralement part de nos biens lorsque ce partage aide vraiment à notre prochain, nous deviendrons immédiatement “participants de la nature divine.” Peut-être ne nous trouvons-nous pas capables, pendant que nous sommes sur ce plan, de refléter dans sa plénitude l'Amour qui est divin, d'en comprendre toutes les possibilités; cependant, par l'affection plus pure que nous ressentons pour nos proches et pour tous, nous pouvons illustrer du moins en partie la nature de cet Amour. Si nous cessons de nourrir du ressentiment à l'égard d'autrui pour nous attacher plutôt à la parfaite image, qui ne reflète que l'amour; si nous refusons de prêter l'oreille aux suggestions de l'erreur, si subtile qu'elle soit, — nous marchons de progrès en progrès vers le but de nos désirs, vers la réalisation de la véritable individualité de l'homme; nous avons part à la nature de notre Père-Mère Dieu.
La Science Chrétienne prouve au monde entier la joie d'une spiritualité vécue. Il en résulte que la matière, toute matérialité, toute la corruption qui règne dans le monde parce que les mortels croient à une individualité matérielle, c'est-à-dire, par la convoitise,— perd graduellement son emprise sur l'humanité; et la divinité du Christ se reflète dans des vies consacrées davantage à la démonstration du bien. Ces progrès s'accompagnent de joie; et si nous nous y appliquons avec diligence, avec une persévérance calme et confiante, notre sentier nous amènera jusqu'à la glorieuse lumière du jour parfait: nous deviendrons alors “participants de la nature divine.”
