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Praticien et Patient

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’avril 1931


Le mot “pratique” est défini par Webster en partie comme suit: “Exécuter certains actes souvent ou habituellement afin d'acquérir plus d'habileté ou d'adresse.” Avec cette définition dans la pensée, le Scientiste Chrétien considère chaque circonstance qui se présente dans la journée comme l'occasion d'agir conformément à la connaissance scientifique pour arriver au perfectionnement spirituel. Nous avons appris dans notre enfance que “la pratique perfectionne.” Cela est plus vrai que nous ne le savions alors. Si nous considérons l'homme comme expression de l'Esprit infini, nous en aurons une conception parfaite. L'étudiant qui, par une pratique constante, a ainsi acquis un degré d'aptitude à remplacer le sens mortel de l'homme par la vérité immortelle de l'homme, et qui se sert de cette faculté pour secourir les autres, s'appelle un praticien.

Quel rapport y a-t-il entre le praticien et ce qu'on appelle le patient? Nous pouvons, par un temps très sombre et nuageux, nous rapprocher de la fenêtre afin d'avoir un meilleur jour sur notre ouvrage. De même, quand les nuages d'un problème assombrissent tout autour de nous, nous pouvons trouver qu'il est sage de nous tourner vers quelqu'un dont la conscience peut refléter la lumière de la Vérité plus clairement que ne le peut notre propre pensée à ce moment-là. Ce recours de celui qui a besoin de la lumière, à un autre dont la conscience reflète la lumière divine, symbolise la relation du patient au praticien.

Dès le début, il faut que le patient commence par être un praticien, à quelque faible degré que ce soit. Le problème à élucider, qu'il soit moral, physique, ou financier, sera sans aucun doute plus vite résolu si le patient coopère de tout cœur avec celui qui l'aide. Dans cette coopération, le patient a l'occasion d'exercer bien des qualités de l'Entendement divin, et aussi un grand nombre de ces attributs moraux qui tendent à se tourner vers l'Entendement divin. Une qualité importante, c'est l'obéissance; et une des façons dont l'obéissance a besoin de s'exercer, c'est de se détourner volontairement de la contemplation du problème, y compris ses aspects passés, présents et à venir. Ceci laisse la conscience libre pour la pensée intelligente et spirituelle, prête à éprouver cette attente joyeuse qui est d'un secours inestimable dans l'expérience humaine.

La relation du praticien au patient est temporaire, et plus le travail qu'ils font tous deux est bon, plus elle est temporaire. Le vrai praticien de la Science Chrétienne n'acquiert ni emprise, ni droit, ni domination sur ses patients. Son devoir est de secourir le patient, non de se charger en aucune façon de sa personne, de sa maison ou de ses affaires. Il doit exprimer l'humilité, la sagesse, l'abnégation. Et, à moins qu'il n'exprime ces qualités: compassion, tendresse, courage, force et amour, il ne peut obtenir de guérison.

Le praticien est vraiment l'ami de son patient s'il remplit sa vraie fonction; mais ceci n'implique pas nécessairement l'amitié humaine, dans le sens usité du terme. A la vérité, il arrive parfois que l'amitié humaine ordinaire rende plus difficile la coopération franche et efficace entre praticien et patient.

Ainsi la relation de patient à praticien devrait être non obstruée et impersonnelle; elle est une association temporaire, dont le lien et le but sont spirituels, voire même l'acte de découvrir et de démontrer la volonté de l'Amour divin dans chaque problème donné. Et le praticien sage encourage doucement ceux qui le consultent à faire leur propre travail toutes les fois que cela est possible. Chaque étudiant devrait s'efforcer d'être un praticien, dans ce sens qu'il devrait pratiquer indépendamment ce qu'il sait; et tous ceux qui pratiquent devraient s'efforcer de rester à la hauteur de ce que notre Leader entendait par le mot “healer” (guérisseur) qu'elle emploie si souvent.

Il en est peu qui n'aient pas été, au début de leur travail, poussés à donner des conseils précis sur les étapes humaines nécessaires. Un tel acte est presque invariablement malheureux. Il faut de la sagesse et de l'amour pour faire voir, parfois, au jeune étudiant troublé, que ce dont il a besoin c'est de plus de lumière divine, plus de vision spirituelle. Si le travailleur plus expérimenté comprend ce qu'est l'homme spirituel qui possède toutes les idées vraies, il révélera naturellement et inévitablement au jeune étudiant consciencieux les étapes humaines qu'il devra faire.

Aucune consécration, aucune prière ne saurait être trop sincère quand le praticien cherche à arrêter, avec les fermes et joyeuses assurances de la Vérité, le torrent d'erreur que le cœur débordant peut déverser. Et seul l'Amour divin peut lui dire ce qu'un nouveau venu est prêt à recevoir, si c'est beaucoup ou si c'est peu. Il n'est pas nécessaire de dire à celui qui cherche, dès la première visite, tout ce qu'on sait de la Science Chrétienne. Cela pourrait faire que sa première visite soit aussi la dernière! Mais le nouveau venu a le droit de compter sur des instructions simples et spirituelles, sur “les quelques vérités dites avec tendresse” (Miscellaneous Writings, p. 354) qu'il est prêt à s'assimiler.

Ce n'est que par l'inspiration spirituelle que le praticien peut refléter suffisamment de spiritualité pour inspirer les autres. Ainsi que le dit Mrs. Eddy à la page 375 de Science et Santé avec la Clef des Écritures: “Le vrai Scientiste Chrétien augmente le pouvoir mental et moral de son patient et accroît sa spiritualité pendant qu'il le rétablit physiquement par l'Amour divin.”

Le quatrième verset du cinquantième chapitre d'Ésaïe semble particulièrement applicable au praticien de la Science Chrétienne. Il est ainsi conçu: “Le Seigneur, l'Éternel, m'a donné une langue bien exercée, pour que je sache fortifier par la parole celui qui est abattu. Il me réveille, chaque matin, il dispose mon oreille à l'écouter, comme écoutent les disciples.” Le travailleur qui, de jour en jour, permet à l'Entendement divin de réveiller sa pensée aux vérités de l'être, ne manquera jamais d'inspiration. Mais le travail quotidien d'être réveillé de la sorte est de nécessité vitale.

Une des prétentions de l'entendement mortel est de s'imposer. Il essaye de s'imposer au praticien de la Science Chrétienne. Celui-ci doit par conséquent veiller à ne pas se laisser entraîner à donner de son travail, de son temps, de ses efforts, là où ils ne produiraient pas de résultats désirables ou suffisamment appréciés. Nous devons nous rendre compte de la valeur du service dans la Science Chrétienne, et ne pas permettre à l'erreur de nous imposer inutilement le travail que d'autres devraient faire. Le travailleur sage se réserve le temps nécessaire pour l'étude et la récréation légitime. Le soi-disant mal ne demanderait pas mieux que de surcharger le loyal guerrier chrétien en lui imposant plus de travail qu'il ne peut en faire, ou en l'engageant à gaspiller son précieux service de manière inefficace. Il faut toujours se rappeler qu'à moins que le travail ne soit fait sagement et convenablement pour soi-même, il ne peut être fait avec efficacité pour les autres. Très souvent, les praticiens sont appelés à exercer leur jugement et leur intelligence pour empêcher les exigences de gens malhonnêtes; et l'erreur ne devrait certainement pas pouvoir faire une proie facile du Scientiste Chrétien vigilant.

Saint Luc nous dit que “Jésus enseignait dans le temple pendant le jour; mais le soir, il sortait et passait les nuits sur la montagne appelée montagne des Oliviers.” Si Jésus avait besoin de communier paisiblement avec Dieu, s'il avait besoin de se fortifier mentalement pour conserver la clarté de son inspiration, assurément tout Scientiste Chrétien sur la terre aujourd'hui en a un égal besoin. Le travail du praticien est un déversement sacré et constant de sagesse et de vérité reflétées; et si ce qu'il reçoit d'inspiration spirituelle est inférieur à son expression envers autrui, il pourra en résulter un état de banalité mentale.

L'œuvre de guérison présente une grande variété de problèmes, des phases en apparence illimitées de l'erreur, qu'il faut résoudre et vaincre par les idées illimitées de la Vérité; et la Vérité est si infinie, que le travail mental d'un problème pourra être très varié. Grâce à la démonstration du point de vue spirituel sans cesse renouvelé, on gardera l'intérêt et l'enthousiasme dans ce travail.

L'expérience et la spiritualité croissante apportent au travailleur la faculté d'analyser des conditions mentales, et de discerner chaque besoin humain spécifique. L'habileté croissante de faire des déclarations convaincantes de la Vérité et des dénégations de l'erreur nous aidera à acquérir et à communiquer la réalisation de la totalité de Dieu. De sorte que l'on apprendra à reléguer à son néant natif le mal que l'on semble avoir devant soi.

Dans tout son travail le praticien se rend compte que Dieu est toujours présent, et que Dieu est la seule source d'approvisionnement. Alors, cet approvisionnement constant peut-il manquer de se manifester humainement dans l'abondance? A mesure que l'étudiant cesse de croire qu'il est mentalement limité, il voit aussi avec joie la pénurie, ou limitation, céder à l'abondance joyeuse qui subvient à tous ses besoins.

Celui qui demande le secours de la Science Chrétienne doit être prêt à écarter toute idée préconçue au sujet de cette Science. Il doit être prêt à l'accepter telle qu'elle est — une loi spirituelle, immuable, qu'il faut comprendre et appliquer. La Science Chrétienne est pratique; elle doit être appliquée à toutes les circonstances du monde.

La gratitude fait partie du travail du patient; elle ouvre grande la porte de la guérison. Le praticien peut être rémunéré pour son temps, mais seuls les progrès joyeux que nous faisons dans l'application de la vérité spirituelle peut payer notre dette envers Dieu. Le praticien aussi, a besoin de ressentir et d'exprimer la gratitude. Tout travailleur sincère et consciencieux sait qu'aucun sentiment n'est plus précieux et n'élève davantage que celui de constater une guérison produite par des moyens spirituels. Et à mesure que la gratitude augmente, l'attente, la compétence spirituelle et la démonstration augmentent également. Nul ne devrait se contenter de moins que le développement continuel de la faculté de guérir.

Le praticien de la Science Chrétienne doit apprendre à conformer progressivement sa vie quotidienne au Principe divin. Il doit non seulement obéir scrupuleusement à chacun des commandements de Moïse, mais il ne doit cesser d'ajouter à l'intégrité et à la moralité les grâces de l'Esprit que renferment les Béatitudes et la métaphysique précise de “l'exposé scientifique de l'être” (Science et Santé, p. 468). De la sorte seulement la pensée peut être suffisamment élevée au-dessus de la matérialité pour attirer “tous les hommes à” Christ, la Vérité. Le traitement ne sera spirituellement puissant que dans la mesure où la pensée semblable à celle du Christ le rendra possible. Y a-t-il sur terre une vocation plus sacrée que celle d'essayer sincèrement de suivre fidèlement et progressivement l'enseignement du Maître chrétien?

Le praticien loyal n'est jamais indépendant de l'organisation de la Science Chrétienne. Il a besoin de rester en contact étroit et loyal avec L'Église Mère, et, si possible, avec une église filiale. Le Manuel de L'Église Mère doit être son guide constant s'il veut progresser dans la grande entreprise de vaincre les prétentions de la matière par le pouvoir de l'Esprit. Le travailleur loyal trouve dans les publications autorisées de la Science Chrétienne un grand fonds de connaissance spirituelle pure; et il borne son étude du sujet, comme le fait son patient, à ces publications autorisées.

Ainsi, par l'étude et par la pratique, le praticien, aussi bien que l'étudiant que l'on peut, pour le moment, appeler un patient, acquerra la faculté spirituelle de plus en plus grande de nier le mal et de démontrer le bien. La compétence mentale du patient augmentant sans cesse, il n'aura plus besoin d'être un patient; et quand toute croyance à l'erreur aura été extirpée, et que Dieu sera universellement reconnu comme Tout-en-tout, il n'y aura plus besoin de praticiens.

Celui qui se consacre à l'étude de la Science Chrétienne va joyeusement de l'avant. Il apprend que seuls l'Esprit et la création spirituelle sont réels. Il comprend que seules l'humilité, l'intelligence, la consécration, la croissance peuvent augmenter sa joie et le mener à une satisfaction et à une domination sans mesure.

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