Quand ils instituèrent le Jour d'Actions de Grâces, les Pères Pèlerins, reconnaissants envers Dieu de les avoir fait sortir d'une année qui avait paru pleine de dangers, exprimèrent leur gratitude pour la récolte du blé, aussi bien que pour la présence divine, qu'ils savaient être parmi eux. Il avait fallu beaucoup de labeur patient et dévoué pour défricher les terres, pour construire et protéger leurs humbles foyers, semer les graines et soigner les jeunes plantes avant que ne parût “le grain tout formé dans l'épi.”
Environ deux siècles plus tard, une femme courageuse, portée vers les choses de l'Esprit, Mary Baker Eddy, ayant une profonde reconnaissance envers Dieu pour l'avoir tirée de “la vallée de l'ombre de la mort,” consacrait non seulement un jour par an, mais tous les jours, aux actions de grâces envers Dieu. Elle passa bien des années à travailler avec patience et désintéressement, pour débarrasser la conscience humaine de l'amas de ronces et de chaume que sont les connaissances erronées et “la sagesse de ce monde,” qui “est une folie devant Dieu.” Non seulement il lui fallut enlever beaucoup de débris, mais il était non moins nécessaire de bâtir, de planter et de soigner, avant que ne commençât enfin à paraître “le grain tout formé dans l'épi,” fruit de son labeur incessant et dévoué, qui se manifesta dans la vie régénérée de milliers d'hommes. La Première Église du Christ, Scientiste, et ses nombreuses églises filiales dans le monde entier, La Société de Publications de la Science Chrétienne, le Collège Métaphysique, le Conseil des Conférenciers — toutes les activités de L'Église Mère — qui répandent les courants guérisseurs de la Vérité et de l'Amour, sont les fruits de sa vie de dévouement.
La reconnaissant comme Leader, les Scientistes Chrétiens apprennent, grâce à la consécration, à faire de chaque jour un jour d'actions de grâces envers Dieu pour Sa “bonté” et pour “ses miracles en faveur des enfants des hommes!” Tandis qu'autrefois, beaucoup d'hommes se demandaient de quoi ils devaient être reconnaissants, même un seul jour d'Actions de Grâces, la Science Chrétienne a révélé maintenant que les dons de Dieu sont si nombreux et si constants, qu'on ne saurait exprimer une gratitude suffisante tous les jours de toutes les années.
Tout Scientiste Chrétien apprend que lui aussi doit enlever de sa conscience beaucoup d'ivraie; que lui aussi doit ensemencer et soigner son champ mental, s'il veut récolter le fruit de son labeur: “l'amour, la joie, la paix, la patience, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance,” que saint Paul définit comme “le fruit de l'Esprit.” Ainsi il remercie Dieu sans cesse des semences de la Vérité que fournit la Science Chrétienne, et il sème et soigne, afin de pouvoir ramasser sa belle récolte spirituelle, qui a pour lui plus de valeur que toutes les richesses matérielles du monde. Ayant appris que la matérialité ne satisfait pas notre cœur affamé,— notre désir de paix, de bonheur, de compréhension,— le Scientiste Chrétien est reconnaissant envers Dieu pour la merveilleuse révélation et pour sa révélatrice, pour la Science Chrétienne, sa Découvreuse et sa Fondatrice, Mrs. Eddy. Car cette Science, bien comprise, appliquée et vécue, produit très abondamment “le fruit de l'Esprit.”
A la page 298 de son livre de texte, Science et Santé avec la Clef des Écritures, notre Leader écrit: “Le sens spirituel qui est en contradiction avec les sens matériels, implique l'intuition, l'espérance, la foi, la compréhension, la démonstration, la réalité.” A mesure que nous nous efforçons de vaincre les fausses croyances du sens matériel, et à chaque pas que nous faisons, il se fait un développement ordonné du bien. Commençant avec l'intuition qui nous dit qu'il y a un pouvoir suprême qui gouverne tous les hommes, celui qui étudie la Science Chrétienne éprouve bientôt l'assurance qu'il y a un moyen de sortir de ce qui avait semblé un labyrinthe de l'expérience humaine; son espérance grandit et se change en foi; il acquiert la conviction que lui aussi pourra prouver la toute-présence de Dieu. Alors vient la compréhension que Dieu est Amour, et que Sa bonté infinie est présente dès icibas et dès maintenant avec une abondance illimitée.
Pour un pareil étudiant la grande joie de vivre une vie heureuse, utile, pleine d'amour se manifeste naturellement dans des pensées, des paroles et des actions de gratitude, exprimées et exécutées comme évidence de la belle récolte qu'a donnée le grand Dispensateur de tout bien. Et il ne se contente pas de jouir égoïstement de ces fruits, mais il cherche sans cesse à les partager avec tous ceux qui sont prêts et disposés à les accepter. Et ainsi, il fait cette belle prière que nous trouvons dans la poésie de notre Leader: “Christ, mon Refuge” (Poems, p. 13):
“Ma prière est de faire chaque jour du bien
Aux tiens, pour toi;
Une pure offrande d'Amour,
Où Dieu me conduit.”
Aucun homme ne peut éviter d'être non seulement le gardien de son frère, mais aussi le frère de son frère.—
