A L'heure actuelle, des développements divers se font dans des terrains voisins de la religion. Il y a tout d'abord, dans les sciences naturelles, une réaction distincte contre la croyance que, par évolution, l'homme descend du singe. Au cours de l'année dernière, au moins trois savants, de réputation internationale dans ce domaine, ont émis des vues modifiées sur ce sujet. La plus récente de ces déclarations fut prononcée il y a quelques mois par le Dr. Henry Fairfield Osborn, lorsqu'il quitta la présidence de l'Association américaine favorisant l'Avancement des Sciences. Sans abandonner complètement la théorie de l'évolution, il fit remonter l'histoire de l'homme comme tel jusqu'à une antiquité à laquelle on n'avait pas songé depuis que les anthropologistes ont accepté la théorie darwinienne. De plus, il a virtuellement fait de l'intelligence la pierre de touche de la nature humaine. Ainsi, les journaux ont cité comme suit le Dr. Osborn: “L'anthropologie est forcée de partager avec la chimie et la physique des notions entièrement nouvelles sur l'espace et le temps. A mon sens, le cerveau humain est l'objet le plus merveilleux et le plus mystérieux de tout l'univers, et aucune période géologique ne semble trop longue pour en permettre l'évolution naturelle.”
Interprétant le cerveau humain comme intelligence, les Scientistes Chrétiens peuvent convenir que l'intelligence est l'objet le plus merveilleux de l'univers. Mrs. Eddy en a parlé comme étant “la qualité primordiale et éternelle de l'Entendement infini,” et dit au sujet de l'homme (l'homme réel): “Ce qui ne possède ni vie, ni intelligence, ni pouvoir créateur qui lui soient propres, mais qui reflète spirituellement tout ce qui appartient à son Créateur.” (Voir Science et Santé avec la Clef des Écritures, pp. 469, 475.) Dans ces citations, tirées du livre de texte de la Science Chrétienne, l'attention est attirée sur le mot “primordiale.” La Science Chrétienne enseigne que l'homme est éternellement distingué de toutes les autres créatures par le degré de son intelligence.
Le second développement qu'il faut mentionner ici est d'un ordre différent: c'est la propagation de l'athéisme. En ce moment même, l'athéisme se propage plus rapidement que toute autre forme de matérialisme. Cette menace à la religion demande à être activement opposée par tous les hommes pieux. Loin d'être circonscrit dans les limites de la Russie soviétique, ou d'être l'apanage d'une classe en un lieu déterminé, l'athéisme a partout ses propagandistes les plus actifs dans ce qu'on appelle la classe intellectuelle. Il y a notamment beaucoup d'auteurs et d'éducateurs qui ont accès à la pensée des jeunes et qui, directement et indirectement, leur enseignent l'athéisme au lieu d'une foi intelligente en Dieu.
Dans une certaine mesure, la prédominance de l'incrédulité à l'égard de Dieu peut être attribuée au fait qu'on s'est détaché, et cela dans une fausse direction, de ce qui fut la croyance presque universelle à une création décrétée. Cette croyance, basée sur la forme, non sur la substance, du premier document du livre de la Genèse, peut, sans irrévérence, être définie comme suit: la doctrine selon laquelle Dieu créa tout du néant par un ou six édits. Cette théorie littérale ne pouvait devenir finale. Pour durer, la foi en Dieu doit être tant intelligente que révérencieuse,— et la doctrine de la création décrétée ne l'était pas. Des vues différentes étaient, par conséquent, inévitables, soit meilleures, soit pires: l'athéisme en est une, la pire peut-être. Évidemment, ce bref historique n'explique pas toute l'incrédulité à l'égard de Dieu; il ne fait qu'ébaucher un seul aspect de l'irréligion dans son ensemble.
Il n'y a aucune bonne raison pour que l'échec de la théorie impérative soit suivi de l'athéisme. Cette théorie devrait avoir pour successeur, et elle l'a, un concept meilleur du créateur et de la création: c'est même le véritable concept qui est en voie de lui succéder. La Science Chrétienne offre cet enseignement meilleur et la vérité sur le sujet en question; d'après elle, le créateur est le Principe divin, l'Entendement divin, et la création, telle qu'elle est expliquée dans le même livre de texte (pp. 502, 503), “consiste dans le déroulement d'idées spirituelles et leurs identités qui sont renfermées dans l'Entendement infini et pour toujours réfléchies.” Voilà des définitions sur lesquelles des hommes intelligents et respectueux peuvent être d'accord.
Malgré tout ce que l'on pourra dire, tous ceux qui réfléchissent ont une notion quelconque du créateur et de la création. Chacun admet du moins une cause intelligente plus haute que lui-même, et une causation correspondante. Le fait le plus fondamental de l'expérience humaine est la conscience. Elle doit nécessairement avoir une cause. L'avènement d'une bonne pensée dans la conscience doit être un exemple de causation. Où donc est la cause de la vraie conscience? La Science Chrétienne attribue toute causation à Dieu, à l'Entendement divin. Cette Science Le regarde comme étant la cause, le Principe, de la conscience et de tout ce qui est réel. Cet enseignement est conforme à la Bible et absolument révérencieux. Il est identique à ce que Paul exprimait en disant: “Ce n'est pas que, par nous-mêmes, nous soyons capables de penser quelque chose qui nous viendrait de nous-mêmes, mais notre capacité vient de Dieu.”
