“Venez et raisonnons ensemble! dit l'Éternel [version biblique anglaise]. Quand vos péchés seraient comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige; quand ils seraient rouges comme l'écarlate, ils deviendront blancs comme la laine.”
Quelle magnifique requête que celle-ci: venir et raisonner avec Dieu! Elle n'éveille aucune idée de contrainte, mais simplement une affectueuse et tendre recommandation de s'arrêter un instant au milieu de la hâte, et souvent, de la tension des soucis de l'expérience quotidienne, pour penser aux choses qui sont spirituelles et résoudre avec calme et méthode tout problème qui paraît s'imposer à nous, et de le faire en nous basant sur un raisonnement juste, qui part du fait tout-important que Dieu est Tout-en-tout.
Il se peut qu'un malade, sur son lit de douleur ne voie pas tout de suite qu'un système de raisonnement peut lui être utile ou améliorer son état. Peut-être aura-t-il, dans certains cas, déjà essayé de raisonner pour justifier sa maladie — tâche impossible, comme on l'apprend dans la Science Chrétienne. D'autres ont adopté un autre point de vue et émis l'opinion que la maladie est l'effet de la volonté de Dieu, et que, par conséquent, elle ne doit pas être combattue. Il y a divers autres arguments fondés uniquement sur ce qu'on appelle l'intelligence humaine, et qui ne portent guère de fruits s'ils en portent. Ils ne ressemblent en rien au raisonnement dont il est question dans ce passage de la Bible: “Venez et raisonnons ensemble;” car ce raisonnement implique la compréhension spirituelle, et constitue le seul vrai moyen d'atteindre le royaume des cieux, c'est-à-dire l'harmonie. Si dans notre pensée nous considérons Dieu, comme le créateur de tout ce qui existe réellement, nous ne pouvons manquer d'arriver à être conscients de la Vérité, de la Vie et de l'Amour, qui ne renferment pas une seule trace de péché, de maladie ou de peine. C'est cette conscience qui apporte la guérison, soit de la maladie, de la peine, de la condamnation de soi, de la pitié de soi et de la pénurie.
Raisonner juste, selon le dictionnaire de Webster, c'est penser juste. Pour une époque qui se débat dans les arguments trompeurs du sens matériel, l'habitude de penser juste offre le seul moyen de sortir de la mondanité. La reconnaissance sincère de milliers de gens, dont le nombre augmente sans cesse, va continuellement vers Mary Baker Eddy, Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne; car c'est elle qui fut à même de discerner et d'interpréter de nouveau pour le monde le mode de raisonner que Christ-Jésus employa avec une efficacité complète pour guérir et sauver l'humanité. Est-il étonnant, dès lors, que les Scientistes Chrétiens aiment et honorent leur Leader pour avoir fait des efforts infatigables à la recherche de la vérité qui affranchit les hommes?
Un étudiant en mathématiques ne peut espérer résoudre un problème d'arithmétique élémentaire s'il part de la notion erronée que deux et deux font cinq. Et celui qui étudie la Science Chrétienne ne peut espérer arriver à un résultat tant qu'il sera victime de l'illusion que tout ce qui semble être inharmonieux dans la vie a quelque chose de commun avec la réalité. Si la raison prend comme point de départ que Dieu et Son univers sont les seules réalités, la voie est ouverte à la destruction de tout ce qui est dissemblable à Dieu, qui est le bien; car l'harmonie étant réelle, l'inharmonie doit, de toute nécessité, être irréelle.
“Venez et raisonnons ensemble,” dit tout bas à la conscience la “voix douce et subtile” de la Vérité. Dans le passage souterrain, dans le train, à la maison, au bureau, ou en quelque lieu que se manifeste la discorde sous forme de crainte, de chagrin, de souci, d'égoïsme ou de maladie, il est besoin de raisonnement spirituel calme et méthodique. Ceci n'implique pas la discussion avec le prochain, mais la pensée recueillie en harmonie avec la vérité.
Saint Paul raisonna avec les Grecs et avec les Juifs dans la synagogue pour les convaincre de Dieu. Et devant Félix il “parlait de la justice, de la tempérance et du jugement à venir,” ainsi que nous le lisons dans les Actes des Apôtres. Dans tout le Nouveau Testament, on voit que la pensée juste est le principal facteur dans l'œuvre de guérison des prophètes. Cependant, il faut distinguer entre le raisonnement spirituel et le soi-disant raisonnement humain. Le raisonnement spirituel repose sur la vérité et abandonne tout à Dieu, tandis que le raisonnement humain est symbolisé par les sacrificateurs qui discutaient entre eux pour décider quelle serait la meilleure manière de compromettre Jésus afin de le perdre. Le raisonnement spirituel assure le pouvoir divin, tandis que le raisonnement humain entraîne la perte du pouvoir.
“La raison humaine et la religion sont lentes à reconnaître les faits spirituels, et elles continuent par conséquent à faire appel à la matière pour écarter l'erreur que l'entendement humain seul a créée,” dit Mrs. Eddy à la page 173 du livre de texte: Science et Santé avec la Clef des Écritures. Elle répond aussi à la question de savoir ce qu'il faut considérer pour s'affranchir des soi-disant lois de la matière, lorsqu'elle dit (id., p. 170): “La causation spirituelle est l'unique question à considérer, car plus que toute autre question, la causation spirituelle a trait au progrès humain. Il semble que notre siècle soit prêt à aborder ce sujet, à méditer tant soit peu la suprématie de l'Esprit, et à toucher au moins le bord du vêtement de la Vérité.” C'est par la pratique de la pensée spirituelle que Mrs. Eddy fut mise à même de donner au monde le livre de texte de la Science Chrétienne.
Quand l'étudiant a avancé, même de quelques pas, dans le chemin de la Vérité, ses désirs deviennent plus spirituels. Mais il n'atteint pas d'un seul bond les hauteurs de la compréhension spirituelle: pas à pas, grâce à l'obéissance, la nature de Dieu se révèle à ceux qui veillent et qui attendent. Les périodes de paix deviennent de plus en plus fréquentes et sont de plus en plus longues à mesure que l'étudiant avance dans sa compréhension de Dieu; et de nouvelles voies s'ouvrent à lui avec des horizons plus larges et plus nobles, lui faisant signe d'avancer — d'avancer toujours. Le chemin est plus facile à franchir, et la proximité de Dieu devient plus apparente et plus belle à contempler, à mesure que s'acquière la pratique de penser juste avec persistance.
