Webster, dans son dictionnaire, définit le mot “position” en partie comme suit: “Manière ou façon d'envisager quelque chose; attitude mentale; la base ou le point de vue adopté touchant un sujet particulier.” D'après cette définition, la position est une condition ou un état mental. Le genre humain a longtemps regardé la position comme quelque chose d'entièrement matériel, comme un emploi matériel ou une place matérielle. Si quelqu'un fait allusion à sa position dans les affaires ou dans le monde, on comprend en général par là qu'il occupe sa position avec l'aide et le consentement d'autres personnes, qui ont des positions soit inférieures soit supérieures, et qui occupent la leur comme il occupe la sienne. C'est pourquoi nous entendons parler de positions offertes en présent, données comme récompenses, ou obtenues suivant telle autre des méthodes tortueuses de l'entendement mortel.
La position est aussi regardée comme une chose qui peut se perdre ou être enlevée à tout moment. Aussi, les hommes craignent-ils d'être déplacés pour être remplacés par d'autres, ils craignent que la stagnation des affaires leur fasse perdre leur position ou du moins les en sépare pour un temps. Ils considèrent leur position comme une place matérielle fort incertaine et accompagnée de danger, place qu'ils occupent temporairement, mais qu'ils risquent à tout moment de perdre par suite de circonstances sur lesquelles ils n'ont aucun empire.
Or, dans la Science Chrétienne, nous apprenons que tout est Entendement; que l'Entendement est Dieu, et que l'homme est l'image, l'idée ou le reflet de l'Entendement, de Dieu. De plus, nous constatons que l'homme occupe cette position comme image, idée ou manifestation de l'Entendement divin en vertu de sa parenté avec l'Entendement. Si donc, comme le dit Webster, la position est une “attitude mentale” ou un “point de vue,” n'est-il pas clair que notre position est entièrement mentale, que c'est un état d'entendement? Nous constatons ainsi que non seulement notre position est déterminée par notre attitude mentale, mais que notre attitude mentale est notre position, et que notre position s'améliore seulement lorsque notre attitude est rectifiée.
L'attitude de l'homme réel est son rapport avec Dieu, l'Esprit. Dans The People's Idea of God (pp. 2, 3), Mrs. Eddy dit: “Dans la proportion où la croyance des hommes en Dieu a, dans tous les âges, été dématérialisée et rendue moins finie, leur Divinité est devenue bonne; non plus un tyran personnel ou une image de fonte, mais la Vie, la Vérité et l'Amour divins,— la Vie sans commencement ni fin, la Vérité sans déviation ni erreur, et l'Amour universel, infini, éternel. Cette idée plus parfaite, constamment maintenue devant l'entendement des hommes, aura nécessairement une influence bénigne et exaltante sur le caractère des nations comme sur celui des individus, et élèvera finalement l'homme jusqu'à la compréhension que nos idéals forment nos caractères,— qu'un homme est ‛tel sont les pensées dans son âme.’ ”
N'est-il pas clair, alors, que la position de chacun est entièrement déterminée par sa compréhension de l'Entendement divin? Qu'il est insensé de regarder notre position comme matérielle ou comme dépendant du caprice d'un autre, puisque la vraie position est chose entre chacun de nous et Dieu! Nous nous plaçons nous-mêmes dans notre propre position par la condition de nos pensées, par notre attitude envers Dieu, envers la Vérité et l'Amour, et envers nos semblables. Notre position est notre point de vue; par conséquent, soyons sûrs que le point de vue est correct, et la position prendra soin d'elle-même.
Supposons que plusieurs candidats aspirent à une charge officielle. Chacun d'eux déclare sa position, sa plate-forme, son point de vue. Chacun informe le public de son attitude mentale à l'égard des devoirs qui accompagnent le poste. Celui qui montre que sa compréhension de la position, devoirs et des exigences qu'elle comporte, est le plus d'accord avec ce que sont réellement ces demandes, est logiquement l'homme digne de cette situation. Par sa juste compréhension et son courage, il se place lui-même dans cette position. Dans un certain sens, il s'élit lui-même à cet emploi. Ainsi, les élus de Dieu sont ceux qui comprennent pleinement leur parenté avec Dieu et qui modèlent leurs vies sur cette compréhension.
C'est donc notre juste compréhension de la Vérité ou notre notion erronée qui justifie notre position ou condition présente. En d'autres termes, notre attitude mentale et notre position sont une seule et même chose. Il doit être évident dès lors que notre vraie position ne peut pas plus être enlevée ou perdue que ne le peut notre compréhension de Dieu. Mais assuronsnous que notre position mentale est juste et honnête. Les premiers chrétiens se déclarèrent en faveur de la vérité, et ne se plaignirent ni des persécutions ni des injures. L'apôtre Paul se complaisait dans la persécution et les outrages, déclarant que rien ne pouvait le séparer de l'amour de Dieu. D'amples honoraires ou un poste de pompe et de pouvoir terrestres, ne nous assurent nullement la position qui nous revient. En réalité, ces choses peuvent parfois nous empêcher d'être à notre place légitime. Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 42), Mrs. Eddy dit: “Pour ‛l’homme de douleurs' les honoraires et la popularité ne constituaient aucun danger.” Si nous nous contentons des honoraires et de la popularité, ou que nous soyons mécontents de ne pas les avoir, nous pouvons être sûrs que nous ne comprenons pas le vrai rapport qu'il y a entre Dieu et nous et que, par conséquent, nous ne sommes pas dans notre vraie position.
La matière ne peut jamais être la norme pour mesurer les choses spirituelles. Dire que notre position légitime repose sur une augmentation de matière ou sur un changement de lieu, équivaut à dire que l'omnipotence de Dieu dépend de conditions matérielles. Les expériences d'Élie au désert, des jeunes captifs hébreux dans la fournaise ardente, de Daniel dans la fosse aux lions, de Pierre en prison, de Paul naufragé et en outre prisonnier — tous ces faits réfutent cette supposition erronée; ils illustrent aussi la vérité de la domination spirituelle de l'homme sur les obstacles matériels; ils montrent que l'homme est capable de se placer dans la bonne position, l'attitude mentale, qui est son rapport avec Dieu, et d'y demeurer sans être atteint par la faim, la chaleur, la férocité de l'entendement mortel, les barreaux, les chaînes ou les tempêtes de l'adversité. Cherchons donc à augmenter, non pas nos possessions matérielles et notre popularité, mais notre compréhension de Dieu, de l'Entendement divin. L'homme est “tel que sont les pensées dans son âme.”
Chacun se trouve dans une position qui est le résultat direct de sa notion concernant Dieu et l'homme. Améliorons donc ces notions, et le sens de position s'améliorera certainement. Nous devons perfectionner notre notion de Dieu, car notre notion du vrai moi spirituel repose sur notre notion de Dieu. Notre position, répétons-le, est donc notre attitude envers Dieu, notre point de vue, notre condition mentale. Elle est entièrement déterminée par notre propre mode de penser, et n'est point à la merci du caprice ou des circonstances. La compréhension de la position de l'homme réel, voilà ce que nous devrions nous efforcer d'atteindre. Nous pourrions bien adopter comme attitude ou plate-forme, “l'exposé scientifique de l'être,” qui se trouve à la page 468 de Science et Santé, et le passage corrélatif dans I Jean 3:1‒3. Si nous modelons nos actes sur ce programme; si nous prenons cette position et que nous la maintenions,— nous habiterons certainement “dans la retraite du Très-Haut” et nous reposerons “à l'ombre du Tout-Puissant;” nous constaterons alors que nous sommes élevés au-dessus des croyances matérielles jusque dans le domaine de l'Esprit, le royaume des cieux.
