L'étudiant de la Science Chrétienne s'émerveille souvent en constatant le courage de Mrs. Eddy, elle qui découvrit la Science Chrétienne et fonda le mouvement de la Science Chrétienne. Avant sa grande découverte, comme tant d'autres chrétiens, Mrs. Eddy admettait d'une façon générale la totalité de Dieu; mais c'est elle qui découvrit ce qu'implique la totalité de Dieu, savoir, le fait que le bien est infini et le mal irréel. Après la découverte elle effectua de nombreuses démonstrations de ces faits, en détruisant bien des croyances pernicieuses ou erronées qui s'extériorisent sous forme de ce que les hommes appellent la maladie et le péché; de sorte que Mrs. Eddy prouva d'une manière conclusive que la compréhension de la totalité du bien et de l'irréalité du mal détruit ces afflictions.
On ne saurait trop estimer la découverte de Mrs. Eddy: elle en montre elle-même sans cesse l'importance à ses lecteurs dans chacun de ses écrits sur la Science Chrétienne. Maintes et maintes fois elle dit que Dieu, le bien, est infini; et elle appuie constamment sur la conclusion qu'elle tire de cette vérité, savoir que le mal est irréel. Et ceci a pour but d'amener la pensée de l'étudiant à s'arrêter naturellement et habituellement à la vérité spirituelle, afin qu'il puisse ainsi s'élever au-dessus des croyances erronées du sens matériel. Mrs. Eddy vit très clairement la valeur de sa découverte pour l'humanité. Elle put donc déclarer à la page 92 de Science et Santé avec la Clef des Écritures: “Avant que n'apparaisse le fait concernant l'erreur —à savoir, son néant — le besoin moral ne sera pas rempli, et le pouvoir de réduire l'erreur au néant fera défaut.”
C'est donc une obligation morale de percevoir le néant du mal. Autrement, il n'est pas possible au point de vue scientifique de détruire les conditions erronées, soit la maladie soit le péché. Les Scientistes Chrétiens saisissent-ils pleinement la signification des paroles de Mrs. Eddy que nous venons de citer? La tentation est d'oublier la totalité de Dieu, le bien, et de considérer le mal comme s'il était réel. Aussi le mal prétend-il continuer à exercer son influence destructive, nuisant aux mœurs, à la santé, au bonheur et à la paix des hommes. Il n'y a qu'un moyen de réussir à combattre ceci, c'est d'en comprendre le néant. Et ceci s'effectue par la prière humble et l'affirmation réitérée de la vérité. Ce sont ceux qui ont le cœur pur qui voient Dieu et peuvent réaliser Sa totalité et sa perfection; ce sont ceux qui ont le cœur pur qui, grâce à la réalisation de la totalité, possèdent “le pouvoir de réduire l'erreur au néant.”
Cette question a un côté très pratique; car, ainsi que nous l'avons déjà indiqué, c'est en vertu de la compréhension de la totalité de Dieu et du néant du mal que l'on guérit la maladie et le péché dans la pratique de la Science Chrétienne. Tout malade se laisse plus ou moins tromper par les croyances matérielles erronées. Il a accepté quelque fausse suggestion, et cette suggestion prétend être sa propre pensée. Il en arrive ainsi à se croire malade ou infirme; mais, ainsi que le montre la Science Chrétienne, il est la victime de l'erreur. Quel sera son remède? Il devra s'élever vers Dieu, la source de tout être véritable; il devra apprendre à connaître la nature parfaite de Dieu; il faut qu'il apprenne à connaître la parfaite création spirituelle de Dieu, l'homme, l'image et la ressemblance de Dieu; il devra percevoir la nature tout à fait irréelle du mal — alors il sera en état de nier la maladie, et elle disparaîtra. Notre Leader vénérée écrit à la page 406 de Science et Santé: “Nous pouvons nous élever, et nous nous élèverons finalement jusqu'à nous prévaloir en tous points de la suprématie de la Vérité sur l'erreur, de la Vie sur la mort, et du bien sur le mal; et cette croissance continuera jusqu'à ce que nous arrivions à la plénitude de l'idée de Dieu, et que nous ne craignions plus de devenir malades ni de mourir.”
“Le monde passe, avec sa convoitise, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement,” écrit saint Jean dans sa première épître. Combien le bien-aimé disciple du Maître doit avoir clairement vu la nécessité d'acquérir la spiritualisation de la pensée pour vaincre le monde — l'erreur! Et qu'est-ce que c'est que faire la volonté de Dieu, sinon comprendre l'activité perpétuelle du bien, et en faire la démonstration? Le monde du sens matériel, avec tout son semblant de mal, passera ou sera vaincu, dans la proportion même où l'on permettra au sens spirituel — au sens qui perçoit la totalité et l'omnipotence du bien — de prévaloir et de dominer dans nos vies.
Le mal semble souvent formidable, et nombreuses sont les formes qu'il semble revêtir. Ses efforts hypothétiques sont toujours d'hypnotiser les hommes, et par conséquent de les régir à leur détriment, et de leur faire croire, lorsqu'ils sont sous l'influence de l'hypnotisme, que cet état est permanent. Ce dernier ne peut être rompu que lorsque ceux qui sont apparemment sous son influence se rendent compte de la totalité de Dieu et du néant du mal, qu'ils perçoivent avec une compréhension éclairée qu'il ne faut pas admettre que le temps est un agent réel, capable de retarder le renversement du mal. La chose qu'il importe le plus de savoir, c'est le néant de l'erreur; et la Science Chrétienne nous convainc de ceci en nous donnant la certitude de la totalité de Dieu, le bien.