Quel est le Scientiste Chrétien qui n'éprouve pas beaucoup de réconfort et de joie en lisant le récit de la provision de manne qui descendit sur les enfants d'Israël à l'heure où leur besoin était si grand! C'était une preuve de la sollicitude et de la providence affectueuses du Père envers Ses enfants. Et qui de nous n'a pas appliqué et prouvé dans son expérience, du moins dans quelque mesure, les leçons qu'ont apprises ceux qui ont erré dans le désert à cette époque-là! Nous avons eu, la plupart d'entre nous, des expériences du même genre, et nous avons, par conséquent, bien des raisons pour être reconnaissants; aussi sommes-nous désireux d'exprimer notre appréciation. La promesse de la provision quotidienne n'a jamais manqué lorsque les vérités concernant Dieu et l'homme ont été appliquées avec intelligence; et la Science Chrétienne exige de ses étudiants qu'ils vivent et progressent, afin de pouvoir démontrer une mesure toujours plus grande de santé et d'harmonie.
Il y a beaucoup à gagner à faire une étude approfondie de la provision de manne que reçurent les enfants d'Israël. Quelquefois nous terminons notre étude de cette leçon en nous disant avec satisfaction que le besoin fut rempli et que tout allait bien. Ensuite nous en appliquons autant à notre expérience, et ne faisons par conséquent pas une démonstration aussi complète que nous le pourrions: nous ne nous rendons pas compte de l'abondance de biens qui devrait venir à ceux qui sont fidèles. Les enfants d'Israël ne se nourrirent pas indéfiniment de manne; ils ne la reçurent que pendant qu'ils étaient dans le désert. Il est dit dans le récit de l'Exode: “Ils ont mangé de cette manne jusqu'à leur arrivée aux frontières du pays de Canaan.” Après cela, nous lisons qu'ils mangèrent “des produits de la terre de Canaan.”
Tout étudiant fidèle de la Science Chrétienne a progressé et fait quelques pas hors de l'Égypte des croyances matérielles, mais beaucoup d'entre nous n'ont pas fait tous les progrès qu'ils auraient dû faire. Quelques-uns d'entre nous sont peut-être encore soutenus par la manne de leur expérience du désert, alors qu'ils devraient avoir atteint la terre promise. Notre terre promise est la compréhension de la manière de démontrer une abondance de biens par l'application exacte et intelligente des enseignements de notre Leader, Mrs. Eddy; et une étude continue de la Bible et de ses œuvres nous mènera sûrement dans cette terre promise.
Peut-être vient-on d'avoir eu un grand chagrin, et est-on reconnaissant d'en être sorti. S'est-on rendu compte que la joie constante achève la démonstration? Peut-être a-t-on ressenti la guérison physique et est-on reconnaissant. Mais si la guérison n'est pas encore complète, et si la manifestation de l'ancienne maladie se prolonge, c'est peut-être parce qu'on trouve encore trop de satisfaction à rester dans l'expérience du désert pour aller vers la terre promise et la démonstration complète. Lorsqu'une démonstration n'est pas complète, il ne devrait jamais y avoir dans la pensée du Scientiste Chrétien fidèle aucune condamnation ni de soi-même ni d'un autre, mais il faudrait se réveiller et voir la nécessité d'être plus actif pour arriver à l'état complet. Il est bon et juste d'être reconnaissant de la mesure de Science que nous avons démontrée; mais il n'est pas bon de limiter Dieu, selon la croyance, en se contentant de la démonstration partielle.
Une compréhension progressive de la Vérité telle que l'a enseignée Mrs. Eddy n'a jamais manqué, lorsqu'elle a été appliquée exactement, de nous faire sortir d'un sens limité de moyens de subsistance nécessaires pour subvenir chaque jour aux besoins humains. Une expérience continue de l'insuffisance de moyens de subsistance est une expérience de désert; et elle est peut-être due à l'apathie d'une fausse paix que donne l'absence de la vraie souffrance. A la page 597 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mrs. Eddy définit “désert” en partie, comme “le vestibule où le sens matériel des choses disparaît, et où le sens spirituel déroule les grands faits de l'existence.” Manifestement, alors, un étudiant vigilant de la Science Chrétienne ne désire pas rester indéfiniment dans ce “vestibule,” ni négliger de progresser activement vers les plus grandes joies.
Dans son expérience humaine, Mrs. Eddy avança jusqu'à la réalisation d'une abondance de biens qui lui permit de maintes façons de faire beaucoup de bien aux autres dans de grandes choses et dans de petites. Si, dans notre expérience, nous n'avons que suffisamment pour nous-mêmes, nous ne connaissons pas la joie de donner aux autres. Notre Leader ne s'attendait pas à ce que les Scientistes Chrétiens restent dans un état d'appauvrissement. Elle a écrit à la page ix de la Préface de Miscellaneous Writings: “Dans les premiers temps de l'histoire de la Science Chrétienne, parmi les milliers d'étudiants que j'avais, il y en avait peu qui eussent de la fortune. Aujourd'hui, les Scientistes Chrétiens ne sont pas indigents; et leurs fortunes qui leur donnent le bien-être sont acquises par suite de leurs guérisons morales, physiques et spirituelles de l'humanité.” Et à la page 14 du livre intitulé: Rudiments de la Science Divine, elle dit: “Si les étudiants des cours primaires sont encore sans ressources, c'est leur propre faute, et cet insuccès même, les rend inaptes à entrer dans les cours supérieurs.”
Les Scientistes Chrétiens n'ont pas pour but une fin matérielle, mais ils ne continuent pas non plus dans une expérience qui exprime le manque. En niant mentalement et avec persistance la prétention mesmérique de l'insuffisance du bien, et en travaillant diligemment à notre guérison et à celle des autres, nous amènerons certainement la démonstration. Seule la négligence que nous mettons à étudier soigneusement et à faire correctement notre travail mental peut retarder notre croissance spirituelle, et retenir ainsi notre avancement vers des conditions plus heureuses, plus saines et plus joyeuses de la vie. Nous ne pouvons nous contenter que de la démonstration la plus complète de la bonté de Dieu.
Nous devons nous souvenir que la promesse miséricordieuse et réconfortante de Dieu est celle-ci: “Quand tu traverseras les eaux, je serai avec toi; quand tu franchiras les fleuves, ils ne t'engloutiront point. Quand tu passeras au milieu du feu, tu ne seras pas brûlé et la flamme ne te consumera pas.” Les mots “traverseras” et “passeras au milieu” sont significatifs. Ils exigent que nous agissions de manière à progresser et à sortir de nos difficultés plutôt que de continuer à les endurer avec un sens erroné de résignation ou une paix commode de l'entendement mortel.
Quand nos démonstrations ne sont pas complètes, reconnaissons-le et allons réclamer notre terre promise. Faisant activement, pour l'atteindre, des efforts efficaces, nous réaliserons le bien au delà de notre attente, tandis que nous sommes de plus en plus reconnaissants, en poursuivant notre chemin, de la protection et de la direction journalières, et d'une compréhension croissante de la nature infinie de Dieu et de l'abondance illimitée de Sa bonté.