La question se pose souvent relativement à ce qui constitue le vrai succès. Est-ce l'accumulation des possessions matérielles? Est-ce la domination ou la supériorité personnelle exercée sur les hommes au moyen de quelqu'un des divers desseins de la vie politique, sociale, civile ou professionnelle? En questionnant ceux qui ont réussi dans ce sens, nous trouvons que la réponse est négative dans la majorité des cas. Aucun bonheur réel et permanent n'a été acquis de la sorte; au fait, les résultats étaient loin d'être satisfaisants. Pouvons-nous qualifier succès, dans le sens le plus vrai et le meilleur, quelque chose qui n'est pas substantiel et permanent? Jésus nous donna la parabole de l'homme qui amassait des trésors pour lui-même, mais qui n'était pas riche en Dieu. Nous lisons que Dieu lui dit: “Insensé, cette nuit même ton âme te sera redemandée; et ce que tu as préparé, pour qui cela sera-t-il?” Jésus définit le vrai succès lorsqu'il déclara: “Le prince de ce monde vient et il n'a rien en moi.” Ceci voulait dire qu'il avait complètement vaincu le moi; et naturellement il ne restait rien dans sa conscience qui répondît à la tentation du monde, de la chair ou du diable.
Dans le livre de Josué nous trouvons ce merveilleux conseil: Que ce livre de la loi ne s'éloigne point de ta bouche; médite-le jour et nuit, aie soin d'agir conformément à tout ce qui y est écrit; car alors tu réussiras dans tes entreprises, alors tu seras heureux."
Les hommes sont portés à croire que leurs difficultés, leurs échecs, sont causés par les circonstances, les conditions, l'entourage où ils se trouvent, alors qu'en réalité ceux-ci sont dus à leur manque de connaissance relative à Dieu. Par conséquent, en travaillant à nos problèmes journaliers, quels que soient leur nom ou leur nature, le point important est que nous acquérions une plus grande mesure de Vérité, que nous ressemblions davantage à Dieu, que nous saisissions plus clairement la toute-présence de l'Unique infini. Nos difficultés viennent, dans une grande mesure, du fait que nous les affrontons comme si elles étaient des réalités. Jésus, qui connaissait l'irréalité et l'impuissance du mal sous toutes ses formes, dit: “N'ayez point de peur!” Le fait est que le mal n'a point le pouvoir d'influencer notre vie, et ne peut en aucune façon intervenir dans notre harmonie, notre prospérité ou notre succès.
En s'efforçant d'accomplir ce que le monde nomme succès, l'humanité semble souvent ne tenir aucun compte des droits et des prérogatives d'autrui. Avec quelle sublimité, quelle beauté notre Leader fait face à cette situation lorsqu'elle dit à la page 239 de Science et Santé avec la Clef des Écritures: ”Que l'on comprenne bien que le succès dans l'erreur est la défaite dans la Vérité;” de plus, elle dit à la page 372: “La matière ne réussit pour un temps qu'en se paradant déguisée dans les vêtements de la loi.” Un terme dont on fait un très mauvais usage, c'est le mot “loi,” interprété du point de vue du soi-disant entendement humain; car la seule loi qui existe en réalité, c'est la loi de Dieu. Il est dit aussi à la page 45 que “Jésus vainquit tout obstacle matériel, surmonta toute loi de la matière, et sortit de son lugubre lieu de repos, couronné de la gloire d'un succès sublime, d'une victoire éternelle.” Et pourtant, pour atteindre cela il n'employa aucun des systèmes du monde qui sont considérés aujourd'hui comme essentiels pour démontrer le succès. Dans Jérémie nous lisons ceci: “Celui qui acquiert des richesses par la voie de l'injustice est comme une perdrix couvant des œufs qu'elle n'a point pondus; au milieu de ses jours, il doit tout abandonner et sa fin fait reconnaître en lui un insensé.” Et Jésus demanda: “Que servirait-il à un homme de gagner le monde entier, s'il perdait son âme?” ce qui nous montre d'une manière concluante que le succès ne sert de rien si l'on n'y arrive par la compréhension spirituelle.
Dans la Science Chrétienne nous apprenons qu'il faut surmonter l'erreur dans notre propre mode de penser avant de parvenir avec succès à la domination sur les sens et le moi. Nous devons nous efforcer de purifier notre pensée de tout ce qui obscurcit le sens spirituel, qui intercepte la réflexion parfaite de l'Entendement divin ou qui en obstrue la voie. Nous en arrivons à mieux comprendre que l'homme est tel qu' “il fait son calcul en lui-même;” que les pensées ont le pouvoir de faire du bien ou du mal, tant à nous-mêmes qu'aux autres, en proportion de leur vérité ou de leur fausseté. C'est un truisme établi qui dit que “ce que l'homme aura semé, il le moissonnera aussi.” Si la semence est l'égoïsme, la malhonnêteté et la sensualité, la récolte sera la limitation, la maladie, et finalement la mort. Si, au contraire, nos pensées et nos actes sont purs, honnêtes et désintéressés, des émanations ou des réflexions de l'Entendement divin, les résultats seront nécessairement le bonheur, la prospérité, la santé et l'harmonie, preuves évidentes du vrai succès. La loi éternelle de Dieu agit toujours pour remplir les besoins individuels. C'est la loi perpétuelle, vivante, aimante, destinant à chaque homme des récompenses ou des résultats selon son obéissance à cette loi, qui ne pourra jamais être pervertie ni rendue nulle et non avenue. Dans les Proverbes nous lisons ceci: “Quand l'Éternel prend plaisir aux voies d'un homme, Il réconcilie même ses ennemis avec lui.”
