Deux personnes qui cherchent à marcher sur les traces de Christ-Jésus, le grand Exemple de la Vérité, ne suivent pas exactement le même sentier humain. Au point de vue humain, il semble souvent qu'une personne se trouve face à face avec des problèmes beaucoup plus difficiles qu'une autre; mais ce qui semble être un état très discordant pourra ne pas être plus difficile pour celui qui s'efforce d'en voir l'irréalité qu'une soi-disant inharmonie insignifiante essayant d'irriter et de tourmenter la vie d'un autre qui aspire à la paix. C'est la mesure de victoire à remporter qu'il faut considérer; et ce qui est réellement nécessaire, c'est de voir que nous sommes tous capables de faire face à toute expérience qui se trouve sur notre route. Rien ne saurait jamais être trop grand ni trop insignifiant pour les efforts que nous faisons avec dévouement; et chaque victoire est la part que nous avons à prendre au travail du salut du monde pour le délivrer de sa croyance au péché, à la maladie et à la mort, et elle est nécessaire à l'avancement dans le trajet du sens à l'Ame.
Notre bien-aimée Leader, Mary Baker Eddy, a révélé le moyen de l'accomplir; et les Scientistes Chrétiens ont prouvé que l'étude de ses écrits et la démonstration de la vérité qu'ils renferment apportent la guérison et le réconfort même à celui qui est affligé de la soi-disant maladie incurable la plus opiniâtre.
Mrs. Eddy dit à la page 242 de Science et Santé avec la Clef des Écritures: “L'amour de soi est plus opaque qu'un corps solide.” L'amour de soi est assurément un piège et une illusion, un obstacle dans le chemin de plus d'un qui en écoute les prétentions subtiles. C'est cet amour du moi matériel, un moi que l'on croit séparé de Dieu, le créateur de tout bien, un moi qui s'imagine avoir le pouvoir de créer et de dominer! C'est la croyance à ce faux moi qui rend la lutte si difficile; car si nous sommes dégagés de l'amour du moi, nous ne pouvons être blessés ni atteints par “la fronde et les flèches” de l'entendement mortel. Les nuages du sens personnel n'existent pas pour celui qui se connaît et qui connaît les autres en tant qu'émanations de l'Amour divin.
Un étudiant de la Science Chrétienne pourra se demander pourquoi il trouve tant de difficultés et de tentations sur sa route. Peut-être a-t-il pensé, lorsqu'il a commencé à étudier cette grande vérité, qu'il se sentirait exempt de toute anxiété concernant pareilles choses, et il lui semble parfois qu'il n'est pas plus tôt débarrassé d'un ennui qu'il s'en présente un nouveau. Le découragement essaye de pénétrer lorsqu'il se sent chargé et accablé, lorsque la souffrance lui semble très réelle, lorsqu'il lui paraît très difficile de pardonner et d'oublier! Mais c'est dans ces moments-là qu'il doit aller de l'avant avec une foi inébranlable, et apprendre en ce faisant à comprendre ces paroles de l'apôtre: “Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur. Oui, je le dirai encore: Réjouissez-vous!” Nous pouvons vraiment nous réjouir d'avoir les moyens de dissiper ces fausses suggestions, et nous pouvons dès maintenant déclarer qu'elles ne font aucunement partie de l'enfant de Dieu, notre vrai moi. Puissions-nous rejeter l'orgueil, la propre pitié et le ressentiment, et nous réjouir de l'affranchissement qui vient à celui qui a renoncé à essayer de résoudre les choses à sa façon, et puissions-nous reconnaître la filialité divine en sacrifiant le matériel pour le spirituel, et à permettre ainsi à l'Amour divin à régner avec suprématie. Il est inutile de nous décourager, mais nous avons de bonnes raisons pour nous réjouir lorsque ces opportunités nous viennent de prouver notre foi par nos œuvres.
Notre grand Maître a été tenté comme nous, sans commettre aucun péché. Le désert a vraiment été pour lui “le vestibule où le sens matériel des choses disparaît, et où le sens spirituel déroule les grands faits de l'existence” (Science et Santé, p. 597). Il a mis de côté son soi-disant moi matériel et son faux témoignage des sens avec ses suggestions séduisantes de place et de pouvoir, et est entré dans la parfaite compréhension du Fils de Dieu, étant capable de faire son grand travail de guérison en voyant toujours la perfection de la création spirituelle de Dieu.
Nous sommes souvent inconscients des croyances humaines qui dénaturent et limitent notre vision, mais le désir honnête d'atteindre une plus grande consécration apporte la lumière de la révélation, qui dissipe les ténèbres et dévoile la vaine prétention de la force de volonté humaine et de la satisfaction de soi-même. Le Scientiste Chrétien ne doit pas se permettre de regarder en arrière pour contempler le chagrin, le regret et la douleur qu'il a réclamés comme lui ayant appartenu par le passé, car ces choses sont passées, et en réalité elles ne lui ont jamais appartenu en propre; et tout ce qu'il a acquis c'est une plus grande connaissance de Dieu, qui lui montre le chemin à la manière de l'Amour lui-même, lorsqu'il est prêt à se laisser guider.
A la première page de Miscellaneous Writings, notre Leader bien-aimée écrit: “L'humilité est le marchepied menant à une perception plus élevée de la Divinité. Le sens qui s'élève recueille des formes nouvelles et un feu étranger des cendres du moi dissolvant, et il abandonne le monde.” Cette humilité appartient à celui qui, dans sa conscience, se place de façon à écouter le “son doux et subtil” de la Vérité; et lorsque le vent, le tremblement de terre et le feu font leurs ravages, il ne se laisse pas toucher par leur furie, car sa pensée est occupée à faire la volonté de Dieu et à chanter Sa louange et Sa gloire; de sorte que les croyances pernicieuses ne peuvent le mouvoir.
La création de Dieu est finie; elle est parfaite, et elle est la même hier, aujourd'hui, éternellement; et notre tâche est de reconnaître ce qu'Il a fait, dans le domaine spirituel et pur. Nous devrions par conséquent bannir toute discordance et toute impureté avant que ces mensonges puissent s'extérioriser comme faisant partie de notre expérience. Ce qui fait que nous paraissons être aveuglés et abrutis dans notre course, c'est que nous nous prosternons volontiers devant des faux dieux, que nous nous soumettons à leur soi-disant lois matérielles, de sorte que nous devenons esclaves des douleurs et des plaisirs des sens physiques. Le temps est une notion mortelle, et nous n'avons jamais besoin de nous laisser décourager parce que notre démonstration s'effectue lentement, si nous considérons le travail de chaque jour comme un nouveau marchepied conduisant à une vision plus étendue du plan parfait de notre Père céleste.
Une certaine définition du mot “reconnaître” est “faire l'aveu avec gratitude.” Quelle perte de temps c'est pour nous de grogner et d'être mécontents de notre travail, de notre entourage, de l'étendue de nos actions, alors que tout ce dont nous avons besoin est à notre portée, pour peu que nous reconnaissions que Dieu a créé tout ce qu'il y a, et qu'Il remplit abondamment tous nos besoins si nous sommes assez reconnaissants.
Le progrès doit se faire indépendamment de la personne. Quiconque essaye de faire d'une personne son guide et son appui trouvera que son développement est arrêté et étouffé, attendu que l'ombre de la personnalité cachera la lumière de l'amour et du pouvoir toujours présents de Dieu. L'humble désir du praticien de la Science Chrétienne est de consacrer sa pensée à Dieu, de façon à être une voie qui permette à d'autres de gagner une compréhension plus élevée de l'infinitude du bien; et Dieu verse Ses bienfaits sur ceux qui s'adressent à Lui pour tous leurs besoins.
Chacun de nous avance d'un pas lorsqu'il se défait de quelque croyance discordante, lorsque la haine est remplacée par l'amour, lorsque le courage prend la place de la crainte, ou lorsque la confiance est rétablie par une plus grande réalisation de la totalité de Dieu. C'est à ces moments-là que nous faisons nôtres ces vérités que nous avons apprises; et seul notre travail individuel pourra nous donner cette joie. Notre avancement est assuré pour peu que nous reconnaissions la vérité que Dieu seul crée et que nous agissions en conséquence; et nous sommes alors plus prêts à consacrer notre vie avec une nouvelle vigueur et une nouvelle joie à la spiritualisation de toute pensée et de toute action afin de gagner plus de lumière.
Une merveilleuse victoire suit souvent quelque soi-disant période de ténèbres,— lorsqu'on a ressenti une profonde gratitude en quittant ces choses qui sont en arrière et en récoltant les fruits de l'Esprit qu'ont révélé les graines semées pendant que s'est fait le travail sincère et fidèle de vaincre. Nous pouvons affronter avec beaucoup de gratitude les expériences qui nous enseignent à dire: “Que Ta volonté soit faite;” car par elles nous apprenons l'humilité qui est “le marchepied menant à une perception plus élevée de la Divinité,” et nous trouvons que tous les besoins sont remplis dans l'illumination de la révélation de la parfaite création spirituelle de Dieu.
