Saint Paul parla avec beaucoup de sagesse lorsque, en définissant les diverses parties de l'armure du chrétien, il dit: “Prenez, par-dessus tout, le bouclier de la foi, au moyen duquel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du Malin.” Quel merveilleux sens de sûreté cette image présente! L'extinction de “tous les traits enflammés du Malin!” Il ne reste pas le moindre vestige de mal qui puisse ravager, brûler ou dévaster, mais tout élément destructif est anéanti, annulé, et laisse intact et indemne tout ce qui est bon! Nous devons, cependant, nous rendre compte que nous possédons ce bouclier de foi, et il faut sans cesse s'en servir si l'on veut réaliser la délivrance de tout mal.
Dans son épître aux Hébreux, l'auteur nous dit que “la foi est une ferme assurance [substance] des choses qu'on espère, une démonstration de celles qu'on ne voit pas.” Et la Science Chrétienne explique cette “substance” et ces choses qu'on ne voit pas, et elle ouvre ainsi la porte à la démonstration pratique du bouclier de la foi. Elle nous dit que “la substance” est l'Entendement divin, qui renferme certainement toutes les “choses qu'on espère,” puisque c'est le Dieu infini, c'est-à-dire, le bien. En même temps, la Science Chrétienne indique “que les choses qu'on ne voit pas” sont ces saintes et parfaites évidences du bien qui, de toute nécessité, sont aussi omniprésentes que l'Entendement tout-puissant, qui fit tout “très bien” au commencement. Et tout ceci, alors même que ces bonnes choses qu'on ne voit pas ne sont pas évidentes aux soi-disant sens matériels ou ne peuvent être discernées par ces sens qui nient perpétuellement la présence du bien en témoignant de l'évidence hypothétique de la matière et de ses mensonges pernicieux!
Par conséquent, la reconnaissance et l'acceptation de la nature infiniment bonne de Dieu, l'Entendement divin, et de la nature également harmonieuse, toute-glorieuse et parfaite de toute Sa création, composent notre bouclier. Telle est la substance sans limite en laquelle nous pouvons toujours avoir une foi qui nous munit d'un bouclier vraiment invincible. Il ne saurait jamais y avoir d'exigence si grande qu'elle nous empêche de tenir notre bouclier de foi et de prouver que nous sommes invulnérables à toute attaque de l'erreur.
Supposons, par exemple, que la croyance à quelqu'une des nombreuses formes du mal se présente à notre porte mentale. C'est précisément là que se trouve notre bouclier constituant la foi en la présence et le pouvoir du sens contraire, le bien. Alors nous n'avons qu'à prendre ce bouclier en toute confiance, le tenir avec le pouvoir de la Vérité et de l'Amour que Dieu nous a donné, pour voir disparaître l'erreur dans son néant primitif. Il est impossible qu'aucun mal en pénètre la substance toute-puissante. Peu importe à quel point nous nous imaginons que notre foi est faible, il suffit que nous interposions ce parfait bouclier de la substance omniprésente et omnipotente de l'Entendement, y compris toutes ses pensées parfaites, pour être absolument et complètement protégés. En vérité, prendre possession des idées parfaites de l'Entendement, c'est remplacer notre croyance même à la faiblesse par la foi en la toute-puissance du pouvoir divin.
Combien nous sommes heureux de sentir que nous avons sans cesse ce bouclier de foi à notre portée, et que nous n'avons qu'à nous en servir pour nous délivrer de tous les dards du malin! Ceci paraît bien simple, et, ce qui mieux est, c'est aussi simple que cela paraît. C'est simple parce qu'il n'est personne qui ne connaisse pas assez le bien pour interposer ce sens de bien entre lui-même et l'argument d'un opposé. S'il se déclare instamment, pieusement, humblement, en faveur du bien dont il est déjà conscient, il prend en main le bouclier qui est entre lui et la prétention opposée du mal.
Le mal est que nous ne tenons pas notre bouclier avec assez de fermeté. Notre main tremble parce que nous ne sommes pas convaincus que la crainte ne peut durer là où l'on connaît la vraie foi. Et, cependant, la foi est à jamais le destructeur certain de la crainte, car la crainte ne pourra jamais lever sa tête d'hydre en la présence de la foi en Dieu, le bien, dont on a fait l'aveu et que l'on maintient. Le bouclier de la foi est donc une protection certaine contre tous les dards de la crainte, qui sont impuissants du moment où on les combat avec la foi pure dans le bien.
Or, dans la mesure où nous insisterons sur ce fait, savoir, que la foi dissout la crainte, que la foi est toujours présente, puisque Dieu a une foi infinie en Son propre pouvoir et qu'il fait constamment refléter ce pouvoir et cette foi par Ses idées,— dans la mesure où nous nous rendrons ainsi compte que nous sommes en sécurité derrière notre bouclier tout-protecteur, nous comprendrons le pouvoir de cette “foi implicite” dont parle Mrs. Eddy, à la page 105 de Miscellaneous Writings, et dont elle nous dit “qu'elle est engendrée par la Science Chrétienne, qui fait intelligemment appel aux faits de la spiritualité de l'homme, de son individualité, pour mépriser les craintes et détruire les discordances de cette personnalité matérielle.”