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Nous n'avons pas d'Ennemis

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mars 1928


Un matin, lors d'un parfait jour de printemps, comme celui que décrivit Browning lorsqu'il dit:

Dieu est dans son ciel,—
Tout va bien dans le monde!

on découvrit trois rouges-gorges qui s'ébattaient sur un terrain avoisinant couvert de gazon. Leur harmonie même contribuait à apporter à la scène une paix indescriptible, et une perception accrue de la toute-présence du bien; mais, soudainement, l'un des trois sauta par mégarde sur le bord de la fenêtre d'un sous-sol. Comme il se retournait négligemment, son attention fut attirée vers son ombre qui était tombée sur une vitre couverte de toiles d'araignées et de poussière. La curiosité et l'étonnement s'emparèrent aussitôt de lui, et il s'arrêta pour contempler, puis il voltigea vivement d'un bout du rebord à l'autre et s'en retourna, suivant l'ombre de près. Cette opération continua pendant quelques minutes avec une énergie accrue, tandis que le petit rouge-gorge, se cognant le bec et se frappant les ailes contre la vitre, se métamorphosait rapidement en un querelleur furieux, tout couvert de poussière et de sable. Les heures passèrent, midi allait sonner, et le rougegorge hypnotisé, les yeux braqués sur un adversaire de sa propre création, clairement défini et déclaré maintenant, s'attachait avec ténacité à la profondeur de la fenêtre, poursuivant avec une furie acharnée,— une ombre. A quelques interruptions près, la lutte dura pendant toute la journée; mais au soleil couchant, le rouge-gorge fatigué, tremblant, abattu, quitta le bord de la fenêtre et prit son essor.

Qu'il est facile du pinacle de la connaissance humaine de juger l'imbécilité de l'oiseau! Mais n'est-il pas vrai qu'à la fin de chaque jour plus d'un mortel affligé et plein de commisération cherche en vain la paix et la cessation des émotions envenimantes, après avoir passé ses longues heures ensoleillées que Dieu lui a données avec un ennemi qu'il a lui-même évoqué?

Cet ennemi peut ne pas avoir de plus grande importance que celle d'entretenir dans la pensée une ou plusieurs paroles acerbes prononcées par quelque personne aimée qui les a peut-être regrettées aussitôt dites; mais, contemplées trop sérieusement et considérées comme impardonnables, elles peuvent pour ainsi dire tenir votre mentalité dans un étau. De plus, l'ennemi est peut-être la croyance que l'on n'est plus suffisamment apprécié par sa famille; que l'on n'est plus nécessaire au bien-être de ses membres; ou bien qu'on a été mis de côté depuis très longtemps. La pensée pesant lourdement sur ces suggestions créées par l'erreur elle-même deviendra peut-être une ennemie ayant de grandes proportions. Notre vénérée Leader écrit dans son remarquable article intitulé: “Aimez vos Ennemis” (Miscellaneous Writings, p. 10): “Même selon la croyance vous n'en avez qu'un (qui n'existe pas en réalité), et cet unique ennemi, c'est vous-même,— votre croyance erronée que vous avez des ennemis; que le mal est réel; qu'il existe autre chose que le bien dans la Science.”

Que de fois, bien trop souvent, la fausse croyance de partialité et de distinction injuste relativement au partage de quelque propriété a produit une séparation prolongée dans une famille; elle a même occasionné un vif sentiment d'inimitié contre le père ou la mère! Assurément, aucune situation ne pourrait entraîner une plus grande affliction; cependant, l'affligé a contemplé son ennemi jusqu'à ce qu'il lui paraisse avoir une tête d'hydre, et que les jours que Dieu lui a donnés se soient écoulés en années d'opportunités précieuses dont on n'avait pas profité, de devoirs non accomplis, d'heures gaspillées, de joies en attente, ne laissant qu'une accumulation de caroubes sèches, de critiques et de préjugés, avec une molle indifférence à l'égard de tout ce qui est juste et bon.

Christ Jésus, le bien-aimé, comprit bien la nécessité impérieuse de sacrifier le sens personnel, lorsqu'il fit cette déclaration explicite à ses disciples: “Si donc tu apportes ton offrande à l'autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l'autel et va premièrement te réconcilier avec ton frère; après cela, viens et présente ton offrance.”

Que de fois quelque personne aimée se retire d'un club, d'une loge, ou même de l'organisation d'une église, souffrant mentalement et physiquement parce qu'elle croit avoir été privée d'une façon peu équitable de quelque fonction, qu'elle considère comme étant légitimement la sienne! Pendant les heures qui lui ont été données pour exprimer sa reconnaissance de la puissance et du pouvoir de Dieu, données pour se réjouir de ce que chacun des enfants de Dieu puisse avoir part à Sa totalité tant qu'il le voudra, l'ennemi qui est le ressentiment et même la revanche, le jette ça et là, jusqu'à ce que, finalement, lui aussi en sorte usé et lassé. Notre grande Leader dans la Science Chrétienne écrit dans l'article que nous avons déjà cité de Miscellaneous Writings (p. 12): “Si l'on vous a fait beaucoup de tort, pardonnez et oubliez: Dieu récompensera cette erreur et punira, plus sévèrement que vous ne le pourriez vous-même, celui qui a cherché à vous nuire. Ne rendez jamais le mal pour le mal; et, surtout, ne vous imaginez pas qu'on vous a fait du tort alors qu'il n'en est pas ainsi.”

A mesure que les mortels acquerront par l'étude la vraie signification des paroles et des œuvres du Maître, qu'ils auront un aperçu des enseignements inspirés de la Science Chrétienne, les sentiments blessés n'auront pas de place, les malentendus n'auront plus lieu, car ils sauront tous sans contredit qu'aucun individu, aucune condition, aucune accumulation de circonstances, aucune répartition injuste, aucun soi-disant pouvoir humain, ne peut retenir les dons divins de Dieu ni intervenir dans Ses parfaits plans divins pour Ses enfants.

Grâce à un sens accru de l'amour désintéressé, à une plus grande reconnaisance des bienfaits journaliers, à une compréhension plus étendue des services à rendre, à une interprétation plus vraie de la vie, les propos irréfléchis, la raillerie imaginée, le mépris non intentionné, l'apparente négligence, les traitements injustes, n'auront pas le pouvoir d'ennuyer; et, surtout, ils ne pourront nous représenter notre frère en tant qu'ennemi. Le jour est certainement venu où nous devons nous consacrer à nouveau à la vie et à l'amour, travailler et jouer au soleil de la présence de Dieu, et fermement refuser d'être attirés dans les coins poussiéreux et barbouillés créés par l'erreur, et où nous devons de temps à autre nous réconcilier hautement avec celui qui aspire avec ardeur, bien qu'il ne le sache peut-être pas, à la bonté que nous retenons peut-être.

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