Pendant La Seconde guerre mondiale, mon activité dans l'armée me plaça au cœur des terrifiantes hécatombes de soldats du front de Birmanie. J'étais hanté par la crainte de la mort. Puis, peu après la guerre, mon unité a été envoyée occuper le Japon, et j'y observai l'état de choc, l'horreur d'une nation qui se relevait encore du traumatisme de deux explosions atomiques. En outre, pendant que j'y séjournais, la région fut victime d'un tremblement de terre.
Tôt le matin, nous fûmes réveillés par des craquements et le bâtiment tremblait. Nous sortîmes en courant, avec un sentiment de confusion et d'impuissance. J'étais à nouveau saisi par la crainte de la mort. Je priai Dieu, mais mes prières n'avaient pas une grande profondeur spirituelle, car je croyais, à l'époque, que la matière possédait du pouvoir.
Tous ces désastres soulevèrent une question grave: « Existait-il une protection contre ce genre de tragédie ? » Je n'étais pas trop sûr que nos appels au secours puissent atteindre Dieu. Je n'avais alors aucune expérience du pouvoir guérisseur de Dieu que révèle la prière, et cette question préoccupante resta très longtemps sans réponse.
En 1973, revenu à la vie civile, j'assistai à une conférence sur la Science Chrétienne qui marqua mes débuts dans cette religion. Ce fut un moment magnifique. L'orateur expliqua la puissance curative du Christ, la Vérité, et le jour sous lequel il présenta la Prière du Seigneur remplaça, par une grande lumière spirituelle, l'obscurité qui régnait dans ma conscience. J'appris que mes prières pouvaient avoir une réponse. Je fus bientôt guéri d'une habitude de fumer qui durait depuis trente ans. Mon fils aîné, qui avait de l'asthme, fut guéri grâce au traitement par la Science Chrétienne, c'est-à-dire grâce à la prière.
L'étude et la pratique de la Science Chrétienne m'apprirent à me tourner vers Dieu. La prière, dans son sens le plus vrai, ne consiste pas à implorer Dieu d'exercer Sa puissance salvatrice, mais à reconnaître Son omniprésence et Son omnipotence. C'est l'affirmation et la compréhension du lien indissoluble qui unit l'homme à Dieu, puisqu'il est Son image spirituelle. Les sens matériels et leur croyance au pouvoir supposé de la matière engendrent la crainte dans la conscience humaine. Mais c'est un signe de notre ignorance de l'unité qui existe à jamais entre Dieu et l'homme, unité que Christ Jésus démontra à la perfection. Une prière pure et innocente désarme le mal en dissipant la crainte et l'affliction.
En mai 1990, l'Inde, mon pays, connut les ravages d'un cyclone qui affecta l'État côtier de l'Andhra Pradesh. Le gouvernement avertit le public du danger imminent. Comme prévu, des vents violents, la foudre, des trombes d'eau s'abattirent sur tout l'État.
Pendant cette période où tant de personnes étaient terrifiées, je pensais à mes proches qui étaient au milieu de la zone d'activité du cyclone. Les familles de mes deux plus jeunes frères habitaient dans les districts côtiers. Je m'inquiétais en particulier pour un neveu qui conduisait des vedettes sur les canaux appartenant au gouvernement. Mais j'avais maintenant appris à faire confiance à l'omnipotence de Dieu, le bien, Je rejetai donc ces craintes et me tournai vers Dieu. Je priai pour savoir qu'll n'est pas destructeur, mais qu'll est l'Amour divin. Il dirige et protège l'homme, Son enfant.
L'empressement à réfuter le témoignage des cinq sens corporels, qui prétendent que la vie est concentrée dans un corps matériel, ouvre la porte de notre pensée; nous découvrons alors que la vie est en réalité immortelle et spirituelle. Je contestais en priant la conviction erronée que l'existence est matérielle et mortelle, soumise aux caprices du hasard, à l'incertitude et à la détresse. L'homme, créé à l'image et à la ressemblance de Dieu, l'Esprit, est spirituel, en sécurité sous la garde de Dieu. A propos de l'homme, Mary Baker Eddy écrit dans Science et Santé: « Son droit de naissance est la domination, non l'assujettissement. Il est maître de la croyance à la terre et au ciel — étant lui-même subordonné uniquement à son Créateur. »Science et Santé, p. 518. Je priais pour savoir que l'héritage de l'enfant de Dieu n'est pas une promesse future mais un fait présent, qu'il est la condition véritable de l'homme.
Quelle joie, par la suite, d'apprendre que tout le monde était sain et sauf chez mes frères ! Mon neveu qui travaillait sur les vedettes fut protégé. Des mesures d'évacuation et des secours rapides avaient permis de limiter les pertes de vies humaines et de biens matériels dans la zone affectée. Je suis convaincu que la prière avait apporté une solide protection à mes parents. La prière est efficace. Elle peut résoudre les problèmes mondiaux, car la puissance de Dieu est absolue.
Contester l'autorité du mal sous ses différentes formes ne signifie pas tourner le dos aux besoins humains. Cela implique qu'on cesse de penser à partir de la matière et de la conception terrestre d'un monde sujet aux tragédies pour entrevoir le fait spirituel que le gouvernement de Dieu est juste et harmonieux. Cette perception de la Vérité a un effet tangible, même s'il semble modeste au début.
A maintes reprises, la Bible parle de ceux qui, fidèles à Dieu, ont été protégés dans des situations difficiles. Grâce à sa foi inébranlable, Élie survécut à la famine. Prisonnier sur un navire qui faisait route vers Rome, Paul rassura l'équipage saisi de panique et rendait grâces à Dieu en présence de tous alors alors violente tempête secouait le bateau: tous ceux qui étaient à bord furent sauvés. Lorsqu'on l'affirme avec persistance et qu'on l'accepte avec confiance, le pouvoir spirituel agit comme une loi protectrice.
Si les prévisions météorologiques attirent notre attention sur des conditions alarmantes, il n'y a pas lieu de se livrer à la panique. Cette situation nous invite, en réalité, à nous en remettre à Dieu et à nous élever au-dessus des croyances matérielles jusqu'à la claire conscience de la vérité de l'être. En spiritualisant notre pensée par la prière, nous obéissons à la loi la plus élevée qui soit. Cela nous permet de trouver la meilleure protection possible.
