Mon Père Aimait beaucoup nous faire des surprises, surtout à l’époque de Noël. Tard dans la nuit du 24 décembre, alors que nous étions tous au lit, il plaçait le dernier cadeau devant le sapin. Il ne l’emballait pas, il le laissait là, en évidence, pour que tout le monde le voie. Le matin de Noël, c’était presque aussi amusant de lire l’expression de son visage que d’observer la joie et l’étonnement de celui qui recevait le cadeau. Parfois, mon père me mettait dans la confidence, et nous éprouvions le sentiment délicieux d’un secret partagé pendant les jours qui précédaient la fête.
Il n’y a rien de tel que la joie intérieure procurée par la connaissance d’un fait spécial. La connaissance spirituelle acquise lorsque nous écoutons les messages angéliques de Dieu, notre Père céleste, est la plus précieuse de toutes. Imaginez ce que Marie a pu ressentir lorsque l’ange Gabriel lui a dit: « Le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu. » Luc 1:35. Imaginez l’émotion des bergers lorsqu’ « un ange du Seigneur leur apparut » et leur dit: « Je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d’une grande joie: c’est qu’aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. » Luc 2:9–11.
Lorsque nous écoutons les anges de Dieu, les intuitions spirituelles, nous découvrons la véritable identité de l’homme, reflet spirituel de Dieu, idée de l’Amour divin. Quelle richesse nous apporte la connaissance de notre identité divine ! Cette découverte de l’homme véritable représente, à mes yeux, le vrai sens, ou « secret », de Noël. C’est pourquoi je suis réjouie plutôt qu’attristée lorsque je pense à mon père, qui nous a quittés il y a maintenant plus de trente ans. C’est cette connaissance de la nature éternelle de l’homme — la vôtre, la mienne, celle de mon père — qui me réchauffe le cœur lorsque je me souviens de l’amour que mon père portait à sa famille.
La venue au monde de Christ Jésus, le Fils de Dieu, est une bénédiction incomparable pour l’humanité; il a vécu parmi nous, il a enseigné, guéri, pardonné et démontré, par sa résurrection et son ascension, la nature triomphante de l’Amour divin. Nous possédons, nous aussi, cette Science du Christ, qui nous permet de prouver maintenant même que l’Amour est présent et puissant. La Science ChrétienneChristian Science (’kristienn ’saïennce) enseigne que le Christ est bien plus qu’une forme humaine, qu’il s’agisse d’un bébé couché dans une crèche, d’un maître guérissant avec compassion, ou du Sauveur ressuscité. Le Christ est l’expression incorporelle de Dieu, l’Esprit, qui, de toute éternité, ne connaît aucune limite matérielle.
L’apparition de cette idée-Christ de l’homme dans la conscience de chacun fait plus que réjouir et élever la pensée: c’est le moyen par lequel la véritable identité de l’homme se révèle aux yeux de tous. Lorsque Marie entendit le message de l’ange Gabriel annonçant la conception divine de Christ Jésus, elle accepta cette nouvelle avec humilité dans la quiétude de sa pensée, réceptive à la Vérité spirituelle — attitude qui ouvrit la voie à la venue du Sauveur dans le monde. Scientiste Chrétienne, je trouve édifiant de savoir que, même après la naissance de Jésus, alors que les bergers parlaient déjà du dessein sacré de Dieu pour l’enfant, « Marie gardait toutes ces choses, et les repassait dans son cœur » Luc 2:19.. Cela m’incite à cultiver au plus profond de moi le don de Dieu, le Christ, la Vérité, afin qu’il se révèle jour après jour dans la guérison chrétienne.
Souvent, le besoin de guérison est plus sensible à la période de Noël. Que les familles soient réunies ou séparées, Noël ramène d’intenses émotions à la surface, et c’est un moment où il est vraiment important de sentir la présence du Christ qui guérit. Les croyances et les pratiques traditionnelles, l’exploitation commerciale de la fête se dressent contre le désir de se livrer à une calme réflexion spirituelle. Les espoirs et les déceptions, l’affairement humain, les discordes familiales, les séparations, et même l’euphorie qui accompagne d’heureux moments, risquent de nous faire perdre de vue le vrai sens de Noël. Pour beaucoup, les luttes que suscitent des temps difficiles, la maladie, la guerre ou la solitude sont si accablantes que l’amour de Dieu pour l’homme semble pour le moins distant. Pourtant Dieu est toujours avec nous. Cette vérité n’est pas un secret; accessible à tous, elle révèle le statut spirituel de l’homme à l’image de Dieu. Mary Baker Eddy, auteur de Science et Santé avec la Clef des Écritures, déclare dans un autre ouvrage: « Pour moi, Noël comporte un secret révélé à tous, compris de bien peu — si ce n’est de personne — et qui ne peut s’exprimer que par la Science Chrétienne. » The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 261.
C’est par la guérison que la Science Chrétienne exprime le secret de Noël.
Il y a quelques années, je connaissais un jeune homme, étudiant à l’université, qui était extrêmement réceptif aux idées spirituelles. Il en résulta un très vif intérêt pour la Science Chrétienne. Il aimait son message, en recevait des guérisons et désirait de tout cœur que d’autres en connaissent aussi les bienfaits. Il essaya par tous les moyens de communiquer sa connaissance de la Science Chrétienne, mais sans aucun résultat. Comme il exprimait de temps en temps sa déception à une Scientiste Chrétienne plus expérimentée, celle-ci lui suggéra de s’ouvrir à l’idée de guérir les autres, au lieu de toujours chercher comment ouvrir autrui à la Science Chrétienne. L’idée d’opérer des guérisons sur le campus lui plut beaucoup. Il guérit effectivement quelqu’un qui, à son tour, grâce à ses propres guérisons, amena d’autres étudiants à approfondir et à pratiquer la Science Chrétienne. Le « secret » de la Science Chrétienne fut ainsi mis en lumière, prouvant que la guérison est le moyen le plus efficace de faire connaître et sentir l’idée-Christ.
Notre faculté spirituelle d’écouter doit être cultivée avec soin. Que se serait-il passé si Marie n’avait pas écouté les anges ? Si Mary Baker Eddy, qui découvrit et fonda la Science Chrétienne, n’avait pas cultivé le désir de comprendre la vérité qui était à la base des guérisons de Jésus et si elle n’avait pas fait fructifier sa découverte en guérissant et en apprenant aux autres à guérir ? Combien d’occasions de nous guérir ou de guérir les autres risquons-nous de manquer aujourd’hui si nous ne sommes pas conscients de la présence du Christ au plus profond de nous-mêmes et que nous ne l’exprimions pas assez dans notre vie ?
Saisissons aujourd’hui la précieuse occasion que chaque instant nous offre d’écouter les anges de Dieu. (Nous découvrons ces occasions lorsque nous pensons qu’il vaut la peine de les rechercher !) Nous ne parlerons plus alors d’occasions perdues, car nous passerons tout notre temps à guérir. Mais, plus que tout, nous nous réjouirons d’avoir reçu de Dieu ce don merveilleux qu’est la connaissance passionnante de la filialité divine de l’homme. A mesure que nous cultiverons notre propre spiritualité tout en appréciant celle des autres, surtout lorsque les attractions et les distractions de la croyance humaine tenteront de nous séduire, Dieu révélera Son amour pour nous et pour ceux qui nous entourent par des voies inattendues. Il ne saurait y avoir de présent plus merveilleux !
