La Vue D’un lion enchaîné prêt à bondir ne devrait effrayer personne. » Cette phrase tirée de Science et Santé de Mary Baker Eddy retient toujours mon attention. Le spectacle d'un lion prêt à bondir aurait sans doute de quoi me terrifier, mais, bien sûr, face à l’animal enchaîné, je me sentirais en sécurité.
Il semble parfois que le monde soit rempli de lions prêts à bondir, de choses effrayantes sur le point de se produire. Mais, lorsqu’on découvre Dieu et Sa puissance, on découvre aussi que, malgré la terreur qu’inspirent ces lions, Dieu les a déjà enchaînés. Leurs assauts ne les mènent nulle part.
Dieu est bon. Il nous aime. Lorsque nous comprenons mieux l’amour et la bonté de Dieu, nous constatons que nous sommes toujours en sécurité sous sa gerde et son gouvernement. Il n’existe jamais de raison légitime d’être effrayé. En fait, Dieu enchaîne même la crainte.
Je me souviens de l’époque où j’ai commencé à en faire l’expérience. Au début de mes études secondaires, je ressentais parfois la nuit une frayeur extrême et sans raison. Du moins ne pouvais-je en déceler aucune. Je tâchais de m’endormir le plus vite possible chaque soir, redoutant de me réveiller au beau milieu de la nuit.
Dans ma famille, on étudiait la Science Chrétienne et j’allais à l’école du dimanche. Je possédais une Bible et un exemplaire de Science et Santé, et j’ai pris un jour la décision de les garder à côté de mon lit; je savais, en effet, que chaque problème avait sa réponse en Dieu, et ces livres m’apprenaient à mieux connaître Dieu. Parfois, lorsque je me réveillais la nuit, j’allumais et me mettais à lire.
L’un de mes versets préférés, à l’époque, disait ceci: « Ce n’est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de sagesse. »
Cette phrase m’amenait à raisonner ainsi: puisque Dieu ne m’avait pas créée peureuse, je ne pouvais pas être effrayée. J’étais alors en mesure de combattre la peur au lieu de penser: « Je n’y peux rien, je suis comme ça. »
Ce passage biblique m’apprit aussi que Dieu m’avait donné « un esprit... de sagesse ». Pour moi, un esprit de sagesse signifiait l’intelligence, le calme, la paix et la confiance, qualités qui me faisaient cruellement défaut la nuit. Il me fallait apprendre que l’œuvre de Dieu ne pouvait être ni contestée ni modifiée.
Je crois que ni mes amis ni même ma famille ne se doutèrent des luttes que je menais la nuit. Mais le fait que les membres de ma famille se soient toujours tournés vers Dieu quand les choses n’allaient pas m'était d'un grand secours. J’étais témoin de diverses guérisons. Je désirais parfois expliquer mon angoisse, mais je ne parvenais pas à trouver les mots. Pendant la journée, ces craintes nocturnes me semblaient stupides.
Je savais que, grâce à des somnifères, je pourrais dormir d’un trait jusqu’au matin. Mais je savais aussi que cela ne résoudrait rien. Ni les cachets ni le sommeil ne pouvaient me débarrasser de ce qui me perturbait ni me convaincre que je n’avais rien à craindre. Je savais que la vraie paix et le raisonnement sain ne provenaient pas de l’inconscience.
Le raisonnement sain et les idées véritables viennent de Dieu, parce que Dieu est l’Entendement. Les idées véritables ne proviennent pas de ce que les gens appellent le cerveau, ni de ce qu’on voit avec ses yeux, ni de ce qu’on entend avec ses oreilles, ni de ce qu’on ressent, goûte ou sent. Les sens physiques peuvent se tromper. Ils sont incapables de comprendre l’Esprit et ce qui est éternel. C’est pourquoi les pensées provenant des sens physiques ne sont ni réelles, ni vraies, ni sûres. Elles disparaissent et sont oubliées aussi vite qu’une bulle qui éclate dans le flot rapide qui l’emporte.
Laissons les informations fondées sur la matière passer à toute vitesse et s’anéantir comme ces bulles. Nous n’avons pas à recueillir les croyances matérielles, à les examiner, à les étudier ni à tenter de les sauver.
En revanche, il nous faut nous attacher aux idées véritables, idées qui proviennent de l’Esprit, Dieu. Agir ainsi, c’est prier. C’est aimer les idées que Dieu nous donne et nous y conformer. C’est nous identifier avec l’idée inséparable de Dieu, avec l’expression de l’Amour, de l’intelligence, de la bonté qui constitue notre être.
Le Premier Commandement montre bien ce qu’est un raisonnement sain: « Tu n’auras pas d’autres dieux devant moi » (d’après la version King James). A propos de ce commandement, Mary Baker Eddy écrit dans Science et Santé: « Ce moi est Esprit. Par conséquent ce commandement signifie ceci: Tu n’auras pas d’intelligence, de vie, de substance, de vérité, d’amour, qui ne soient spirituels.» C’est clair. Si difficile que cela paraisse, nous pouvons obéir à ce commandement et cesser d’avoir peur des circonstances matérielles. Chaque fois, en effet, que nous nous tournons sincèrement vers Dieu, nous sommes à même de sentir Son pouvoir nous soutenir.
En ce qui me concerne, je nai pas compris cela d’un seul coup, mais peu à peu. J’ai découvert qu’il n’était pas nécessaire de connaître parfaitement Dieu avant d’avoir conscience de Sa présence qui guérit. Je me souviens de nombreuses nuits où je me suis sentie en sécurité en me remémorant des paroles de Christ Jésus, ou en méditant une idée de Science et Santé que je savais être vraie. Et, même si la crainte réapparaissait par intervalles pendant mes années de lycée, je comprenais de mieux en mieux que le bien est le seul pouvoir guérisseur.
Au cours des moments difficiles, je me sentais très différente de mes camarades d’école. Je sais maintenant que certains de mes amis se sentaient également seuls. Ils paraissaient aussi « normaux » que moi, mais eux aussi avaient leurs difficultés.
Pendant un moment, je me suis demandé pourquoi j’avais ce problème. Était-ce dû à un événement survenu dans le passé ?
Mais comme je m’efforçais toujours de mieux comprendre Dieu et mon identité créée par Lui, il est devenu clair que si Dieu était Tout et si « Dieu vit tout ce qu’il avait fait et voici, cela était très bon », il n’y avait alors aucune cause capable de produire quoi que ce soit de mauvais. Une chose sans cause n’existait donc pas. Essayer de trouver une cause, c’était essayer de rendre le mal réel.
M’attachant à l’idée que Dieu est le seul Créateur, je cessais peu à peu de m’interroger sur le passé pour trouver une explication.
Je me rappelle avoir beaucoup réfléchi sur la confiance et la foi. Je savais que Dieu était le bien tout-puissant et que j’étais en Dieu et protégée par Lui. Pourtant, à cause de mes doutes, je finissais souvent par contester intérieurement lorsque j’essayais de prier. Heureusement, la Science Chrétienne ne demande jamais de cesser de se poser des questions, ni d’avoir une confiance aveugle en un Dieu inconnu. Elle explique la nature de Dieu et la nature du mal, et montre ainsi en qui placer sa confiance. En mettant en pratique ce qu’on apprend, on acquiert la compréhension spirituelle de la présence et de la réalité de Dieu, réalité que les sens physiques ne peuvent ni voir, ni entendre, ni ressentir.
Cette compréhension spirituelle est l’une des raisons pour lesquelles la Science Chrétienne est une Science au lieu d’être juste une philosophie ou une théorie religieuse. Nous n’avons pas à espérer simplement que l’homme soit parfait et en sécurité. Nous pouvons le prouver en rejetant tout ce qui tend à nous faire douter de Dieu, en nous appuyant sur notre compréhension sincère de ce qui est vrai. Je le savais, et j’aimais cet aspect de la Science Chrétienne. Cela m’encourageait à rejeter sans cesse ce trouble mental et à trouver la Vérité et une paix réelle.
J’eus recours à une praticienne de la Science Chrétienne pendant ma première année d’étude à l’université. Toujours incapable de trouver les mots pour expliquer mon problème, je me contentai de lui confier que j’avais une difficulté. Je lui dis que j’allais lire Science et Santé d’un bout à l’autre et lui demandai de bien vouloir me soutenir en ce sens. Elle m’assura qu’elle le ferait, et je fus heureuse qu’elle ne me pose pas de questions.
Je ne fis pour ainsi dire rien d’autre pendant cinq jours et presque toutes les nuits. Mais, lorsque j’eus achevé le livre, la vraie nature de Dieu et de l’homme à Sa ressemblance m’étais devenue compréhensible. J’étais calme. Cette meilleure compréhension de Dieu me fit accepter naturellement l’Esprit et le fait que j’étais moi-même spirituelle et éternelle.
Ma peur s’était envolée. Lorsque j’y repensais, cela me semblait être une illusion, une habitude, qui ne pouvait plus retenir mon attention. Je ne prétends pas ne plus jamais avoir eu peur, mais cette crainte extrême et irrationnelle cessa bientôt complètement. Cela fait maintenant de nombreuses années que j’en suis libérée.
On pourrait dire, j’imagine, que j’ai vu la chaîne à laquelle le lion est attaché. J’ai vu que c’est une chaîne incassable, une loi qui ne peut être violée parce que c’est une loi de Dieu. En d’autres termes, j’ai vu qu’aucun danger ne menace l’idée spirituelle de Dieu, c’est-à-dire vous et moi. Rien ne peut nuire à une idée de Dieu.
Comprendre la loi de Dieu nous donne confiance lorsque nous prions. C’est moins, cependant, une confiance dans notre propre prière que dans le pouvoir de la Vérité qui guide nos prières et notre existence. Il semble sûr, naturel et intelligent de se reposer sur la Vérité. C’est là l’ « esprit de sagesse ».
