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parlons-EN...

Des articles et des témoignages de guérison parus dans nos pages ont déjà décrit des cas où la toxicomanie avait été surmontée ainsi que ses effets sur la famille. Dans cette rubrique, nous examinons cette fois-ci le sujet sous un autre angle: la difficulté de prouver la culpabilité des trafiquants, les dimensions monstrueuses des réseaux de stupéfiants, la naissance de véritables états dans l'État, dirigés par des barons de la drogue disposant d'armées privées... et le pouvoir d'une arme négligée dans la lutte contre la drogue: la prière.

L'ATELIER

Relever le défi de la drogue

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’octobre 1991


LE PROCÈS MONTRA COMMENT LE MAL SE DÉTRUIT LUI-MÊME

Au Printemps dernier, j'ai dirigé les débats d'un procès dans une affaire de stupéfiants. En tant que juge, j'avais déjà entendu bien des causes de ce genre, mais les faits, dans ce cas précis, étaient particulièrement consternants. Il s'agissait d'une seule rue où la quantité d'héroïne et de cocaïne (du "crack" en particulier) vendue était effroyable, surtout si l'on sait que la même situation se répétait dans bien d'autres endroits de notre grande ville.

Les autorités fédérales avaient mené une enquête serrée, si bien que les revendeurs, comme les chefs de l'opération, avaient tous été arrêtés et poursuivis en justice.

L'une des preuves à charge était un enregistrement de la vente de drogue à la criée en pleine rue. Il faut préciser que l'héroïne se vend sous des noms de marques spécifiques, tels que « No Joke » [Pas de blague] et « Nightmare on Elm Street » [Cauchemar dans Elm Street]. Le crack porte souvent le nom de la couleur de la capsule de l'ampoule qui le contient: « Gold Cap » ou « Blue Cap » [Capsule dorée, ou capsule bleue]. On nous a fait écouter l'enregistrement lors du procès, si bien que toute la salle d'audience a entendu ces voix qui interpellaient les passants: « Achetez votre Pas de blague. Par ici, Pas de blague, Pas de blague. » « Cauchemar dans Elm Street. Qui veut mon Cauchemar ? Voilà votre Cauchemar ! » « Capsule dorée ! Capsule bleue ! »

Ce qui s'est passé alors, grâce à un témoignage qui a apporté une preuve cruciale, fournit un bon exemple, à mon avis, du pouvoir de Dieu et de l'autodestruction du mal. Les chefs du réseau comparaissaient au procès. Y comparaissait également un jeune homme qui avait été sous leurs ordres comme revendeur. Après son arrestation, il avait décidé d'aider l'accusation en témoignant contre ses anciens patrons qui étaient les accusés. Le jeune homme avait été mis en prison jusqu'à sa déposition. Par l'intermédiaire d'un avocat qui lui a rendu visite, les accusés l'ont menacé de tuer sa mère et son petit frère s'il témoignait. L'avocat lui a même fait signer une fausse déclaration selon laquelle, à sa connaissance, les accusés ne s'étaient livrés à aucun trafic de stupéfiants.

En définitive, ce que les accusés croyaient agir en leur faveur a, au contraire, précipité leur condamnation. Le jeune homme à qui ils avaient adressé cette menace a fait preuve d'un grand sang-froid. Il a non seulement affirmé que les accusés s'étaient livrés au trafic des stupéfiants, mais il a aussi dénoncé le plan qui visait à empêcher son témoignage, rendant ainsi la charge accablante. Dans son contre-interrogatoire, un avocat de la défense a passé des heures à essayer de l'ébranler. L'homme de loi pensait, de toute évidence, qu'il avait affaire à un être simple qu'on pouvait manipuler. Mais le jeune homme, maintenant déterminé, n'a pas dévié d'un pouce. L'avocat n'a jamais pu le démonter, c'est son argumentation, au contraire, qui a été démolie.

Le chef du réseau a été condamné à vingt-cinq ans de prison et les autres à des peines moindres, mais tout de même importantes.

LE POUVOIR DE DIEU ET L'AUTODESTRUCTION DU MAL ONT-ILS UN RAPPORT AVEC LE PROBLÈME MODERNE DE LA DROGUE ?

Beaucoup De Gens pensent que le problème de la drogue est si énorme et si complexe que personne ne sait comment l'aborder. On entend dire et répéter que pour chaque dealer arrêté, il y en a dix autres qui surgissent.

Un autre aspect du problème est la situation qui règne dans certains pays où les producteurs de cocaïne semblent constituer un état dans l'État, disposant d'énormes ressources et d'une véritable armée privée. Dans l'idée de beaucoup de gens, le problème des stupéfiants échappe à tout contrôle. La question se pose alors: Pourrons-nous en venir à bout ou finirons-nous par nous avouer vaincus ?

Pour y répondre, nous ne pouvons faire mieux que de considérer ce qu'a enseigné Christ Jésus. Il ne doutait pas que le pouvoir absolu de Dieu puisse s'appliquer ici-bas aux affaires humaines. Il a commencé son ministère en disant: « Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche. » Vers la fin de sa carrière, il a déclaré: « Tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre. » Jésus a été très clair: il ne parlait pas d'un pouvoir personnel, mais du pouvoir du Christ, l'expression de Dieu qu'il incarnait et démontrait.

Quand on pense au « royaume des cieux », il est utile de se rappeler que le terme royaume est tout aussi important que le terme cieux. Jésus était bien placé pour savoir ce qu'est un royaume. La Judée, qu'il habitait, était depuis de nombreuses années sous la férule de l'empire romain. Jésus était donc bien conscient du pouvoir, de l'autorité et du poids d'un royaume humain de l'époque. Quand il a dit que le royaume des cieux était proche, c'était une manière de faire comprendre que Dieu ne s'immisçait pas timidement de temps en temps dans les affaires humaines, mais qu'il était le seul pouvoir avec lequel il fallait compter. Plus remarquable encore, il a dit: « Le royaume de Dieu est au milieu de vous. »

S'il est vrai que le royaume de Dieu est en chacun, pourquoi voit-on des gens qui vendent de la drogue et en consomment ? Pour répondre, considérons ce que Jésus disait du mal. On cherche peut-être à éviter de s'attarder sur les passages où Jésus parle du mal, mais ils sont pourtant très stimulants et très réconfortants. Ils démolissent la théorie selon laquelle le mal peut régner et nous nuire. Jésus a décrit son époque comme « une génération méchante ». Il a dit: « Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée. » Et encore: « Je suis venu jeter un feu sur la terre... Pensez-vous que je sois venu apporter la paix sur la terre ? Non, vous dis-je, mais la division. »

C'est le même Jésus qui avait dit à ses disciples: « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix », et qui a dit également que ce n'est pas la volonté du Père qu'un seul de Ses petits se perde. Cela veut-il dire que Jésus aimait à un certain moment, mais haïssait au suivant ? Pas du tout. Il exposait le fait que le pouvoir de Dieu s'applique efficacement à toutes les phases du caractère et de la condition des hommes. Il n'y avait pas de sensiblerie chez Jésus. Il savait que l'effet de l'Amour divin sur le mal est de le détruire.

Ce point de vue biblique a-t-il un rapport avec ce qui se passe dans la rue, dans les maisons de drogue, dans les champs de cocas et dans les usines qui préparent la poudre ? Le doute s'insinue: « Peut-être existe-t-il quelque part, ce royaume de Dieu ? Peut-être, quelque part, l'épée de l'Esprit est-elle en train de subjuguer le mal se présentant sous un aspect moins agressif ? Mais le problème des stupéfiants est trop démesuré, il nous dépasse trop. De toute façon il est là, et Dieu, Lui, on ne Le voit point. »

Dans Guerre et paix, le grand roman de Tolstoï, l'auteur décrit l'invasion de la Russie par Napoléon. Au début du XIXe siècle, pour la plus grande partie de l'Europe, Napoléon était l'incarnation du mal. Cinquante ans plus tard, Tolstoï écrivait que la cause de la destruction de l'armée de Napoléon en 1812 avait été manifestement son invasion de la Russie. Personne, et surtout pas Napoléon, ne l'avait prévu à l'époque. Quelle était la situation ? La meilleure armée du monde, ayant à sa tête le meilleur général, s'avançait contre une armée russe inexpérimentée et deux fois moins grande. Napoléon concentra tous ses efforts pour pousser jusqu'à Moscou, à l'approche de l'hiver, alors que le danger des hivers russes était notoire, faisant ainsi ce qu'il fallait pour précipiter sa chute. De l'avis de Tolstoï, le mal fait toujours exactement ce qu'il faut pour amener sa propre destruction, bien que, d'un point de vue humain, on ne s'en aperçoive souvent que lorsque tout est terminé.

L'autodestruction du mal selon la loi de Dieu est d'une importance capitale dans le problème des stupéfiants. Ce n'est pas une analyse matérielle de la situation qui nous l'apprend, car une telle analyse, de toute façon, ne fournit qu'une version limitée des faits.

Les barons de la drogue n'échappent pas à la juridiction divine, même lorsqu'ils se croient invincibles. Conformément à la loi suprême de Dieu, il va apparaître de plus en plus qu'ils font exactement ce qu'il faut pour précipiter leur chute. L'histoire humaine nous offre de nombreux exemples de ce phénomène. Dans son livre, The Age of Faith [L'âge de la foi], l'historien Will Durant parle de l'empire monstrueux et apparemment invincible construit par Attila, le Hun, au cinquième siècle de notre ère, mais il explique qu'en peu de temps, cet empire « s'est effondré et a disparu ».

UN RÉALISME QUI DÉTRUIT LE BESOIN DE DROGUE: «J'APPRENDS MAINTENANT A ACCOMPLIR DES ACTES VRAIMENT RÉVOLUTIONNAIRES. »

Lorsque J'étais plus jeune et que je me droguais, nous considérions cela, mes amis et moi, comme un choix raisonné. Nous avions connu le Vietnam et le scandale du Watergate, nous avions vu fonctionner le monde des affaires et trouvé partout égoïsme, cupidité et traîtrise. Écœurés, nous avons rejeté les « réalités » du monde des adultes. A nos yeux, nous étions des révolutionnaires et « nous défoncer » était un acte révolutionnaire qui participait d'une autre culture, conduisant à un meilleur monde: « Branche-toi et tourne le dos à la société. »

De plus, cela semblait nous donner beaucoup de plaisir, nous faire du bien et nous permettre d'oublier la réalité. Mais, très vite, il n'a plus été aussi agréable de se droguer, c'était devenu une habitude et il apparaissait des effets secondaires gênants: dépendance à divers degrés, perte des facultés mentales et augmentation des réactions paranoïaques. Nous nous sommes aussi rendu compte que les problèmes auxquels nous pensions échapper: égoïsme, traîtrise, etc. nous avaient rejoints dans notre nouveau monde.

Ayant cessé de me droguer et étant « revenu » à Dieu et à l'étude de la Science Chrétienne, je vois maintenant que nous n'étions pas aussi révolutionnaires que nous le pensions. Nous avions essayé de nous enfuir, d'échapper à ce que nous croyions être la réalité et nous-mêmes. Mais au lieu d'aller vraiment dans un autre sens, nous avions en fait adopté, sous une autre forme, ce que nous avions rejeté, recherchant notre plaisir personnel en nous abandonnant à la matérialité.

J'apprends maintenant à accomplir des actes vraiment révolutionnaires: obéir aux lois de Dieu, veiller sur ma pensée pour la transformer et l'aligner sur les idées de l'unique Entendement, Dieu. J'apprends à voir l'existence de la réalité et de l'harmonie spirituelles, même devant le témoignage contraire des sens matériels, puissant en apparence, mais toujours erroné.

Au lieu de m'éloigner de la société, de me donner un sentiment de vide, cette révolution me remplit de l'amour toujours présent de Dieu, elle me rapproche de mon semblable et de mon être spirituel réel.

QUEL EST NOTRE ROLE ?

Si Dieu est sur le terrain, détruisant le mal, quel rôle nous restet-il ? Considérons Celui qui nous a montré le chemin: Jésus. Nous ne savons pas si la toxicomanie était aussi répandue à l'époque de Jésus. Cela n'est pas mentionné dans les histoires que nous lisons en général. Mais il y avait bien des problèmes de portée comparable. Dans le monde romain, l'esclavage était courant, la classe dirigeante impériale était souvent cruelle et débauchée, et de nombreux éléments de la société s'adonnaient aux pires dérèglements sexuels. Jésus a décrit ses contemporains comme une « génération adultère et pécheresse ».

Qu'a-t-il fait ? Ce qu'il a fait, avant tout, c'est de s'attacher fermement à un concept spirituel et pur de la réalité. Il a vécu dans le monde pendant un certain temps, puis il a dit à ceux qui le suivaient qu'il les laissait dans le monde, mais il a dit aussi qu'il avait vaincu le monde. Comment ? Là où c'était le plus important: dans la pensée, par sa spiritualité.

C'est sur la base de sa spiritualité et de ses prières incessantes qu'il a prêché à ceux qui étaient réceptifs et qu'il les a guéris. Tous les problèmes du monde n'ont pas disparu instantanément. Jésus s'est acquitté de sa responsabilité, puis il a eu une entière confiance en la loi divine, le royaume de Dieu, pour accomplir le reste.

Il y a un passage de Science et Santé qui est très important à cet égard. Mary Baker Eddy explique en effet, au début du chapitre intitulé « L'expiation et l'Eucharistie », que Jésus « accomplit parfaitement l'œuvre de la vie, non seulement pour être juste envers lui-même, mais aussi par miséricorde envers les mortels, afin de leur montrer comment accomplir la leur, mais non de l'accomplir à leur place, ni de leur épargner une seule responsabilité ».

Jésus savait que chacun a la responsabilité de résoudre le problème de l'être, qu'il soit empereur, pharisien ou fermier. Il avait la conviction sereine que Dieu guiderait tous les hommes dans une direction qu'ils pourraient comprendre et qui serait la meilleure pour eux.

Jésus avait aussi de la patience. Il ne se plaignait jamais que les choses n'aillent pas assez vite. Patience ne veut pas dire que Jésus ne reconnaissait pas le mal, mais il savait que le mal n'était pas constitué seulement de manifestations visibles. Le mal réel était ce qu'il appelait « le malin », un « menteur et le père du mensonge », un « meurtrier dès le commencement ». C'est ce que Mary Baker Eddy appelle entendement mortel, la croyance à un entendement distinct de Dieu.

Si nous suivons l'exemple de Jésus, nous nous fixerons comme objectif primordial d'atteindre le concept le plus pur possible de la réalité spirituelle. Nous prierons dans le sens que Dieu nous inspirera. Tout cela est la lumière spirituelle, lumière qui pénètre dans la conscience humaine pour y remplacer les ténèbres.

L'exemple du Maître montre de façon éclatante ce que peut faire pour la conscience humaine une pensée spiritualisée. Une spécialiste de l'histoire des religions, Elaine Pagels, a fait des commentaires sur l'effet salutaire surprenant que le christianisme avait eu sur les pratiques sexuelles et le mariage. Elle l'interprète en termes de « conscience ». Dans Adam, Eve, and the Serpent (Adam, Ève et le serpent), elle écrit que les convertis « ont changé d'attitude envers eux-mêmes, envers la nature et envers Dieu; ils ont modifié leur façon de voir les obligations sociales et politiques... Pour les chrétiens les plus fervents, la conversion transformait tant la conscience que le comportement. Ces convertis allaient affecter en profondeur la conscience de toutes les générations à venir. »

Il a suffi d'un homme, de onze disciples fidèles, de quelques amis, et, depuis, plus rien n'a été pareil.

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