Lors d’une récente relecture de Science et Santé, j’ai été frappé par les propos de Mary Baker Eddy sur sa découverte de la Science Chrétienne. « Dieu, par Sa grâce, m’avait préparée pendant de nombreuses années à recevoir cette révélation finale du divin Principe absolu de la guérison mentale scientifique. » Science et Santé, p. 107. Ayant lu une biographie de Mary Baker Eddy peu de temps auparavant, j’ai repensé à tous les moments sombres et pénibles qu'elle avait vécus pendant les années qui précédaient sa découverte, et je me suis demandé comment Dieu peut nous préparer par Sa grâce.
Pour savoir ce qu’elle-même avait dit concernant son passé, j’ai relu Rétrospection et Introspection. Elle y mentionne brièvement la mort de son mari, George Glover, la perte de son fils, sa maladie, etc. Voir Rétr., p. 19–22, 24. Mais j’ai été frappé par l’espace considérable qu’elle a consacré à deux épisodes de sa vie où elle s’opposa à la doctrine de la prédestination. Voir ibid., p. 13–15. Le premier est le récit d’une guérison de la fièvre provoquée par la lutte mentale qui l’opposa à « la théologie inexorable » de son père. En obéissant à sa mère qui l’engageait à « s’appuyer sur l’amour de Dieu », elle recouvre la santé. Le second épisode décrit son admission dans l’Église congrégationaliste, malgré son refus d’accepter la doctrine selon laquelle ses frères et ses sœurs pourraient être prédestinés à la damnation.
Dans le chapitre intitulé « Mariage et maternité », elle relate brièvement son premier mariage et son veuvage, son deuxième mariage et le départ de son jeune fils emmené dans une ville lointaine. Elle fait la remarque suivante: « De simples incidents historiques et des événements personnels ne sont que vanité et ne sont d’aucune importance, à moins qu’ils n’illustrent l’éthique de la Vérité. » Ibid., p. 21. Le chapitre suivant, intitulé « Émergence dans la lumière », souligne l’incapacité de la matière à éclairer les ténèbres de la mortalité. Refusant de dépendre de la mortalité, Mary Baker Eddy était prête à recevoir l’illumination spirituelle. « La grande découverte » qui suit parle des dernières étapes qui la conduisirent à découvrir la Science Chrétienne.
Grâce à cette étude, j’ai compris qu’en préparant notre cœur, Dieu nous élève au-dessus des vicissitudes qui nous assaillent et nous communique l’inspiration spirituelle qui nous permet de les affronter avec succès. Peu à peu, j’ai vu ma propre vie sous un jour différent. La seule prédestination qui existait pour moi, c’était l’obligation absolue de comprendre mon unité avec Dieu et donc de croître spirituellement. Si je ne remplissais pas cette obligation, les difficultés se dressaient, non pas que Dieu les ait envoyées, mais parce que les problèmes surviennent inévitablement quand on n’exprime pas certaine qualité divine. Lorsque grâce à la prière, à l’étude et à un changement d’attitude, j’étais prêt à recevoir l’inspiration, je constatais que mes ennuis cédaient.
De plus, quand j’évoque les défis auxquels j’ai eu à faire face, je m’aperçois que, dans chaque cas, le souvenir de la douleur, de l’anxiété et de la colère a disparu. Ce dont je me souviens, c’est d’avoir découvert, avec surprise, ma force et ma résistance, d’avoir été inondé d’inspiration, d’avoir pris conscience avec gratitude de m’être rapproché de Dieu en ces moments difficiles et d’avoir découvert un peu plus ma véritable identité spirituelle à Son image.
Je me souviens aujourd’hui de certaine période de chômage comme d’une époque où j’ai appris qu’aucun employeur humain ne pouvait me priver du moindre bien; mon ancien patron ne m’avait, par conséquent, fait aucun tort, et je n’avais nulle raison de lui en vouloir. Avant de trouver un emploi plus intéressant, j’avais appris qu’il n’y avait rien à pardonner. Je ne me souviens d’une époque marquée par la souffrance, la crainte et le handicap que pour ce qu’elle m’a permis d’apprendre sur moi-même: je n’étais pas un être matériel mais spirituel. A ce moment-là, les souffrances de la chair ont diminué, la crainte s’est apaisée et les circonstances matérielles ont changé pour exprimer ma pensée plus élevée.
Ce n’est pas la crainte que la voix dépende de la matière et qu’elle soit par conséquent vulnérable qui hante ma mémoire au souvenir de ce matin de Pâques où, dans l’île d’Okinawa, je m’éveillai incapable de parler à cause d’une laryngite. Bien au contraire: grâce à la prière, j’appris ce jour-là que la beauté n’est pas une possession personnelle, mais l’expression du Principe, Dieu. Grâce à quoi je pus chanter en solo dans plusieurs bases militaires où j’avais accepté de me rendre. Quand ce fut le moment de mon premier solo, ma voix fut soudain libérée et retrouva toutes ses possibilités. Et elle les a conservées depuis. Cette guérison m’a préparé à affronter par la suite d’autres événements imprévus lorsque j’ai été soliste, Lecteur dans une filiale de l’Église du Christ, Scientiste, et professeur.
Christ Jésus dit: « La femme, lorsqu’elle enfante, éprouve de la tristesse... mais, lorsqu'elle a donné le jour à l’enfant, elle ne se souvient plus de la souffrance. » Jean 16:21. C’est ainsi que chaque inspiration reçue, chaque occasion d’apprendre que seul l’Esprit peut nous soutenir dans les moments difficiles, chaque guérison dont nous sommes l’objet, c’est Dieu qui nous prépare, par Sa grâce, aux nouvelles leçons qui nous attendent quotidiennement.
