J’ai été élevée dans une religion qui n’appartient pas au christianisme. En grandissant, j’ai cessé de faire mes prières, parce que je ne comprenais pas les phrases qu’on m’avait fait apprendre par cœur. Mais chaque jour, je priais quand même, à ma façon. J’ai continué à le faire jusqu’à l’âge de trente-cinq ans environ.
Puis un jour, je suis tombée très malade. Les médecins ont diagnostiqué un cancer, à un stade avancé. On m’a opérée deux fois et j’ai subi de nombreux traitements par les rayons, mais sans résultat. Les docteurs ont prévenu mon mari et mes parents de la gravité de mon état, en précisant que je ne pouvais espérer vivre encore plus de sept ans.
C’est à ce moment-là qu’une de mes belles-sœurs a commencé à s’intéresser à la Science Chrétienne et m’a rendu visite tous les jours pour me parler de la merveilleuse religion qu’elle avait trouvée. Ses propos et ses explications ne m’intéressaient pas du tout. Un jour, cependant, j’ai pensé couper court à toutes ces paroles en lui demandant de me procurer un livre sur la Science Chrétienne pour que je puisse étudier par moi-même. Ma belle-sœur était ravie et, le lendemain, elle me donnait le livre Science et Santé de Mary Baker Eddy.
Je dois dire honnêtement que je n’avais aucune intention de le lire; mon seul but avait été de mettre un terme à son bavardage. J’ai mis le livre sur une étagère et je l’ai oublié un certain temps. Mais lorsque mon état s’est encore aggravé, je me suis souvenue de cet ouvrage et de ce que ma belle-sœur m’avait dit en me l’offrant: « Ce livre va te donner un sentiment de paix. »
J’ai donc commencé à lire le premier chapitre. Les paroles de Christ Jésus qui servent d’introduction m’ont immédiatement intéressée: « Je vous le dis en vérité, si quelqu’un dit à cette montagne: Ote-toi de là et jette-toi dans la mer, et s’il ne doute point en son cœur, mais croit que ce qu’il dit arrive, il le verra s’accomplir. C’est pourquoi je vous dis: Tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous l’avez reçu, et vous le verrez s’accomplir. » Je me suis soudain rendu compte que nous devons faire face avec courage à toutes les montagnes de problèmes qui se dressent devant nous, sans entretenir le moindre doute sur notre capacité de grimper jusqu’au sommet et de maîtriser ainsi la situation.
Puis, j’ai lu à la page 4: « Faire des efforts continuels pour être toujours bon, c’est prier sans cesse. » C’était la réponse aux questions que je me posais depuis si longtemps sur la prière. Cette explication de la prière avait en fait un caractère fort pratique. A cet instant, j’ai pris devant Dieu l’engagement sincère de faire de vigoureux efforts pour être toujours bonne. Je me suis tant absorbée dans cette tâche, que j’en ai oublié mon mal, et avant peu, j’étais complètement guérie. Cela s’est passé il y a trente ans environ.
Le grand amour de Dieu s’est aussi manifesté dans la guérison de mes deux filles: l’une avait de l’asthme et l’autre souffrait de maux d’oreilles. Les deux maladies avaient été déclarées incurables par des médecins. Un jour, elles ont eu une crise au même moment. La douleur à l’oreille faisait pleurer l’une, tandis que l’autre avait du mal à respirer. Comme l’état des enfants m’inquiétait beaucoup, j’ai demandé de l’aide par la prière à une praticienne de la Science Chrétienne.
Tout en demandant silencieusement: « Je T’en prie, mon Dieu, montre-moi ce que je dois faire », j’ai pris Science et Santé, je me suis assise sur le lit de mes enfants et j’ai ouvert le livre. Mes yeux sont tombés sur le passage que voici (p. 324): « A moins que l’harmonie et l’immortalité de l’homme ne deviennent plus évidentes, nous n’obtenons pas la vraie idée de Dieu; et le corps reflétera ce qui le gouverne, que ce soit la Vérité ou l’erreur, la compréhension ou la croyance, l’Esprit ou la matière. Donc, “connais-Le dès maintenant, et sois en paix”. »
J’ai continué à lire encore plusieurs pages, mais cette dernière idée me revenait constamment à l’esprit. Je me suis mise à réfléchir au sens de cette phrase et, plongée dans ces pensées, j’ai ressenti une grande paix. Lorsque j’ai relevé les yeux, j’ai vu les deux enfants paisiblement endormies; peu après, elles se sont réveillées et elles ont sauté du lit, complètement guéries. Elles n’ont jamais eu de rechute, et tout cela remonte à plus de vingt-cinq ans.
En lisant un article dans un périodique de la Science Chrétienne, au début de mon étude de cette religion, j’ai été frappée par l’idée que nous devrions travailler et prier pour l’élévation de l’humanité. Cette phrase a agi sur moi comme si Dieu Lui-même m’avait confié la tâche sacrée de contribuer à élever le genre humain.
J’habite un pays en voie de développement, en Asie, où il nous faut encore combattre l’analphabétisme et où la sécurité économique et sociale reste encore à établir. De nombreuses familles ont toujours des domestiques à demeure. Comme ces employés sont très pauvres et qu’ils n’ont reçu qu’une éducation très limitée, sinon aucune, il va sans dire qu’ils ne peuvent jamais espérer parvenir à de meilleures situations.
J’étais enthousiaste à l’idée de prendre une part active à l’élévation de l’espèce humaine et cette idée spirituelle envoyée par Dieu ne m’a plus jamais quittée; elle a occupé mes pensées et constitué une force régénérante dans ma vie. J’ai pris peu après des mesures révolutionnaires pour démontrer mon idéal en traitant les enfants de mes employés de maison exactement comme je traitais les miens. C’est la première chose que j’ai faite en vue d’élever l’espèce humaine: rompre un cycle apparemment immuable qui veut que les descendants de serviteurs deviennent à leur tour des serviteurs, n’ayant pas les moyens de s’élever plus haut sur l’échelle sociale, puisqu’ils manquent d’argent pour faire de meilleures études.
Ce n’était pas chose aisée pour moi, je vous assure, d’avoir à combattre des traditions familiales et des habitudes de penser fermement enracinées. J’ai dû affronter le mécontentement et la jalousie des enfants, et trouver le moyen de payer des études secondaires et universitaires. Des difficultés financières m’ont tourmentée bien des fois, et je me demandais alors: « Est-ce bien juste de faire tout cela ? Est-ce que je ne prive pas de leurs droits mes propres enfants ? » Mais j’ai poursuivi avec courage, fermement convaincue d’être guidée par Dieu dans toutes ces décisions.
Au fil de ces années, Dieu a pourvu à tous mes besoins et je peux certifier que cette parole du Lévitique (26:5) s’est bien vérifiée dans mon existence: « A peine aurez-vous battu le blé que vous toucherez à la vendange, et la vendange atteindra les semailles; vous mangerez votre pain à satiété, et vous habiterez en sécurité dans votre pays. » Toutes ces enfants, dont mes propres filles, sont maintenant elles-mêmes mères de familles et d’excellentes Scientistes Chrétiennes.
J’ai pu poursuivre cet idéal divin — « élever l’espèce humaine » — dans mon travail. A l’époque, j’occupais un poste de directrice du personnel dans une grande compagnie bancaire et j’avais sous mes ordres, dans toute l’Indonésie, plus de trois mille employés. Grâce à la pratique des enseignements de la Science Chrétienne, j’ai pu établir des règlements qui ont amélioré la condition des employés.
Les mots me manquent pour dire la sincère et profonde gratitude que j’éprouve envers la Science Chrétienne; je ne peux exprimer pleinement cette Science qu’en vivant ses enseignements.
Jakarta, Indonésie